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vendredi 17 février 2017

Repas-plaisirs démultipliés en 7 vins et 13 accords imaginés, pour Paul Blanck.

Les habitudes sont faites pour être bousculées, alors pour une fois je vais vous montrer quelques écrits épicuriens qui ne vous étaient pas destinés au départ. En effet ces textes et petits collages hédonistes ont été créés pour un client-vigneron qui me fait confiance depuis de très nombreuses années : Le Domaine Paul Blanck.

Il m’a demandé il y a longtemps de penser à des accords, de les imaginer en toute liberté, puis de les donner à goûter par le mot et par la photo à leurs fans, exercice passionnant s’il en est pour un gourmand-gourmet passionné.





Ici, je vais réutiliser ce fonds pour vous concocter un nouveau repas fantasmagorique, en quelques 7 vins et 13 accords…cela devrait suffire pour vous caler pour la journée et pour vous exciter « l’envie de meilleur » pour les jours à venir.

Ce repas, on le commence par ce muscat, qui révèle « des notes largement fruitées (blancs, les fruits) et légèrement fleuries (sur des notes d’angélique). Avec ce vin, pour changer des asperges, on verrait bien de simples mais véritables crudités, comme cette traditionnelle salade de radis noirs comme l’aiment et la mangent encore nos parents. On pourra aussi le servir en accompagnement de ces verrines-fraîcheur rajeunies, une salade de radis rouges et herbes fraîches, de haricots et tomates cerises, et un émietté de crabe, mayonnaise légère au pamplemousse et fruits et légumes divers. »



Mais comme l’apéritif n’est jamais assez long pour se mettre en train et que la simplicité éclaire l’esprit, on passera par ce pinot blanc qui, « avec ses airs de végétaux tout d’abord mais aussi d’agrumes à l’aération,  simple et complet ; à boire dans les vignes, avec une bretzel ou encore à la maison en truculent compagnon d’un pied de cochon. »





Et comme un vrai moment de gastronomie, surtout rêvé ne peut (bien) se passer sans un beau riesling, on enchaînera par celui-ci : « En bouche, il se fait sphérique en entrée puis prend de l’élan ensuite, toujours sur l’agrume et la fleur blanche ; on pourra se laisser tenter par ce carpaccio de bar servi sur une royale de champignons et une brunoise de légumes croquants, ou avec cet épais pavé de bar du Chef Eblin (Le Maximilien à Zellenberg), posé sur un mélange fait de chair de tourteau, d’échalote et cerfeuil, et propulsé par un jus centrifugé de sucs de poisson, de jus de carotte et d’orange. »




Ensuite, parce que les détours ne nous font pas peur tant qu’ils sont faits pour la bonne cause, on passe par un pinot gris  « au nez assez « variétal », chaud, sur la poire et avec un petit air minéral qui se développe au loin.  En bouche, il démarre sur la souplesse et finit avec plus de structure. Il vous procurera du plaisir en accompagnement de belles salades-faites-maison, comme celle de mâche, aux filets de caille, escargots, girolles, noisettes, ou cette autre,  avec des figues, des cèpes, du raisin frais, des haricots et un peu de lard grillé. »





Bon, avec tout ça, la faim nous taraude, comme l’envie d’un digne vin rouge d’Alsace comme celui-ci, dont « Le nez est toujours très beau, avec une petite trace d’amertume agréable, l’impression d’un bourgeon de cassis et une trace d’épice douce et chaude.  La bouche, elle, garde une sacrée vivacité d’entrée et un final avec une force qui signe sa prime jeunesse. Elle est très jus, très juste, longiligne et volontaire, bref, ce vin est élégant en bouche, sur des notes de fumé et de gelée d’un panier entier de fruits rouge. Pour accorder facilement et plaisamment ce véritable rouge d’Alsace, vous pourrez choisir le meilleur ami de l’homme : le bœuf !  Pour imaginer un mariage gastronomique, on rêve d’un accord sur la finesse et la gourmandise, un accord où la chair d’une noble volaille de bel élevage et un jus concentré. Nous vient alors le souvenir d’une pintade fermière et de gnocchis maison, cuisinés par le chef Thierry Schwartz et dégustés en son Bistro des Saveurs, à Obernai.
La cuisson est formidable, rosée, la chair, serrée et grasse, reste ferme et gourmande, sans aucune sécheresse comme ces gnocchis étoffés, irréalisables à la maison, tout comme ce jus, un condensé de volaille véritable. »




Et parce que le pinot gris, celui qui ne manque pas de race et d’équilibre revient peu à peu en odeur de sainteté sur les grandes tables et devant les grands jouisseurs, on s’octroiera celui-ci, d’où l’ «on décèle l’intensité du vin tout en devinant un supplément d’élégance, avec des parfums légèrement fleuris et des notes assez acidulées de bonbon anglais, de chlorophyle. La bouche est assez charnue mais avec de l’énergie, ce qui lui confère un « toucher de bouche » soyeux et assez sensuel. On peut l’imaginer à table, en accompagnement de beaux plats de gibiers à chair blanche : avec cette entrée originale dégustée il y a 2 ans, par exemple, un flanc de colvert (aux légumes séchés-confits et au lait battu à la gentiane) du bon Jean-Paul Jeunet ou en plat, avec ce classique et magnifique feuilleté de perdreaux et foie gras, escorté d’une poire confite et de quelques trompettes de la mort, savouré il y a 5 ans dans la plus belle Auberge du monde, celle des bords de l’Ill. »




Comme finalement, 7 vins c’est juste bien, finissons alors cet article-melting pot et ce repas pléthorique, mais heureusement fictif (pour ma ligne, sinon je tenterai bien ce marathon), avec quelques grignotages en douceurs et un verre  en accord, on plongera dans ce gewurztraminer, dont « Le nez évoque le cépage et la pâtisserie (le sucre glace) en premier, mais à bien y chercher on se retrouve plongé dans une jachère fleurie (et néanmoins ordonnée, Alsace oblige) pour ne plus la quitter.
Le vin est caressant et vibrant, plein de tendresse au début, pour finir sur une certaine fraîcheur apportée par cette sensation épicée et tannique apportée par ce terroir.  Le mieux pour ce vin de caractère et d’équilibre est sans doute de l’apprécier pour lui seul, en grignotant à intervalles réguliers quelques chocolats et morceaux de pain d’épices (de chez Ferber, pourquoi pas, tant qu’à faire) pour rendre le moment encore meilleur.»




Vous l’aurez compris si vous êtes un peu attentif, tout ce qui se trouve entre guillemet dans cet article sont des textes écrits « sur commande », néanmoins je n’ai pas eu beaucoup à me forcer pour trouver les mots qui ne trahissent pas mon ressenti et mettent le lecteur-acheteur et les amateurs-professionnels en appétit. 

Vive le recyclage épicurien et les envies d’excès partagés.  

2 commentaires:

Bruno Bosselin a dit…

Me faire ça le jour de mon anniversaire ... c'est vraiment une bénédiction car nous avons planifié une semaine en Alsace (à Aubure) début mai. Voilà une adresse que je note sur tous mes calepins, pour compléter la tournée des Paul (Ginglinger, Blanck).
Merci Antoine

Bruno

Antoine MANTZER a dit…

Mais tout le plaisir est pour moi Bruno, et bon retour à vous en Alsace !
Faites-vous (toujours) plaisir.
AntoineM

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