Suivez le guide...

jeudi 30 septembre 2010

Réminiscence estivale

Il faut bien voir dans cet article, une incantation à l’air de l’été, qui malheureusement nous a bien quitté.
Désormais il y a urgence, il nous faut quelques jours de Beau en Alsace, histoire de redorer les cœurs, mais surtout de sécher ces raisins encore sur pied, et parfaire leurs maturités.


Alors concentrons-nous sur ces derniers effluves, sur les souvenirs de paysages, et sans doute que l’astre nous fera grâce de sa présence.

Car il y a encore deux semaines, je cherchais au petit matin ces superbes rougets de roches, chez mon poissonnier-top-frais-sortis’d’la’nasse, comme une récompense épicurienne et comme mon sempiternel dernier signe de l’été.

Ces rougets fabuleux de vérité embaument toute la cuisine de saveurs iodées, une véritable ode à la mer et à ses roches.
Il a suffit de les cuire au four 7 minutes, à la puissance-max ; il a surtout suffi de préparer mes petits artichauts violet comme je les aime (tomates écrasées, ail&oignon émincés, artichauts tournés, mijotés, voilà qui est aisé) et le tour est joué.


Il suffit d’un peu tout ça pour se régaler sérieusement, y compris de ses mini-foies, de ces cadeaux naturels, tartinés sur du pain, engloutit comme une lente explosion de sucs marins.



Pour moi ce plat siffle toujours la fin des vacances et des douceurs estivales, par cette évocation, j’espère que quelques ardents rayons viendront parachever ce millésime 2010 dont j’appelle la qualité de tous mes vœux.

Et si cela ne suffit pas encore, je ré-évoquerai ce chapon majestueux, servi en toute simplicité également, juste pour lui, car oui, lui le vaut bien.
On goûte la puissance de la bête dans sa chair, relativement neutre: la simplicité au naturel, quand les rougets, eux, cachaient dans leur finesse toute la puissance de leurs sapidités.


Pour mettre toutes les chances de notre côté, évoquons encore l’accompagnateur de ces moments de plaisirs divins, l'accord électrique avec cet Hermitage blanc 2004, de JL CHAVE.

Un vin dantesque, qui au bout de 3 hrs d’ouverture commence à nous donner des sueurs fraîches, il nous a donné surtout de sa puissance, du muguet en purée, de la poire en coulis, et tant d’autres choses.
Sur les rougets il remonte encore d’un cran, le nez reste avenant, hypnotiseur, la bouche, sans violence, bouleverse le tout, s’en empare pour l’emporter plus profondément encore, en douceur, mais avec une poigne de fer.

Avec ces évocations à l’été psalmodié, j’espère avoir convaincu quelques dieux de nous envoyer un peu de chaleur et de vent asséchant.
J’espère surtout avoir re-donné à mes fidèles lecteurs, quelques minutes de leur été, quelques souvenirs de leur chemin du goût et de la bonne vie.

mardi 28 septembre 2010

Le meilleur de Riquewihr: visite et dégustation de fond

Il y a des jours où seul les plus courageux, les plus motivés, en d’autres termes, ceux pour qui la soif de connaissances et de beau moment est plus fort que tous les bulletins météo capricieux, sont présents.

Ces jours là, aux autres, il n’y a qu’une chose à dire : les absents ont évidemment toujours tort. C’est donc en léger comité que l’on arrive à Riquewihr, pour en goûter la substantifique moelle.

Commençons donc par DOPFF-au-Moulin à 11hrs, on attaque pour un petit tour au vendangeoir, pour le découvrir en plein travail. Il est toujours passionnant de voir arriver les premiers raisins d’un millésime, et dans un souci d’honnêteté, nous les avons goûtés à même la bourriche, pour voir de quoi les Crémants 2010 seront fait.
Ensuite un petit tour dans la cave à foudre, impressionnante au demeurant, et la soif vient de marchant.


