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mercredi 4 mai 2011

Contre-visite du Domaine WEINBACH


Une dégustation en ces lieux chargés d’histoire et de milles et uns rêves œnologiques sera toujours attendue avec soif et appétit. Quand en plus la bonne humeur et l’envie de partager est de mise dans le Domaine, on s’apprête fatalement à vivre un joli moment.


Ce fut le cas de cet après-midi quasi-fraternelle, où nous fûmes accueillis en amis, et où Catherine Faller nous ouvre ses bras, sa demeure et ses vins...




C’est donc une petite dizaine d’amateur de bonheur, qui se sont réunis pour essayer d’y voir plus clair dans la gamme des fabuleux vins-maisons, mais aussi et avant tout, pour se rassembler et passer du bon temps. Pour ce faire, dégustons…

Nous avons commencé l’après-midi par une petite exclusivité, en testant le Pinot Blanc 2010 Réserve, un vin mis en bouteille une petite dizaine de jours auparavant et que nous sommes les premiers à goûter ainsi. C’est un vin parfait pour se mettre les papilles au frais, avec sa marque-millésime, faite de concentration et d’une trame acide bien marquée, ce vin a un réel impact, il est certes encore un peu « vert » mais on sent la matière et le sérieux du vin.

Voilà une parfaite mise en bouche et nous en avions bien besoin car nous allons nous pencher sur une première série des plus passionnante, visez plutôt :




Riesling 2009 Grand Cru Schlossberg
Riesling 2008 Cuvée Sainte Catherine
Riesling 2002 Cuvée Sainte Catherine
Riesling 2009 Grand Cru Schlossberg “L’Inédit” Cuvée Sainte Catherine

Tous ceux qui ont déjà entendu parler des femmes FALLER (au fait, n’oublions pas Théo) et de leurs vins ont déjà entendu parler de leur amour du riesling, cépage qui demande beaucoup mais qui donne en conséquence.
Le Grand Cru Schlossberg sur lequel s’appuie le Domaine donne des vins fabuleux et le 2009 n’est pas en reste, même s’il paraît encore un peu jeune, et que la bouche est moins tendue qu’à l’accoutumé, on retrouve ces arômes de fleurs blanches et un vin déjà bien en place.
Mais nous préférons tous le caractère bien trempé et l’élégance de la Cuvée Sainte Catherine 2008, quel vin, quel nez intense, quelle attaque en bouche…un riesling gothique, avec une bouche sèche mais ample et une puissance réelle et canalisée.
Après cela, nous attendions monts et merveilles de la même cuvée, ouverte pour l’occasion et à ma demande, sur un millésime plus ancien, le 2002. Nul ne fût déçu, ce vin est une ode au cépage sur terre de granit, avec son évolution racée, ses notes de zestes d’agrumes confits, son épaisseur, son gras, son corps…Une fois encore un grand merci aux vignerons de jouer le jeu et de nous sortir ces vins évolués et raffinés spécialement de leur œnothèque.
Mais après cela, comment monter d’un cran encore ? dans cette maison, en matière de riesling, rien d’impossible tant la gamme est large. On finit donc par le 2009, dans la même cuvée, sur le grand cru Schlossberg et dans son mode « Inédit », en clair, des raisins volontairement ramassés en légère sur-maturité. Le nez évoque le cépage et l’attaque en bouche est magnifiquement voluptueuse, toute la maitrise et la connaissance du terroir s’exprime ici dans un exercice de style entêtant. Le vin est rond et entier et pourtant toujours très équilibré et on se prend à rêver de l’accompagner d’un homard poché dans un bouillon citronnelle…

Vous l’avez compris cette première série nous a déjà touché en plein cœur, et tous les amateurs, même certains(es) néophytes, sont conquis(es) et entrent avec envie sur le chemin de la connaissance des vins divins. Mission en passe d’être accomplie donc, passons à la suite…





Pinot Gris 2009 Réserve Particulière
Pinot Gris 2007 Altenbourg
Gewurztraminer 2008 Cuvée Laurence

Le premier des pinots gris est là pour nous refaire toucher terre, et il nous donne à voir un vin assez frais pour ce cépage, bien dompté, un vin de gastronomie (qui ira donc facilement à table, sur des viandes blanches par exemple), avec des notes de fruit jaune en bouche mais aussi un toasté et un petit côté fumé qui pourrait rappeler la Bourgogne.
Mais c’est sur l’Altenbourg 2007 qu’on nous ramène dans la région, sur ce digne terroir marno-calcaire, qui nous donne un vin au nez carrément fruit jaune pour le coup et avec l’évolution qui le ramène doucement vers des notes typiques de sous-bois. La richesse est canalisée et ce vin est une vive caresse et nous laisse une trace fabuleuse en bouche.
On finira cette seconde série par un des plus beaux Gewurztraminer qu’il m’ait été donné de boire ces derniers temps. Il allie avec grâce la puissance des arômes, une bouche veloutée comme on aime et une netteté rare. Superbe de définition, il nous décline ses notes florales, de pamplemousse et de poivre rose pour un vin voluptueux mais surement pas trivial. Encore une belle réussite.




C’est le moment que nous choisissons pour faire une petite visite des lieux et de la cave, qui décline aussi la tradition et la modernité, et après quelques questions à la maitresse de maison, nous retournons dans la cuisine familiale pour grignoter quelques Koug (Kouglof à la sauce Nasti et consorts), ramenés par votre serviteur, l’un aux éclats de Daim, l’autre orange-cannelle, et après cela on s’installe pour le dernier set.

Gewurztraminer 2007 Grand Cru Furstentum Vendanges Tardives
Gewurztraminer 2006 Grand Cru Mambourg Sélection de Grains Nobles

La famille s’est faite depuis longtemps, une spécialité des liquoreux et en présente une gamme impressionnante à plus d’un titre. C’est donc une chance de pouvoir mettre son nez dans le premier vin, qui explose de puissance dans le verre, tout en se payant le luxe de garder une certaine clarté, un vin avec un nez égyptien, une bouche onctueuse, un vin de haute définition.
Et pour le dernier vin de l’après-midi, cette Sélection de Grains Nobles qui porte son nom, on n'est plus dans le registre de la chance mais bien de ces petits moments d’éternité.

Nous avons le bonheur de pouvoir nous partager une bouteille (une 37.5 cl certes mais c’est déjà un honneur) de ce jus de Mambourg - crème des plaisirs - qui décline toutes les notes de fruits rôties (mangue, banane, passion…) malgré sa jeunesse, et un tombeau d’épice douce qui nous laisse l’esprit agréablement perdu dans le dédale d’un palais byzantin…





Vous le constatez, on est plus, à la fin de cette dégustation en Alsace Majeur, dans le registre des sensations de hautes volées, et c’est ce que les vins de la Famille Faller provoquent à bien des amateurs à travers le Monde.


Nous ne dérogeons pas à la règle et on remercie encore toute la famille, Catherine en premier lieu, pour ce joli moment-épicurien qui donne envie de vivre plusieurs vies…

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