Suivez le guide...

mercredi 30 novembre 2011

De l'intérêt de l'horizontale....pour découvrir les vins !


Revenons quelques instants sur ces bons moments partagés à la table de mon dernier dîner On The Rhône Again. Au menu, une appellation à ‘’découvrir’’, une autre pour se délecter. 
Un autre échange Nord-Sud, à l'horizontale, avec les blancs de St Joseph en 2009 et les rouges de Châteauneuf-du-Pape en 2007.

Installé des plus confortablement pour cette dégustation hédoniste, à la Taverne Alsacienne, haut lieu pour goûteurs patentés, je souhaitai faire découvrir à ma dizaine de client, les plaisirs de l’horizontale. Évidemment, pas celle crapuleuse que vous imaginez, mais celle bien plus oeno-parlante qui n’est pas assez souvent usitée en dégustation selon moi.

Ainsi sur ce trio d’amuse-bouche, nous commençâmes par Silice 2009 du Domaine Coursodon, une maison dont je suis les Saint Joseph depuis bientôt 10 ans et qui, avec son entrée de gamme plus fraîche, me semblait adaptée pour lancer ce dîner. Effectivement sur la verrine chou rouge-châtaigne et la cuillère crevette, ce fut très bien. Le côté sec et presque végétal du vin s’accorde, sa légère amertume finale nous mettant même en appétit. 









Seule la très agréable petite brochette de foie gras (pain brioché, gelée vin chaud) serait mieux avec les vins suivants mais nous les réservions pour le plat de poisson servi en entrée. 
Le filet de bar, d’une qualité et d’une cuisson parfaite, escorté par une sauce et une julienne aux accents de citron vert et quelques purées maison, fut le théâtre d’une joyeuse confrontation. 
Entre un Montez et un Gonon, tous les deux de 2009 vous l’aurez compris. Notre cœur balança !

Le premier se fait plus gras, touché par le bois, avec ses arômes poirés. Il évolue vers plus de précision en cours de dégustation et il répondra à la chair du poisson et aux purées. 
Le second, de chez Gonon, nous servira comme je m’y attendais, de modèle. Il est le plus équilibré et frais, à juste distance des deux autres, plus fin et droit, il sera le reflet de la sauce et de ces zestes d’agrumes patiemment blanchis par le chef pour ne pas troubler la dégustation.








Bien lancé sur les rails, on ne se laisse à peine le temps de respirer avant d’attaquer la suite. En attendant le plat, on se fait servir le premier rouge, pour se faire la bouche. Ce sera avec le Clos Saint Jean que l’on se plongera dans les Châteauneuf 2007. Ce millésime, quasi introuvable dans le commerce tant il est considéré à ce jour comme LA réussite de ces deux dernières décennies, nous nous en délecterons ce soir. 

Ce premier vin, crémeux, fait de fruit et de chair est une bonne mise en bouche nécessaire. Il est même un peu dur au départ (malgré 3 hrs d’ouverture) mais se finit bien agréablement.

Il nous permet de parler de la région, de ces paysages magiques de vignes roulées, veillées par le Mont Ventoux, et accompagne l’arrivée de notre plat de viande : un civet de cerf au vin du Rhône et légumes oubliés. Tout y est, le gibier, ferme, la sauce du civet, réduite à n’en plus pouvoir, les airelles et la purée de céleri  et tous les légumes que la saison nous livre.





Avec ce plat on nous amena deux carafes, des deux vins les plus attendus de la soirée, à ma gauche Beaucastel, à ma droite Vieux Télégraphe, toujours en 2007 cela va sans dire.

Ce fut une surprise pour moi de voir Beaucastel ouvert plus vite, malgré sa forte proportion de Mourvèdre. Il est sur la cerise mais aussi sur le graphite, et en fin de repas, je lui trouve quelques saveurs qui me rappelle la tomate.
Le Vieux Télégraphe est plus long à se mettre en route mais nous surprendra par sa puissance, son côté fumé. Il se révélera finalement le plus apprécié, sûrement pour son côté velours, et ses fines évocations de pruneaux en fin de bouche.  