Crémant Chardonnay 2007 DOPFF-Au-Moulin
Crémant Blancs de Noirs 2007 DOPFF-Au-Moulin
Crémant Brut Rosé DOPFF-Au-Moulin

Ces premières bulles sont là pour se mettre en place pour cette longue journée, elle nous prouve que le domaine n’est pas précurseur pour rien dans ces effervescences qui font le beurre de l’Alsace. Si le Chardonnay est encore fougueux, la clarté est bien là.
Le Blancs de Noirs lui est d’un équilibre dont bien des maisons ayant pignon sur route, pourraient s’inspirer, bien sûr on perd en Brut ce que l’on gagne en tendresse, mais voilà un superbe travail sur le pinot noir.
Le Brut Rosé est bien fait également, plus en rondeur, avec un petit manque de fruité peut-être.

Muscat 2009 DOPFF-Au-Moulin
Riesling GC Schoenenbourg 2007 DOPFF-Au-Moulin
Pinot Gris 2007 DOPFF-Au-Moulin
Pinot Gris GC Schoenenbourg 2008 DOPFF-Au-Moulin
Gewurztraminer GC Sporen 2008 DOPFF-Au-Moulin



La suite, vous le voyez, est une sélection de belles bouteilles du propre vignoble du Domaine, avec pour commencer, un Muscat 2009 fort agréable, dans ses notes typiques et sa candeur.
Le Riesling, sur ce Grand Cru passionnant qu’est le SCHOENENBOURG, sur un millésime d’équilibre et de fruit qu’est 2007, nous donne à voir tout le potentiel de la maison. Même s’il est sans doute dans une phase de petite fermeture olfactive, la pureté du cépage est là, et la trace du terroir aussi, il est déjà fringuant maintenant, mais donnera sans doute sa pleine puissance dans les 3 à 15 ans à venir. On reste en 2007 pour goûter un Pinot Gris de Riquewihr, très typique du cépage, d’une belle définition. Puis retour avec ce cépage sur le Schoenenbourg, dans sa partie étirée, revenant vers Zellenberg. Il s’agit là du premier millésime sur ce cépage et ce terroir par le Domaine, histoire de voir…et bien, si la typicité du terroir ne saute pas aux yeux, le plaisir de boire ce vin est bien plus évident. Nous finissons par un Gewurztraminer, sur l’autre Grand Cru du village, l’alanguit SPOREN, sur le millésime 2008. On a dans le verre, un vin de plaisir évident, mais dont la matière certaine lui donne un joli supplément d’âme.



On quitte désormais le Domaine, pour une micro-ballade commentée dans le vignoble, en voiture pour l’occasion, car prévoir un pique-nique-dégust ce jour est déjà assez courageux comme ça.
Vous constaterez que malgré un ciel plombé, les paysages sont magnifiques, et je peux vous certifier que se trouver en plein centre d’un grand cru, moins de 15 jours avant la récolte est un agréable moment.

Nous oublions la bruine, ainsi que les 5 minutes de pluie certaine (sur 1h30, cela aurait pu être pire) abrité comme on le peut, et on prend plaisir à déguster.

Pinot Blanc « Sur lies » 2008 DOPFF-Au-Moulin
Gentil 2008 HUGEL & Fils
Riesling Sélection Vieilles Vignes GC Schoenenbourg 2004 DOPFF-Au-Moulin
Pinot Noir 2007 DOPFF-Au-Moulin
Pinot Noir ’’Hugel’’ 2006 HUGEL & Fils

Tout ceci avec quelque cake-vendange (comté-lard-noix) et autre pâté en croûte accompagnés des deux premiers vins, bu plus pour la soif qu’autre chose. Puis le Riesling VV, forcément sortant du lot (et déjà commenté ici même), accompagne une courgette ronde, farcie de girolles fraîches et de quelques détails, ainsi qu’une terrine volaille-girolle pour un moment d’étonnement et de plaisir pour tous.
Les Pinots Noir sont bus sur un Club-Sandwich au Canard (avec rogatons croustillants, roquette, chutney tomate et magret tip’top) et un dessert fait de fruits de saison au sirop (quetsche, mirabelle et quelques figues pour la forme).
Autant vous dire que même malgré les gouttes, le sourire est de mise, dommage simplement de n’avoir pu en profiter plus encore.

C’est néanmoins à pied que nous nous rendons à notre prochain rendez-vous, à 15 hrs dans la fabuleuse vitrine de la maison HUGEL. Accueilli comme il se doit par la dernière génération familiale, nous nous mettons vite dans l’ambiance, et trouvons nos marques en un rien de temps. Ainsi rasséréner, nous commençons cette série qui va nous étalonner.


