Passer par Château-Chalon sans faire un stop chez Macle, c’est
vraiment passer à côté des choses les plus simples, donc des meilleurs !
Bien sûr il vous faudra prévenir de votre arrivée, surtout
hors saison (qui, dans le jura, dure souvent 10 mois) pour vous assurer du
meilleur accueil, ça c’est presque partout pareil, et c’est alors toute la
beauté suranné et immortelle du savagnin vous sera révélée à travers verre.
En commençant par Les Côte du Jura on s’étalonne et on réapprend
avec véhémence et bienveillance qu’il faut absolument les ouvrir 12-24hrs avant
pour en goûter tout le velouté. Ils sont fait d’un assemblage de 80% de
Chardonnay et de 20% de Savagnin, qui ont chacun pris le voile de leurs côtés (durant presque 3 ans) pour ne faire plus qu’un ensuite.
Le 2008 à un nez léger de curry, avec une
idée de cacahuète, la bouche est juste, proprement superbe, distinguée dans sa
tension, fringuante dans son fruit.
Le 2007 est un peu plus discret au nez mais
la bouche est encore plus franche. Il y a plus de matière également mais cela ne manque pas de peps. Des
émanations de pomme en bouche, un peu de miel aussi et toujours cette tension…
Il faut dire qu’avec ces terres escarpées, ces sols
argilo-calcaires à marnes bleus, ce soleil bien présent, mais figé plusieurs
mois par un froid prenant, les vins d’ici on de quoi tenir.
Et quand en plus on choisit la famille au sommet de cette montagne, quand Madame Macle vous fait le plaisir de passer 2 hrs à parler de tout et de ses vins, quand arrive le Château-Chalon 2004 on apprécie. Sa prestance, sa beauté et sa superbe puissance en « deuxième bouche », faisant échos à un une entrée plus discrète dans ses arômes. La finale est déjà bien longue mais il va falloir patienter pour qu’il prenne son gras et s’installe pleinement dans les plus nobles notes de curry madras.
D’ailleurs, pour me faire plaisir et comme un adoubement
après quelques années de fidélité, cette bonne fée de Madame Macle me sort un
Clavelin de 1990, difficile de plus me toucher.
Le nez est ciré,
noisette-amande, la bouche est beurré, douce en entrée, bien vivace ensuite. On
à dans le verre tout l’équilibre puissance-distinction qui fait la grandeur de
ces vins. Le nez paraît finalement bien
jeune, l’entrée en bouche aussi, il n’y a qu’ensuite que l’on se rend compte de
l’intégration supérieur du tout.
Il ne nous reste plus alors qu’à déambuler dans ce village
posé, à se nourrir de ces goûts, du paysage et à se laisser surprendre par
Dieu, ou par un de ses responsables de filiale, qui pour l’occasion nous jette
un clin d’œil bigarré aux travers des vitraux de l’église Saint-Pierre, signe du grand moment passé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire