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mercredi 30 novembre 2011

De l'intérêt de l'horizontale....pour découvrir les vins !


Revenons quelques instants sur ces bons moments partagés à la table de mon dernier dîner On The Rhône Again. Au menu, une appellation à ‘’découvrir’’, une autre pour se délecter. 
Un autre échange Nord-Sud, à l'horizontale, avec les blancs de St Joseph en 2009 et les rouges de Châteauneuf-du-Pape en 2007.

Installé des plus confortablement pour cette dégustation hédoniste, à la Taverne Alsacienne, haut lieu pour goûteurs patentés, je souhaitai faire découvrir à ma dizaine de client, les plaisirs de l’horizontale. Évidemment, pas celle crapuleuse que vous imaginez, mais celle bien plus oeno-parlante qui n’est pas assez souvent usitée en dégustation selon moi.

Ainsi sur ce trio d’amuse-bouche, nous commençâmes par Silice 2009 du Domaine Coursodon, une maison dont je suis les Saint Joseph depuis bientôt 10 ans et qui, avec son entrée de gamme plus fraîche, me semblait adaptée pour lancer ce dîner. Effectivement sur la verrine chou rouge-châtaigne et la cuillère crevette, ce fut très bien. Le côté sec et presque végétal du vin s’accorde, sa légère amertume finale nous mettant même en appétit. 









Seule la très agréable petite brochette de foie gras (pain brioché, gelée vin chaud) serait mieux avec les vins suivants mais nous les réservions pour le plat de poisson servi en entrée. 
Le filet de bar, d’une qualité et d’une cuisson parfaite, escorté par une sauce et une julienne aux accents de citron vert et quelques purées maison, fut le théâtre d’une joyeuse confrontation. 
Entre un Montez et un Gonon, tous les deux de 2009 vous l’aurez compris. Notre cœur balança !

Le premier se fait plus gras, touché par le bois, avec ses arômes poirés. Il évolue vers plus de précision en cours de dégustation et il répondra à la chair du poisson et aux purées. 
Le second, de chez Gonon, nous servira comme je m’y attendais, de modèle. Il est le plus équilibré et frais, à juste distance des deux autres, plus fin et droit, il sera le reflet de la sauce et de ces zestes d’agrumes patiemment blanchis par le chef pour ne pas troubler la dégustation.








Bien lancé sur les rails, on ne se laisse à peine le temps de respirer avant d’attaquer la suite. En attendant le plat, on se fait servir le premier rouge, pour se faire la bouche. Ce sera avec le Clos Saint Jean que l’on se plongera dans les Châteauneuf 2007. Ce millésime, quasi introuvable dans le commerce tant il est considéré à ce jour comme LA réussite de ces deux dernières décennies, nous nous en délecterons ce soir. 

Ce premier vin, crémeux, fait de fruit et de chair est une bonne mise en bouche nécessaire. Il est même un peu dur au départ (malgré 3 hrs d’ouverture) mais se finit bien agréablement.

Il nous permet de parler de la région, de ces paysages magiques de vignes roulées, veillées par le Mont Ventoux, et accompagne l’arrivée de notre plat de viande : un civet de cerf au vin du Rhône et légumes oubliés. Tout y est, le gibier, ferme, la sauce du civet, réduite à n’en plus pouvoir, les airelles et la purée de céleri  et tous les légumes que la saison nous livre.





Avec ce plat on nous amena deux carafes, des deux vins les plus attendus de la soirée, à ma gauche Beaucastel, à ma droite Vieux Télégraphe, toujours en 2007 cela va sans dire.

Ce fut une surprise pour moi de voir Beaucastel ouvert plus vite, malgré sa forte proportion de Mourvèdre. Il est sur la cerise mais aussi sur le graphite, et en fin de repas, je lui trouve quelques saveurs qui me rappelle la tomate.
Le Vieux Télégraphe est plus long à se mettre en route mais nous surprendra par sa puissance, son côté fumé. Il se révélera finalement le plus apprécié, sûrement pour son côté velours, et ses fines évocations de pruneaux en fin de bouche.  

On garde un peu de chaque dans les verres, pour les mettre le balance sur le défi de la soirée lancé au chef (qui les aiment ces vinos-défis), trouver un dessert qui sied au Chateauneuf-du-Pape . 
On en tremblait un peu à priori, mais notre idée de chocolat, fondant, ainsi que de quelques fruits rouges frais fera accord. Surtout avec le petit dernier ouvert, le Grand Tinel, qui se révélera le plus facile, sur le cassis et avec pas mal de gras en bouche.  






Nous apprîmes donc, le nez au fond du verre, que ce millésime 2007 est effectivement grand et voué a un avenir radieux. Il est de nos jours de toute première jeunesse évidemment, mais sa fougue et sa prestance ne trompe pas, il sera là pour longtemps, ne reste plus qu’à en trouver dans le commerce…

Nous avons pris tout le plaisir qu’il y avait de disponible ce soir là à cette table et avec ces vins, et c’est serein, que nous nous sommes quittés, en nous promettant de remettre le couvert dès que possible pour d’autres cours pratiques et extatiques que j’aime à organiser pour mes clients préférés.

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