‘’S’’ Hugel 2004 HUGEL & Fils
Riesling Tradition 2000 HUGEL & Fils
Riesling Jubilee 2005 HUGEL & Fils
Pinot Gris Tradition 2007 HUGEL & Fils
Pinot Gris Jubilee 2004 HUGEL & Fils
Gewurztraminer Hugel 2009 HUGEL & Fils
Gewurztraminer Jubilee 2006 HUGEL & Fils
Pinot Noir Jubilee 2005 HUGEL & Fils

Cette série, consacrée aux vins à indice secs de la maison, va nous étonner par son caractère entier, et totalement revendiqué. Car si le ‘’S’’, assemblage noble est un premier pas vers l’épure, le reste ne fera que confirmer ces indications. Le Riesling 2000 est déjà à son apogée, dans une idée d’évolution bien marquée. Le Jubilée 2005 est un nouvel archétype du cépage, puissant, juteux, précis, agrume, frais et fort à la fois. Les pinots gris sont superbes de définition, un peu carré pour le premier, plus gras pour le second, il magnifie le Sporen en mode sécheresse. Le premier gewurzt est servi sur proposition et le second développe des notes totalement justes et épurées, sur le floral vainqueur. Le Pinot Noir lui, subjugue tout le monde et on a déjà tous hâte de piéger nos invités aux côtés de quelques bourguignons.

Riesling Vendanges Tardives 1988 HUGEL & Fils
Pinot Gris Vendanges Tardives 1998 HUGEL & Fils
Gewurztraminer Vendanges Tardives 2001 HUGEL & Fils
Gewurztraminer Vendanges Tardives 2003 HUGEL & Fils
Riesling Sélection de Grains Nobles 1998 HUGEL & Fils
Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 2005 HUGEL & Fils
Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles « S » 2007 HUGEL & Fils



La fin de la dégustation, vous le constatez, est consacrée à quelques petites merveilles, dont plusieurs rajoutées, sous nos yeux heureux et nos papilles déchaînées, par notre guide du jour pour ces vins de petite éternité. Le Riesling 88 est fabuleux car il donne l’impression de n’avoir aucun sucre restant, rien, juste du fruit, du fruit, du fruit. Le Pinot Gris 98 est un archétype mais moins encore que le Gewurzt 2001, véritable cas d’école, à montrer aux plus grand nombre pour savoir ce que devrait être un VT équilibré. Le 2003 lui contre son manque total d’acidité par une nouvelle corbeille de fruit sans fond.
Quand aux Sélections de Grains Nobles à venir, elles sont tout bonnement merveilleuses, presque dure pour le Gewurzt 2005, presque trop pour un Riesling 1998 d’anthologie, et totalement inoubliable pour le « S » 2007, à attendre 100 ans et plus, à ne pas louper aujourd’hui même et tous les suivants si cela était possible.

Si vous êtes arrivés au bout de ce compte-rendu, vous devez mesurer le chemin parcouru, vous devez aussi vous dire, bien que je vous avais prévenu : mais pourquoi diantre, ne suis-je pas venu !

Nous, on était là, et on ne l’oubliera pas, comme tous ces vins, ce meilleur de Riquewihr, et nous n’oublierons pas non plus l’accueil formidable des maisons DOPFF-Au-Moulin et Hugel&Fils et de leur dernière génération : Etienne-Arnaud Dopff et Jean Frédéric Hugel, un grand merci à eux.
Alors, le meilleur de Riquewihr, c'est quoi ? eh bien, c'est sans doute cela...

mercredi 22 septembre 2010

Après ces quelques grands bonheurs...en voici d'autres

Après mes quelques jours de farniente total, mâtinés néanmoins, de quelques doux plaisirs épicuriens, me voici de retour à la surface du net.

Il est vrai que, souvent à cette période, la côte d'azur retrouve de son éclat, et que l'ambiance et la beauté des paysages, et quelques Provences suffisent à me sustenter.

Mais comme cette année est à marquer d'un diamant noir, et que les vins de là en-bas, je le savais, ne seraient pas de taille à surpasser ma dose d'allégresse, je me suis fait ces quelques grands bonheurs présentés ci-dessous.