On garde un peu de chaque dans les verres, pour les mettre le balance sur le défi de la soirée lancé au chef (qui les aiment ces vinos-défis), trouver un dessert qui sied au Chateauneuf-du-Pape . 
On en tremblait un peu à priori, mais notre idée de chocolat, fondant, ainsi que de quelques fruits rouges frais fera accord. Surtout avec le petit dernier ouvert, le Grand Tinel, qui se révélera le plus facile, sur le cassis et avec pas mal de gras en bouche.  






Nous apprîmes donc, le nez au fond du verre, que ce millésime 2007 est effectivement grand et voué a un avenir radieux. Il est de nos jours de toute première jeunesse évidemment, mais sa fougue et sa prestance ne trompe pas, il sera là pour longtemps, ne reste plus qu’à en trouver dans le commerce…

Nous avons pris tout le plaisir qu’il y avait de disponible ce soir là à cette table et avec ces vins, et c’est serein, que nous nous sommes quittés, en nous promettant de remettre le couvert dès que possible pour d’autres cours pratiques et extatiques que j’aime à organiser pour mes clients préférés.

mardi 29 novembre 2011

Voyage immobile, menu sur-mesure: St Hippolyte-Illhaeusern-La Vancelle

Les premiers grands froids me poussent toujours à refaire des réserves de gras ; réserve que je n’avais pourtant pas perdue durant l’été passé.
Qu’à cela ne tienne : On a faim !, et les promesses de goût sont légion dans ma région.

De St Hyppolite à La Vancelle, tout en s’arrêtant dans la mythique salle de l’Auberge de l’Ill, je me suis délecté de ce début d’automne et je souhaitais le partager.
Pour profiter de tout et déguster un menu particulier, sur-mesure, pioché au gré de mes derniers détours gourmands, je vous invite à l’un de mes fameux voyages immobiles.

On commence alors par faire une descente à Saint-Hippolyte, au Parc, venir voir ce que donne le nouveau chef dans sa version winstub. Car c’est notre dernier concurrent au Bocuse d’Or, Jerôme Jaeglé, qui en a repris la cuisine et on en entend pas encore assez parler à mon goût.





Et pourtant y a de quoi ! Regardez ce superbe feuilleté d’escargots, avec cette tombée de beaux champignons et dites-moi si vous n’en feriez pas une des entrées les plus gourmandes de cette fin d’année. Le feuilleté est au top, beurré mais ultra-léger, les bestioles sont d’une texture étonnante, un tantinet croutée, la petite sauce ramène un peu de légèreté et l’aréopage de champignons fait plus que de la figuration.


Avec une petite salade et dans ce cadre élégant de boiserie-bondé mais assez haut de plafond, pour aérer, je vous garantie que même l’opacité du brouillard ne suffira pas à obscurcir votre journée.


Cela tombe bien car les étoiles pleuvent sur votre tablé, que nous avons échangé en un clin d’œil pour celle de la plus grandes des Auberges, celle qui borde l’Ill à Illhaeusern.




La tradition a dû bon je vous disais l’autre jour, en voilà une nouvelle illustration avec ce morceau de bravoure : Le Perdreau de chasse en feuilleté, poire et raisin confit.


Un grand moment de dégustation qui commence en coupant en deux – avide de sensations - ce paquet (presque) cadeau : en humant le fumet qui s’en dégage. On découvre alors une volaille désossée, où tous les morceaux se côtoient, enfermés pour qu’infuse le goût. Le haut du feuilleté est rempli de foie d’oie pour la gourmandise et parce que les sucs et les saveurs se diffusent dans la chair lors de cette cuisson à l’étouffée.






Le résultat est magnifique de classicisme et de plaisir, l’équilibre est intense entre la prégnance des odeurs et la douceur d’une chair presque blanche, rien n’est lourd mais tout est très justement soutenu. Ne serais-ce que par cette belle sauce aux truffes (qui en manque un peu), et cette poire aux vins rouge et ces petits raisins qui accompagnent simplement ce plat que je n’oublierai à nouveau pas de si tôt.


Après tant de vibrations de palais, peut-on sortir de table directement ?, à mon avis non, on risque le tournis, alors on ferme les yeux et on se tablé-transporte sur les hauteurs de la Vancelle, à l'auberge Frankenbourg pour un dessert cajoleur.





Du chocolat, des cacahuètes et du praliné, un montage appétissant : difficile de se planter avec ça et effectivement chaque bouché est un petit supplice de gourmandin.

