Suivez le guide...

dimanche 29 mai 2011

Fenêtre sur vignoble à Aloxe-Corton

Il est rare de trouver d’agréables chambres avec fenêtre sur vignoble, rare d’en trouver d’agréable en tout point : avec un accueil simple et discret, une chambre de bonne taille, à un tarif convenable.

Quand en plus, la fenêtre donne sur des vignes historiques, avec un grand cru en ligne de mire, sur démarcation entre deux mythes de l’art de boire à la française, là on touche à l’adresse précieuse.



Il m’arrive d’en trouver quelques-unes de ces chambres avec vue lors de mes nombreuses pérégrinations épicuriennes, et il est désormais temps de les partager.




Nous fûmes donc attirés par les terres de Corton-Charlemagne, nous avions envie de nous y ressourcer et nous cherchions une adresse calme, surtout pas trop-luxe, mais avec un oeno-panorama qui nous ferait tout oublier.




C’est dans le minuscule village d’Aloxe-Corton que nous l’avons trouvé, et c’est entre Côte de Nuits et Côte de Beaune que nous atterrissons après des mois d’un rythme d’acharnés… et grand bien nous a fait.

Car à la Villa Louise, on a tout oublié : tout sauf de laisser se perdre notre regard dans les travées viticoles et de profiter de la vue et de la vie.



Tout sauf nous, petite famille joyeusement perdue au milieu d’un océan de crus.

Profitant de cette suite avec une chambre à l’étage pour les enfants, une terrasse suspendue sous les toits, une grande salle de bain, un petit salon et une bonne literie dans notre chambrée séparée.

En un Week-End on a rattrapé bien des fatigues, mais on a surtout croqué le paysage de vignes du regard et des papilles, goûtant largement, ces Chardonnays et Pinot Noirs que le monde entier nous arrache (à prix d’or).


Depuis le jardin, on tourne à 360° pour se rendre bien compte de la chance que l’on a de trouver des adresses de cet acabit, même en Bourgogne, encore largement dans notre gamme de prix, et ainsi, de pouvoir s’imprégner totalement des vins que l’on désire connaître.

Cela me semble d’ailleurs être une des seules solutions pour les comprendre vraiment...

mercredi 25 mai 2011

Information, le 28 Mai arrive, le Grand Cru Zinnkoepflé attend !

La date de notre joyeuse découverte du Grand Cru Zinnkoepflé approche, et certains se demandent encore à qu’elle sauce il va (être) dégusté.

Je vous donnerai ici quelques précisions, dont pas mal de petits détails insignifiant mais néanmoins nécessaire.

Formules Epicurienne ou Hédoniste ?

Vous êtes nombreux à me demander qu’elle est la différence, je vous répondrai rapidement que c’est avant tout une question de dégustation. Tout le monde dégustera les mêmes vins, mais certains (les épicuriens) pour en avoir juste un aperçu (2-3cl par vin), et d’autres auront le loisir d’apprécier plus longtemps chaque breuvage (4-6 cl par vin).

Pour le déjeuner, mise à part quelques détails, vous serez nourris à la même enseigne, avec un petit supplément gourmand pour les Hédonistes de la bande.







Inscription ?, quand ?

Comme à chacun de mes évènements, cela ne se fait que sur inscription, mais plus encore que d’habitude, il conviendra de le faire le plus vite possible, par tous moyens à votre convenance (par message ICI ou par téléphone (voir sur le Flyer sur l’article précédent).

J’arrêterai les réservations vendredi midi, pour les retardataires, je ne pourrai en aucun cas assurer la possibilité de participer à nos agapes.

Durée ?

Il vous faudra prévoir environ 3h de votre temps pour faire avec nous, correctement, le tour de ces vins charnels et charmants.









Trajet :




Pour ceux qui ne connaissent pas le sud de l’Alsace et cette tendre Vallée Noble, je vous conseille viamichelin (destination : Westhalten), mais surtout je vous recommande fortement de venir par Colmar, de prendre la nationale qui longe les travées de vignes, de tourner la tête à droite, et d’apprécier le paysage.




Parking :




Vous pourrez garer vos véhicules dans le village de Wethalten, sur la place du village ou dans les proches alentours.








Lieu et heure de rendez-vous :

Il conviendra d’être à l’heure en ce jour, le rendez-vous est fixé à 12h00 sur ce parking, je serais là pour vous attendre et vous guider, avant de partir à l’assaut de ce Grand Cru.




Il y a environ 20 minutes de marche à pied (1,5 km maxi), au milieu des rangées de vignes, pour parvenir au but avoué de cette journée.