Vise le sommet



Bien sûr pas là non plus de ces bouteilles pour "Mouton de Petrus " à 1000€ la quille, car je savais que celle là aussi, allait me laisser un goût, certes fabuleux, mais avec un léger voile amer sur les papilles.

Non plutôt, pour 4 fois moins dispendieux, cet aréopage de six réussites oenologiques, qui n'ont fait qu'ajouter du plaisir à mes bonheurs. Je vous livre le menu, sans manquer toutefois d'y revenir ces prochains jours pour vous en dire plus.


Day1: Châteauneuf-du-pape rouge 2005, Domaine CHARVIN
Day2: Château GRILLET 1996
Day3: Meursault Sous la Velle 2005, Domaine R.JOBARD
Day4: Grand Cru Altenberg de Bergheim 2005, Domaine M.DEISS
Day5: Hermitage blanc 2004, Domaine JL CHAVE
Day6: Pinot Noir Grand H 2006, Domaine A.MANN

Et vous, quel aurait été votre choix de bouteille dans la liste ci-dessus, pour accompagner cette bête ?

Avec tout ceci nous nous sommes régalé de quelques plats simples, toujours cuisinés avec amour, avec des produits fabuleux, de fraîcheur, de vérité, à l'image de ce somptueux chapon, sorti de l'eau le matin même, au fourneau à la tombée de la nuit...

Après tout ceci, le jour de reprise n'est pas très joyeux, mais les souvenirs heureux nous servent à vite retrouver le chemin de la bonne vie.

Et quand les vignes alsaciennes nous font de l'oeil, que les villages ne sont plus que balais de vendangeurs sous un soleil éclatant, on se prend à rêver à ce millésime 2010...



Il sera beau, à n'en point douter, alors pour en prendre le pouls, pour en goûter les premières effluves, commençons par nous rendre à Riquewihr, pour cette grande journée de dégustation joyeuse...

jeudi 9 septembre 2010

25 Septembre - Déguster le meilleur de Riquewihr !

Rapidement et pour vous tenir au courant avant mon petit départ, je vous transmets en direct, ma prochaine tentation épicurienne.

Déguster le meilleur de Riquewihr !

Pour ce faire, j'organise une dégustation en trois temps et trois lieux, pour goûter à tout, dans les meilleures conditions possible.




Rendez-vous est donné à 11 hrs, au Domaine DOPFF-AU-MOULIN, sérieuse maison aux crémants sur-mesure et aux rieslings purs. Nous y dégusterons 5 vins, sélectionnés dans les "propres récoltes" du Domaine.

Ensuite nous aurons la chance d'être accompagné par Etienne-Arnaud DOPFF, pour une petite promenade commentée dans les vignes du Grand Cru Schoenenbourg.
Au centre de celui-ci, dans une parcelle familiale, nous pourrons nous nourrir de ces paysages, et de l'ambiance des vendanges. Nous nous sustenterons également d'un pique-nique amélioré, ainsi que de 5 nouveaux vins, dont deux pour préparer la suite de l'après-midi.


Car c'est au Domaine HUGEL que nous sommes attendus, vers 15 hrs, pour une petite visite de chai, ainsi qu'une grande dégustation commentée par Jean Frédéric Hugel, d'une dizaine de vins, allant du plus simplement Gentil au plus beau des Grains Nobles.


Si vous êtes intéressés, inscrivez-vous par mail ou par sms, je ne manquerai pas de vous répondre dès mon retour le 20 septembre.


A très bientôt !

Quelques jours salutaires...

C'est ainsi qu'un petit guide de grands plaisirs épicuriens se retire dans sa cachette préférée, en famille, pour déguster une vie sereine, un calme régénérateur, quelques poissons de roches, de vrais morceaux de viande, des beaux Provence et quelques grands vins d'ailleurs.

Juste comme ça, pour le Plaisir !

Je ne serai donc pas disponible by mail avant le 20 septembre pour toutes inscriptions pour la prochaine tentation épicurienne du 25 Septembre (Riquewihr, dans les grandes largeurs...).
Je vous répondrai néanmoins dès mon retour, cela va de soit.

En effet pendant une semaine, mon seul écran, le voici !