Tout est bien en place, ça croustille, ça craque, ça fond, bravo Geoffrey Haxaire, ça vous envoie dans le cerveau ces caresses quasi-maternelle qui font du bien à l’âme.


Après ça on perd son temps dans cette salle montagnarde et néanmoins particulièrement avenante, à penser à tous les bonheurs qui nous entourent finalement.

Et si l’actualité ne cesse d’essayer de nous couler pour de bon, on se dit que tant qu’on pourra encore se régaler à ce point de la vie (pour bien moins de 100€ par tête pour le coup), rien ne sera vraiment fini !

mardi 22 novembre 2011

Un temps à boire du Châteauneuf-du-Pape !

Il suffit de jeter un coup d’œil dehors pour ce rendre compte que c’est un temps à boire du Chateauneuf-du-Pape: le soleil d’automne fait un twist avec le brouillard épais. Ils se succèdent et ouvrent nos appétits de vins charnels et de caractères.

C’est pour cela que j’organise pour vous, en ce prochain samedi, un nouveau dîner On The Rhône Again !




Cliquez sur le Flyer pour l'agrandir


Pour vous inscrire, suivez ce lien ICI, ou par téléphone (info sur flyer)


Les amateurs de jolis vins de la Vallée du Rhône pourront découvrir une appellation trop méconnue et qui va faire un malheur en accord sur quelques entrées riches en ces fêtes de fin d’année : Le Saint Joseph.
Nous en découvrirons 3 blancs du millésime 2009, de Domaines sélectionnés, de la jeune génération MONTEZ, au très installé GONON.

Nous allons surtout déguster ensuite tranquillement, 4 bouteilles de Chateauneuf-du-Pape rouge de 2007, dans des versions assez classiques, de celles qui devraient déjà nous donner à goûter quelques beaux plaisirs.

Ces vins, fidèle des belles tablées familiales, touchent bien souvent au but, et le millésime 2007, très recherché pour sa qualité et sa longévité espérée, va se dévoiler devant nous.

Vous découvrirez les Domaines GRAND TINEL, avant d’être sans doute emporté par VIEUX TELEGRAPHE et BEAUCASTEL.




J’aime ces vins de force et de soleil, vous le savez vous qui dégustez ce blog dès que possible, et pour vous mettre en bouche, je vous invite à suivre ce lien (ICI), où j’évoque un Charvin 2005 qui « se développe très vite vers les fruits noirs avant de revenir sur la dite olive. La bouche est suave, longiligne plus que massive. La bouche, elle, s’installe plus vite dans la région, avec ses fragrances-multi’cerises, anoblit par une pointe de graphite et une fin de bouche fraîche et élégante. »

J’ai beaucoup apprécié dernièrement aussi le Henri BONNEAU 2001 qui « comme souvent, c’est là, à table, qu’il se déploie, avec une bouche qui devient plus intègre et intense, ses évolutions type marc-de-raisin, son nez qui va vers le cuir et surtout, le paprika. » (article entier en lien ICI)

Les vins de ces appellations, dûment sélectionnés, n’attendent qu’une chose, se révéler à vous, en toute simplicité lors d’une soirée ludique et hédoniste dont j’ai le secret.

mardi 15 novembre 2011

Déjeuner-gibier Chez Pierre à Blodelsheim - Chasse, tradition : tout’d’bon !

Il y a des tables perdues au milieu des plaines, en retrait des fleuves, en bordure des forêts : des tables que les guides ne fréquentent que trop peu, ou jamais !

Il y a des mornes dimanche où la seule chose à faire est de rester en famille, attablé, justement, autour d’un plat en plein dans le goût de la saison.







Alors bien sûr, Blodelsheim, ce n’est pas top sexy pour les touristes en goguette ; bien sûr, on ne cherche pas au Restaurant Chez Pierre, l’ambiance château, ni lounge-fusion-bar'tapas tout refait à neuf…faut dire que ça serait un peu ridicule de notre part.

Non ici, on cherche le goût, la tradition, les recettes cent, mille fois répétées par Jacques Thuet ; on recherche les produits des forêts avoisinantes, des forêts de plaine, protégées, qui grouillent littéralement de gibiers.










Et on se laisse prendre par la main à découvrir La spécialité-maison : La Selle de chevreuil rôtie, chassée par le chef directement. Et quel plat nous arrive ! un chevreuil entier, ou du moins sa selle, parée - prête à s’en régaler.