Au bout du chemin vous attend votre promontoire naturel, lieu de toutes les dégustations, et pour apprécier plus encore le paysage, une table panoramique se trouve à quelques mètres de notre spot’épicurien.






Et ensuite ?



La délicieuse liberté, celle d’arpenter selon votre envie, ce paysage superbe de vignes vallonnées, et de monter vers le Strangenberg, en gardant le village enchâssé dans un coin de votre panorama. Impossible de vous perdre, ou de ne pas apprécier…


samedi 21 mai 2011

Menu sur mesure, Voyage immobile: Riedisheim-Maldives-Croisette

Quand on entame un voyage immobile c’est bien pour profiter des facilités de ce moyen de loc’émotion. Ce soir partons sur les chemins invisibles, passons des profondeurs de l’Alsace à la candeur Maldivienne, puis, comme tout le monde, prenons la température cannoise.







C’est dans le village délaissé de Riedisheim qu’on fait notre premier arrêt-buffet, il y fait lourd en ce moment, mais comme on a toujours faim de notre région on commencerait bien par les Tapas d’Alsace. Cet entrée au titre (d)étonnant, mais au service et à la réalisation heureusement bien plus sage est faite pour nous.




Poursuivons par un saut à travers le globe pour nous retrouver, aux Maldives avec vue sur lagon, attablés devant un authentique Teppanyaki.

L’appétit vient en voyageant, et les dignes produits de la mer et de la terre virevoltent à n’en plus finir, s’assaisonnent. Le chef est plus qu’appliqué, et nous déclare, des étoiles dans les yeux (à table, ne serait-ce d’ailleurs pas là qu’elles sont le mieux ?), ses sentiments pour la cuisine française.








Mais avec l’océan indien en toile de fond, et avec ces produits, nous on préfère franchement l’asiatique. Il y a une langouste fraîchement pêchée, quelques encornets magiques, des pousses ravigotantes et exotiques et quelques ailerons de poulets pour arrimer le tout.




Notre appétit en prend un coup, mais pas celui de vivre, et d’engloutir kilomètres et expériences…






Pour le dessert, Back to the Croisette, on y a vu des lumières (et ce soir, du brouillard), alors on s’arrête sur la terrasse du Martinez, pour piquer avec désinvolture, du bout de la fourchette, quelques tranches de carpaccio d’ananas, et finir ainsi cette virée improbable.





Laissons-nous emporter par ce spectacle étrange de légendes et de starlettes qui se croisent et se frôlent, tout comme ici, mes envies, mes folies.




Celle en particulier de vivre et de faire vivre quelques moments arrachés à la réalité, et pleins du délice des goûts partagés.

samedi 14 mai 2011

Samedi 28 Mai - Dégustation et déjeuner sur la vigne dans le Grand Cru Zinnkoepflé

Quand on aime le vin, et qu’on cherche à le comprendre, il faut avant tout le ressentir.

Partant de ces joyeux fondamentaux et en y ajoutant une bonne dose de plaisir, je vous prépare, pour le Samedi 28 Mai sur les coups de midi, un moment-épicurien dont vous me direz des nouvelles :





Ce tendre terroir, baigné de soleil, n'attend que cela pour se dévoiler devant vos papilles enjouées...







Dans ce paysage de fleurs et de calcaire, nous dégusterons les vins des meilleures Domaines (P.Kubler, S.Landmann et d’autres surprises) dont au moins trois vins célestes de la très recherchée Agathe BURSIN.







Venez avec nous partager cette petite portion de paradis, et inscrivez-vous le plus vite possible, je ne manquerai pas alors de vous donner quelques précisions en privé, avant de le faire en public dans une semaine sur ce blog.




Attention RESERVATION OBLIGATOIRE




Pour vous inscrire, c'est ICI






Pour le souvenir et la bonne bouche, et pour que les réticents sachent à quelle sauce ils risquent d’être mangés, je vous replonge dans un moment-épicurien ressemblant, organisé par mes soins l’an passé, au cœur du Grand Cru Schlossberg de Kaysersberg-Kientzeim. (Déjeuner et Dégustation)

Quand un prénom vaut Label: Les Asperges de Clarisse

Le printemps est bien installé en Alsace quand pointent les belles Asperges de nos champs timidement vallonnés, comme d’autres choses cela nous sert de repère, et cette année, sans partir dans des hypothèses caniculaires ou autre pessimisme-vainqueur sur le temps, force est de constater que tout est en avance d’un mois.
Je l’écrivais il y a peu, il me semblait bien que les asperges avaient un avancement sérieusement précoce et cela m’a été confirmé par la reine de cette plante chérie de tous les gastronomes avides de saison.