A très bientôt, sur les chemins du goût...
Pour mes clients, et pour toute urgence je reste disponible sur mon mobil.

mercredi 8 septembre 2010

Changement d'air éphémère autour de Gérardmer

Il y a ceux qui frayent du côté de Monte-Carlo, qui écument les palaces de paname, ou plus hype, qui collectionnent les adresses secrètes de la côte basque.

Et puis il y a ceux, dans le Nord'Est, qui pour 24 hrs ont envie de changer d'air, pour voir du pays, pour le plaisir d'une route tourmentée et d'un calme olympien à pas loin.

Alors bien sûr, ça fait pas rêver les foules, mais tant qu'à faire à se perdre à Gerardmer, autant y aller à fond et prendre une chambre sur le lac.
Au Beau Rivage par exemple, un ancien petit vaisseau amiral remis à neuf à l'intérieur, car les exters fleurent bon les années 80.




Mais par ces derniers grands'beaux jours et pour le plaisir d'un repas'frâicheur, mieux vaut s'excentrer, chercher au milieu de la magnifique forêt (quand il fait beau, le reste du temps on évitera de s'y perdre tout de même), si une table ne s'y est pas signalée...partons donc pour ce village au nom barbare de Xonrupt-Longemer.

Parce que dans ces Jardins de Sophie, dans cet écrin paisible, trouver une grande assiette de saison, avec milles petites choses toutes fraîches à grignoter du bout de la fourchette, ça, ça sent le bonheur !

Surtout avec ce beau tartare de tomates, correctement relevé, et ce jambon de pays, au gras qui sent la liberté. Et puis ce foie gras tout à fait correct et cette terrine de volaille (en morceaux entiers), et puis ces quelques écrevisses et ces suprêmes d'agrumes.
Ajoutons à cela une salade fo-folle bien tiltée par la vinaigrette et un peu de saumon fumé, et l'appétit revient en fanfare.




Parce que, comme souvent, on est venu dans ce **** juste pour visiter et grignoter ces simples "assiettes d'été", ainsi que pour voir où se cachent les V.I.V (Very Important Vosgien...) en quête de bourgeoiserie.




Et puis finalement on se laisse tenter par ce plat mi'léger, d'un cochon tout ce qu'il y a de bien-fermier, reconstitué par pur bonheur, et très lentement confit aux agrumes.
Tout ça servi avec une salade ultra-oignon, avec sympathie, et arrosé au St Joseph blanc Le Lombard 2007 de Cuilleron, et la vie, à Gerardmer comme ailleurs, devient douce.


Ne nous reste plus qu'à digérer, en promeneur du dimanche que nous sommes, autour du lac d'un bleu étincelant, pris d'assaut par tout ceux qui comme nous, de temps à autre, se suffisent d'un rien et remplissent leur vie de tous ces petits tout.


Aussi étonnant que cela puisse être, dans quelques jours je pars pour ma petite semaine de repos Tropézien, de calme azuréen, le changement d'air s'annonce là plus doux et plus violent en même temps.
Inutile de vous dire que j'attends ça avec impatience, mais quand on cherche bien, pour breacker, pas besoin forcément de partir loin...

jeudi 2 septembre 2010

Dîner Rhône - Beaucastel/Rayas - Pour la bonne bouche


Ceux ne sont pas moins de 16 personnes qui décident, en ce vendredi soir pluvieux de fin d’été, de se faire plaisir et, par la même occasion, de faire plus ample connaissance avec quelques beaux vins du Rhône…les Châteaux Beaucastel et Rayas plus particulièrement !

Cela s’est passé à la Taverne Alsacienne à Ingersheim, le repaire bachique incontournable, sous le regard attentif de la Famille Guggenbuhl, et les attentions du Chef des lieux.


Alors, dans une ambiance déjà bien détendue dès les premiers instants, on déambule entre les uns et les autres, armé d’un verre de Condrieu 2005, Les Terrasses de l’Empire, du Domaine Georges VERNAY.

Première surprise, les deux bouteilles (d’une même caisse) sont totalement dissemblables, les deux vins ont à vue de nez, 5 à 10 ans d’écart.
Un petit souci bien dommage pour ce vin que j’ai connu plus céleste, même s’il n’est pas mort.
La bouteille « vieillie » qui a perdu fatalement une bonne partie de ses attraits et de sa fraîcheur, est également dégustée, et accompagnée de quelques feuilletés maisons et d’une crème de foie gras semi-prise.