Le service est fait devant vous, pour tout tenir au chaud, et on vous pose devant votre estomac ébahi, une assiette oldschool des plus ravigotantes.




La selle donc, est d’une cuisson fabuleuse, rôtie à point en extérieur, saignant, fondant au cœur ; même sans sauce, la viande dégage des odeurs sauvages, comme si la viande était infusée par la forêt dont il se repait.





Avec la sauce style grand Veneur, sirupeuse à souhait, c’est mieux encore et toute la bête (carcasse et abats y compris) se retrouve dans l’assiette.




Servie avec du choux rouge, quelques cèpes sautés, une pomme chauffée aux airelles, c’est presque un menu complet. Et l’accord fabuleux qu’on oublie souvent, avec une purée de céleri bien marquée, est celui qui réveille tous les souvenirs d’un ex-enfant, toujours aussi gourmand.







Après ça on a qu’une envie : y revenir pour goûter à toutes les spécialités chasseresses, comme le Faisan sur choucroute, le canard sauvage aux coings gastriques, le milles feuilles de cerf aux marrons....




Peut-être pas cette année, mais la suivante c’est acté. De toute façon ces adresses sans âges sont de celles qui tiendront une éternité, car la tradition a du bon, il ne faut pas en douter.

mercredi 9 novembre 2011

Evasion oenotouristique en profonde Provence, au Château MENTONE.

Les premiers froids sont toujours bien accueillis, mais donne irrémédiablement envie, au bout d’un temps, à quelques évasions heureuses en Provence ou ailleurs.
Pour les oeno-touristes que nous sommes, il y a de plus en plus d’adresses à disposition, il convient bien entendu d’en faire le tri (si je peux vous aider…) et surtout de ne pas louper les bons plans.

Pendant plus de deux ans j’ai gardé la primeur de cette superbe adresse pour mes meilleurs clients ; mais aujourd’hui j’aimerai vous la partager, alors voici Le Château MENTONE, à Saint-Antonin-du-Var.



Pour vous isoler dans une nature préservée, dormir dans une bâtisse habitée de frissons telluriques, farnienté tout seul au bord d’une piscine en plein milieu de la forêt ou dans un spa des caves, je ne peux que vous la conseiller.


Après avoir tourné dans les terres provençales, vous être consciencieusement éloigné de tout axe routier, vous vous enfoncez dans une terre riche d’oliviers, de vignes, de forêt.


Au bout d’une allée imposante, bordée d’arbre largement centenaire, et ourlée de l’eau omniprésente sur le Domaine, vous découvrez votre demeure.




L’ombre portée des arbres protège votre arrivée, les tomettes d’un rouge d’ocre profonds tissent le chemin vers de grandes chambres bien plus douillettes que désuètes.


Vous retournerez alors profiter des multiples recoins de la maison, des pièces à vivre grandeur-mature, des petits déjeuners et des dîners du potager, en famille, sur la terrasse adaptée.






Vous aurez du mal à quitter le Domaine et son eau bienfaitrice, surtout esseulée aux bords de cette piscine sylvestre, confortablement installé dans des transats sur-mesure.

Et pour celles et ceux qui rêvent de spa privatisé, hors-saison, vous aurez toutes les chances de profiter du jacuzzi-en-cave-voûtée et des cabines de massage au charme fou, pour vous tout seul.





Mais bon, dans oenotourisme, il y a aussi un peu d’Oeno, alors allez découvrir le Domaine.


Il ne cesse d’être mis en état d’avancé à grande enjambé, avec des investissements impressionnants et de la volonté. Et ce Domaine de 30ha en limite-nord des Côte-de-Provence, tempéré par la froidure des bois, à tout pour bien faire.


Alors bien sûr, le rosé est sec et pas trop mal fait, évidemment les blancs sont multiples et ont un peu de mal à passer le temps, avec des 2007 déjà fatigués que j'aurais mieux faire d'ouvrir avant.





Mais il y a aussi de jolis vins, comme cette Cuvée Excellence 2004, avec son nez floral, qui donne à penser à un sirop léger de fruits rouges. Sa bouche est encore très nette en ce début novembre 2011 , très bien faite.


On ressent toujours la fraîcheur évoquée plus haut dans ce vin tout en discrétion et en élégance. Il manque un peu de corps et de puissance aromatique, mais il a un joli toucher, faisant penser à quelques tissus légers. Voici un vin de bonne tenue, tout en retenue.