Car nous avons la chance, en middle-Alsace, d’avoir Clarisse SIBLER à Sigolsheim, et ses Asperges travaillées désormais par bien des restaurants parmi les plus sérieux (et enfin dans les étoilés). Personnellement j’ai la chance de me régaler, depuis bien plus de 10 ans, de celles cueillies le matin même par cette femme de passion.



Parce qu’il en faut de la passion pour travailler avec tant de précision un produit pendant longtemps considéré comme basique, et pour le travailler avec autant d’entrain, avec ces horaires improbables…Bonjour les 35 hrs tous les 2 jours et demi, avec ramassage à 5 hrs du mat, tri, épluchage (ohh luxe total, des asperges fraîches et épluchées à la demande), et vente.



Mais le « jeu » en vaut la chandelle, et durant un mois ou deux dans l’année, tout ce que la région compte de gourmandins, se précipite dans cette arrière cour, pour piocher à l’étal dans toutes ces variétés, et pour se laisser tenter par cette sélection de produits simplement exceptionnels.



D’ailleurs pour mes fidèles lecteurs je vous livre un petit secret d’epicure : si vous demandez (réservez) gentiment, elle vend de temps à autre des morilles fraîches et fraîchement cueillies.



Une fois passez là-bas, vous aurez des idées et des envies plein la tête, moi je me suis rappelé une recette du jeune-grand chef Thierry Schwartz, dégustée l’an passé il me semble. J’ai choisi des blanches, parfaites, et quelques délicieuses vertes et violettes (du matin-même évidemment) pour égayer l’assiette.

Pendant qu’elles cuisent, je prépare un maelstrom picotant, fait de cornichons, câpres, oignons, hachés très fins, et mélangés avec un œuf dur coupé de même. Je sers cela avec une tranche de lard raidi (pour le fumé), mais surtout, et ça j’ai emprunté l’idée à ce Chef d’Obernai, je les sers avec une « safranaise », une mayonnaise allégée, faite au siphon et assez safranée….Avec le Riesling GC Sommerberg de Weinzorn (L’Oriel bien sûr), attention, franche régalade garantie !



Alors si la météo nous a permis de savourer ses tiges majuscules bien plus tôt cette année, il va aussi nous les enlever incessament, alors je ne peux que vous conseiller d’allez vite chez Clarisse ou d’autres, mais de choisir des Asperges directement chez le producteur, les plus fraîches possibles, et de vous dépêcher, car il ne vous reste plus que quelques petites semaines pour avoir ce que la saison nous sert de plus grand, et de plus simple.

mercredi 4 mai 2011

Contre-visite du Domaine WEINBACH


Une dégustation en ces lieux chargés d’histoire et de milles et uns rêves œnologiques sera toujours attendue avec soif et appétit. Quand en plus la bonne humeur et l’envie de partager est de mise dans le Domaine, on s’apprête fatalement à vivre un joli moment.


Ce fut le cas de cet après-midi quasi-fraternelle, où nous fûmes accueillis en amis, et où Catherine Faller nous ouvre ses bras, sa demeure et ses vins...




C’est donc une petite dizaine d’amateur de bonheur, qui se sont réunis pour essayer d’y voir plus clair dans la gamme des fabuleux vins-maisons, mais aussi et avant tout, pour se rassembler et passer du bon temps. Pour ce faire, dégustons…

Nous avons commencé l’après-midi par une petite exclusivité, en testant le Pinot Blanc 2010 Réserve, un vin mis en bouteille une petite dizaine de jours auparavant et que nous sommes les premiers à goûter ainsi. C’est un vin parfait pour se mettre les papilles au frais, avec sa marque-millésime, faite de concentration et d’une trame acide bien marquée, ce vin a un réel impact, il est certes encore un peu « vert » mais on sent la matière et le sérieux du vin.