Mais passons à table, pour les choses sérieuses, et taster la fameuse cave des lieux…

En entrée on est parti, en concertation-préalable avec le chef, sur un poisson de sa spécialité, c’est donc un Filet de daurade à la plancha, beurre aux herbes, fricassée de légumes et risotto qui nous réjouira les papilles (tant et si bien que je n’ai pensé à prendre de photo).

C’est aussi lui qui fera le lien entre le St Peray 2007, Terres Boisées, du Domaine Alain Voge et les grands blancs sortis pour l’occasion. Si le St Peray prévu a déjà été commenté sur ce blog, et s’est très bien comporté, il est plus rare ici que je parle de grands Chateauneuf-du-Pape blanc.


Nous avions choisi d’accompagner ce vin du Nord par ces beaux Sud de Beaucastel, histoire d’en voir l’évolution après une dizaine d’années. En matière d’évolution, nous fûmes assez déçu, le chef me prévient même qu’il désire ouvrir 1999 et 2000 (deux de chaque) pour choisir les moins ‘’marqués’’. A l’ouverture, c’est les 2000 qui nous convaincront le plus.

Mais pour tous ces vins, après moins d’une heure d’ouverture, pourtant tenu au frais-maitrisé, la robe et le nez n’ont plus ce que l’on recherche. C’est pourtant encore puissant, végétal, tempéré, mais nous espérions mieux de ces bouteilles. Soyons honnête, accompagné du risotto et de ce beurre aux herbes, cela se fond pas mal, et nous réjouit un peu, mais c’est à la dégustation pure que le bas blesse.



C’est alors que le Chef, pas content, mais surtout puriste et généreux, propose pour les remplacer, de nous montrer une bouteille-référence pour ces blancs de Châteauneuf.

En carafe, à température, il nous amène donc un blanc de Châteaux RAYAS 2000. Là on comprend mieux notre déception, car quand on voit un tel équilibre entre la force et la fraîcheur, la pureté et la gourmandise, on a plus trop envie de boire autre chose.



Nous continuons ensuite notre ping-pong nord-sud sur les rouges : où quand en face d’un filet de bœuf, se côtoie jeune et beau Cornas, et tendre et élégant Châteauneuf.

Le filet de bœuf est escorté de quelques garnitures du moment (purée de céleri, carotte confite au jus etc…) et d’une sauce viandeuse, juste pour pousser les vins et ne pas les déranger.



Avec cela sera dégusté le Cornas 2006, Vielles Vignes, du Domaine Alain Voge et le Chateauneuf-du-Pape 2004 de Châteaux Rayas.

Le Cornas nous montre la puissance septentrional, dans la plénitude de la syrah encore trop jeune, mais avec le plaisir d’en avoir sous la dent. Ca balance, ça frotte un peu, mais ça calme les envies d’automne et le plaisir est bien là, dans l’épice et sur le fruit.

En même temps il est fort difficile de passer à côté du rouge 2004 de Rayas, et d’Emmanuel Reynaud, tout en épure, en longueur, et en beauté, dans un mélange framboise-pivoine des plus réjouissant. Il est étonnant de constater que sa longueur prégnante concours admirablement en face de la puissance frontale du Cornas.

Mais en précision méridionale et en fruits nouveaux, cela n’a pas tant d’équivalent, et on se prend à rêver, qu’après ces 3 bouteilles partagées, il ne s’arrête plus d’en couler.


Vous avez compris, la soirée fût réussie, on la finit intelligemment sur une Soupe de fruits exotiques, sorbet passion et quelques centilitres d’un joli Muscat de Beaume-de-Venise 2006 du Domaine Durban, pleins de fruits jaunes et confits, avec encore un peu trop de fougue et d’alcool-évident mais qui remplit son office agréablement.

Ce soir, chacun est reparti avec le sourire et l’esprit voguant dans la Vallée du Rhône, l’immense majorité découvrait les Châteaux Beaucastel et Rayas.

Si l’un ne nous a pas vraiment transporté, l’autre a susurré, à chacun de nous, des mots d’amour d’un tel éclat que l’histoire n’est pas prête de s’arrêter…
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