Et comme la salle de dégustation est tout bonnement magnifique, vous savez où vous perdre si vous cherchez une destination pour évasion subite, façon oeno-touriste.

Champagne & Liberté...Gd Cru Cramant, Larmandier-Bernier.

Un beau Champagne...avec le poivre d’une Coppa corsica...contre l’animalité d’un Serrano...sur le gras d’un Bellota...ou en symbiose avec le crayeux d’un Brillat-Savarin, ça donne le goût de la Liberté.

Ne passons pas à côté des choses évidentes, qu’y a t’il de meilleur que le fumet de l’indépendance ? Rien à mon goût, sauf peut-être les agapes qui l’accompagnent.





Alors pour accompagner ce sentiment tant recherché et arraché à des griffes CAC40esque acérés, je suis retourné vers ma dernière bouteille de Grand Cru Cramant millésimé 2004 de LARMANDIER-BERNIER. (voir la fiche old school version Nov2008)

Pour tout vous dire d’entrée, je fus surpris surtout parce qu’elle ne ressemblait pas à mes souvenirs sur ce millésime, et car j’avais dégusté la même bouteille sur le millésime 2005 il y a peu, et qu’il m’avait paru alors dans toute la fougue de sa jeunesse.

Ici, on rencontre la version apaisée de cette belle cuvée, avec sa robe d’un joli jaune des champs, son nez vineux au possible, noisetté. Et sa bouche à la bulle si fine qu’elle parait manquée, avant de revenir nous titiller papilles et envies.








Ce Champagne semble presque avoir pris un coup d'vieux prématuré, mais il est de ceux qui n’enlève rien, bien au contraire, il se fait simplement plus tempéré et garde l’équilibre.




Il se fond donc d’autant mieux avec tous ces beaux produits sortis de mon « garde-manger » préféré (dont nous allons bientôt parler), il tient la route face aux caractères bien trempés des charcuteries sudistes.





Et son côté crayeux, pain grillé, sa candeur façon champs de fleurs, discourent à merveille avec le crémeux du fromage. La bulle se fait alors transparente et ne se réveille qu’en fin de bouche pour redonner le sourire et le besoin d’y revenir.




Cet accord Champagne-Brillat Savarin est une évidence pour certains, mais je pense à tous ceux qui ne l’ont pas essayé ; ils loupent quelque chose, comme tous ceux qui n’ont jamais croqué à belle dent dans la Liberté.

samedi 5 novembre 2011

26 Novembre - Dîner On The Rhône Again !

Un nouvel opus de nos soirées de découvertes joyeuses des plus jolis vins de la Vallée du Rhône, voici ce que j’organise pour vous le Samedi 26 Novembre 2011, à la Taverne Alsacienne à Ingersheim.


Au menu:

3 plats en accords - 7 vins dont 3 St Joseph blancs de 2009 &

4 Chateauneuf-du-Pape rouges de 2007.


Dont les célèbres Domaines Gonon, Beaucastel, Vieux Télégraphe...



(Cliquez sur le flyer pour l'agrandir)




Ce thème est des plus passionnants, car il nous permettra de voir et de boire, deux appellations attirantes, dans leurs deux derniers millésimes les plus prometteurs.

Si vous désirez vous joindre à nous, c’est facile, il suffit de me contacter par tous moyens à votre convenance, pour plus d’informations ou pour réserver vos places. ( ICI ou là 06/19/35/14/98)






En dégustant ainsi trois et quatre vins de même appellation et de même millésime (ce que l’on appel une ‘’horizontale’’ dans ce genre d’exercice bienheureux), cela vous permettra d’appréhender, en toute convivialité, ces vins qui pourraient faire très bonne figure sur vos tables de fête en cette fin d’année.


Laissez-vous tenter !

jeudi 3 novembre 2011

Un désir ardent de Poulet de Bresse, façon brasserie G.BLANC

Il y a quelques mois, en remontant de détours épicuriens, nous fûmes pris d’une irrésistible envie de volaille de Bresse. Un nom alors s’impose quand on croise dans la région, Georges Blanc, évidemment.

Pas question pour autant de craquer le troizétoiles pour une envie subite, on s’imagine plutôt dans la Brasserie, une des très nombreuses annexes de ce grand Bressan.