Voilà une parfaite mise en bouche et nous en avions bien besoin car nous allons nous pencher sur une première série des plus passionnante, visez plutôt :




Riesling 2009 Grand Cru Schlossberg
Riesling 2008 Cuvée Sainte Catherine
Riesling 2002 Cuvée Sainte Catherine
Riesling 2009 Grand Cru Schlossberg “L’Inédit” Cuvée Sainte Catherine

Tous ceux qui ont déjà entendu parler des femmes FALLER (au fait, n’oublions pas Théo) et de leurs vins ont déjà entendu parler de leur amour du riesling, cépage qui demande beaucoup mais qui donne en conséquence.
Le Grand Cru Schlossberg sur lequel s’appuie le Domaine donne des vins fabuleux et le 2009 n’est pas en reste, même s’il paraît encore un peu jeune, et que la bouche est moins tendue qu’à l’accoutumé, on retrouve ces arômes de fleurs blanches et un vin déjà bien en place.
Mais nous préférons tous le caractère bien trempé et l’élégance de la Cuvée Sainte Catherine 2008, quel vin, quel nez intense, quelle attaque en bouche…un riesling gothique, avec une bouche sèche mais ample et une puissance réelle et canalisée.
Après cela, nous attendions monts et merveilles de la même cuvée, ouverte pour l’occasion et à ma demande, sur un millésime plus ancien, le 2002. Nul ne fût déçu, ce vin est une ode au cépage sur terre de granit, avec son évolution racée, ses notes de zestes d’agrumes confits, son épaisseur, son gras, son corps…Une fois encore un grand merci aux vignerons de jouer le jeu et de nous sortir ces vins évolués et raffinés spécialement de leur œnothèque.
Mais après cela, comment monter d’un cran encore ? dans cette maison, en matière de riesling, rien d’impossible tant la gamme est large. On finit donc par le 2009, dans la même cuvée, sur le grand cru Schlossberg et dans son mode « Inédit », en clair, des raisins volontairement ramassés en légère sur-maturité. Le nez évoque le cépage et l’attaque en bouche est magnifiquement voluptueuse, toute la maitrise et la connaissance du terroir s’exprime ici dans un exercice de style entêtant. Le vin est rond et entier et pourtant toujours très équilibré et on se prend à rêver de l’accompagner d’un homard poché dans un bouillon citronnelle…

Vous l’avez compris cette première série nous a déjà touché en plein cœur, et tous les amateurs, même certains(es) néophytes, sont conquis(es) et entrent avec envie sur le chemin de la connaissance des vins divins. Mission en passe d’être accomplie donc, passons à la suite…





Pinot Gris 2009 Réserve Particulière
Pinot Gris 2007 Altenbourg
Gewurztraminer 2008 Cuvée Laurence

Le premier des pinots gris est là pour nous refaire toucher terre, et il nous donne à voir un vin assez frais pour ce cépage, bien dompté, un vin de gastronomie (qui ira donc facilement à table, sur des viandes blanches par exemple), avec des notes de fruit jaune en bouche mais aussi un toasté et un petit côté fumé qui pourrait rappeler la Bourgogne.
Mais c’est sur l’Altenbourg 2007 qu’on nous ramène dans la région, sur ce digne terroir marno-calcaire, qui nous donne un vin au nez carrément fruit jaune pour le coup et avec l’évolution qui le ramène doucement vers des notes typiques de sous-bois. La richesse est canalisée et ce vin est une vive caresse et nous laisse une trace fabuleuse en bouche.
On finira cette seconde série par un des plus beaux Gewurztraminer qu’il m’ait été donné de boire ces derniers temps. Il allie avec grâce la puissance des arômes, une bouche veloutée comme on aime et une netteté rare. Superbe de définition, il nous décline ses notes florales, de pamplemousse et de poivre rose pour un vin voluptueux mais surement pas trivial. Encore une belle réussite.




C’est le moment que nous choisissons pour faire une petite visite des lieux et de la cave, qui décline aussi la tradition et la modernité, et après quelques questions à la maitresse de maison, nous retournons dans la cuisine familiale pour grignoter quelques Koug (Kouglof à la sauce Nasti et consorts), ramenés par votre serviteur, l’un aux éclats de Daim, l’autre orange-cannelle, et après cela on s’installe pour le dernier set.

Gewurztraminer 2007 Grand Cru Furstentum Vendanges Tardives
Gewurztraminer 2006 Grand Cru Mambourg Sélection de Grains Nobles

La famille s’est faite depuis longtemps, une spécialité des liquoreux et en présente une gamme impressionnante à plus d’un titre. C’est donc une chance de pouvoir mettre son nez dans le premier vin, qui explose de puissance dans le verre, tout en se payant le luxe de garder une certaine clarté, un vin avec un nez égyptien, une bouche onctueuse, un vin de haute définition.
Et pour le dernier vin de l’après-midi, cette Sélection de Grains Nobles qui porte son nom, on n'est plus dans le registre de la chance mais bien de ces petits moments d’éternité.