On débarque alors à Vonnas, dans un monde à part, un peu trop pour nous, mais qui doit faire un effet-buzz sur tous les gastronomes globe-trotter qui débarque sur cette place griffée « au bon goût de la France ».
Et la brasserie est justement là pour rappeler les ambiances début du siècle (dernier), et ces plats de tous les jours qui ont traversé les décennies, et qui côtoient aujourd’hui justement quelques goûts plus actuels.

Nous c’était la Volaille-région donc, que j’ai prise dans sa version originelle, à la crème « Mère Blanc », servie avec du riz Basmati.


La viande est admirable, avec une densité et une tendresse, un goût de pureté et de grain-riches que j’adore. La sauce est belle aussi, mousseuse et gourmande à la fois, elle s’enroule autour de la chair, la cajole mais la laisse respirer. Le riz est simplet mais c’est souvent la bonne option à prendre avec cette viande, pour lui laisser de la place.

Nous voici installé dans le pays, dans le décor pour le moins chargé mais qui nous plonge dans l’ambiance et sert aussi à nous mettre en appétit.


Alors ma chère et tendre tenta le même Poulet-maison, mais dans sa version rôti à la broche, accompagné d’une pomme purée.

C’est évidemment une belle cuisson, plus sèche que la version précédente, mais qui concentre ses goûts dans une peau grillée dont on se ferait bien un repas entier.

C’est surprenant car même si les volailles grillées font partie de mes plats préférées, que j’en mange une ou deux bonnes dizaines par an, celle-là réussit quand même à me tirer un grand sourire, et l’onctueuse purée de pomme de terre ainsi que le jus brun’clair n’arrange rien à l’affaire.



Car si on s’est évidemment régalé, si on sait parfaitement que le Poulet de Bresse atteint des prix au kilo plus qu’imposant, on ne pourra revenir ici à chaque envie de Bresse. En effet, à 29€ le plat, qui comme vous le voyez, n’est pas bien épais, on reste un peu sur sa faim, malheureusement…

Mais si vous aussi vous êtes pris d’une envie subite, arrêtez-vous, vous serez comblé, et pour ceux qui ne souhaite pas se délester de 100€ trop rapidement, trouvez un bon producteur et ramenez chez-vous ce morceau de bravoure des meilleurs éleveurs volaillers de l’est de la France.

mercredi 2 novembre 2011

Pinot Noir Bollenberg "Harmonie" 2007, Domaine ZUSSLIN Valentin, un juste milieux

Pendant 20 ou 30 ans, il était de coutume de passer son chemin devant l’immense majorité des pinots noirs alsaciens.

La faute à un manque d’envie, de connaissances, ou à une écrasante pudeur face aux bourguignons. Mais depuis plusieurs années, toute une frange de vinificateurs alsaciens ont retroussé leurs manches et pleins d’envie et d’abnégation, ils recherchent l’Harmonie.





Au Domaine Valentin ZUSSLIN à Orschwihr on est de ceux-là, et on l’écrit sur l’étiquette, impossible ainsi de se défiler.

Alors quand on ouvre cette bouteille, que l’on verse le vin et qu’on entre en contact avec lui, on est vite sous le charme de cette robe rubis, qui décline toute la clarté du rouge.






Quelques touches fauves viennent troubler le jus néanmoins, et le nez en est aussi marqué, mais c’est bien les émanations pinoteuses qui se développent ensuite. Avec de la cerise légère, qui s’échappe du verre, suivi de groseille et d’un soupçon de poivre blanc.



La bouche elle est tonique, et bien marquée par le cépage et la région. Il y a de la délicatesse, pas énormément de matière, et un final élégant.


Elle décline toujours le fruit rouge, avec une certaine finesse dans le propos, et une accessibilité de bon aloi qui en fait un vrai pinot noir alsacien.










Il est agréable de constater que plus aucun cépage n’est ainsi délaissé par nos viticulteurs, et il est évident qu’avec l’évolution climatique, il n’y a aucune raison pour que l’on n'arrive pas à faire beaucoup plus de beaux vins rouge dans cette région.



Entre les rosés éthérés des années 70-80, et la recherche de la plus belle expression (qui a dit extraction) possible de la dernière décennie, il y a forcément une harmonie quelque part, à nous, à vous, à eux de la trouver, et d’en faire un modèle.
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