Nous avons le bonheur de pouvoir nous partager une bouteille (une 37.5 cl certes mais c’est déjà un honneur) de ce jus de Mambourg - crème des plaisirs - qui décline toutes les notes de fruits rôties (mangue, banane, passion…) malgré sa jeunesse, et un tombeau d’épice douce qui nous laisse l’esprit agréablement perdu dans le dédale d’un palais byzantin…





Vous le constatez, on est plus, à la fin de cette dégustation en Alsace Majeur, dans le registre des sensations de hautes volées, et c’est ce que les vins de la Famille Faller provoquent à bien des amateurs à travers le Monde.


Nous ne dérogeons pas à la règle et on remercie encore toute la famille, Catherine en premier lieu, pour ce joli moment-épicurien qui donne envie de vivre plusieurs vies…

mardi 3 mai 2011

Laurent Peugeot...Son Menu "tout simplement"...version 2011

A Pernand-Vergelesses se trouve le Charlemagne, le nid de Laurent Peugeot, chef pour bien des raisons dans le coup d’feu de l’actualité gastronomique.

Car dans cet océan de grand-cru premier, au milieu de ces climats cléments, un fil est tendu d’amour et de respect entre ces deux régions de Grande Tradition : La Bourgogne-Le Japon.



Il était donc grand temps d’y retourner pour goûter ses créations de l’année, dans le Menu sobrement intitulé « LP tout simplement ».

On attaque alors tout de suite par quelques amuses-bouches sur le fil, et cette palette de palets, sablés, forts en goûts, dans une progression entraînante (de gauche à droite) avec en point d’orgue cette avant-dernière bulle de fumet de poisson et cette touche finale et fidèle à l’Epoisses.





Puis vient le temps de marché sur ce fil tendu de la double culture, avec le menu qui attaque sur un titillant Veau Vs Thon, en tartare assaisonné miso soja, agrémenté de légumes craquants et de cheveux d’ange bien frits.


Posé sur une ‘’assiette’’ dont on ne sait trop que penser, toutes les sensations sont convoquées pour nous mettre dans le bain et nous faire apprécier ce doux choc, et ce terre-mer qui ne se discerne qu’à la texture, avec un assaisonnement qui aplanit les distances et un jeu en bouche plus que plaisant.






Nous passons ensuite sur un plat un peu moins passionnant à mon goût, mais qui continue de tisser la toile de fond, avec cette émulsion-granny smith qui cache une belle langoustine posée sur un gâteau boudin’noir/blanc’manger et accompagné de Couteau.


On retourne un peu sur le continent, et avec un verre de Corton blanc on s’enivre de cette vue et de la force tellurique des ces terres dorées. Il faut dire que la sommelière prend un réel plaisir à faire découvrir les vins des proches alentours, et l’on est dans la position rare du dégustateur qui s’imprègne de ces crus tout en les surplombant.





Et la viande termine de nous réjouir, avec le beau Lomo Iberico Bellota, en miso cacahuètes et ail noir d’Aomori, et ses légumes primeurs.


Entre des gestes pesés qu’ils prennent visiblement plaisir à maintes fois répéter, des ingrédients marquants et japonisants, et cette envie furieusement française de Cochon (même s’il est d’Espagne), on touche au but.


C’est gourmand et la fine panure, riche de goût, souffle l’originalité sur cette viande bien travaillée. L’ail, dans une spécialité typiquement japonaise, a confit dans de l’eau de mer et prodigue une touche-fumée ensorcelante, avant que les petits légumes-au-cordeau nous ramènent au printemps.







Que demander de plus ?, un fromage-travaillé au lieu d’un plateau, car il faut (faire semblent de) rester raisonnable, après tout, nous ne sommes qu’au déjeuner.


Arrive alors l’Epoisses, comme un nougat, dans un tube croustillant, et on y plonge vite la cuillère avec envie, tant le cœur est crémeux, et les ardeurs du fromage tempérées par de fines notes de fruits miellés.





On arrive au bout du chemin et de cette histoire franco-japonisante, avec un dessert assumé de Crème Nippone de sésame noire, coulis de griotte, et macaron fraîcheur edamame.


A ce point installé entre les deux continents, plus rien ne nous surprend, et on sent que la recette a été mille fois testée. Le macaron apporte de la fraîcheur et la crème n’est absolument pas pesante et les fragrances de sésame s’écoulent en nous et nous ramène de la sérénité.





Des restaurants-à-vue (et en-vue), qui proposent des menus inspirés, étoilés, à ce prix-là (moins de 60€ le menu), avec un service jeune et très bon ; qui nous change d’horizons et nous régale, même de ses petites imperfections, ces tables, je ne pourrai jamais me lasser de les partager.






Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...