Qu’à cela ne tienne : On a faim !, et les promesses de goût sont légion dans ma région.
De St Hyppolite à La Vancelle, tout en s’arrêtant dans la mythique salle de l’Auberge de l’Ill, je me suis délecté de ce début d’automne et je souhaitais le partager.
Pour profiter de tout et déguster un menu particulier, sur-mesure, pioché au gré de mes derniers détours gourmands, je vous invite à l’un de mes fameux voyages immobiles.
On commence alors par faire une descente à Saint-Hippolyte, au Parc, venir voir ce que donne le nouveau chef dans sa version winstub. Car c’est notre dernier concurrent au Bocuse d’Or, Jerôme Jaeglé, qui en a repris la cuisine et on en entend pas encore assez parler à mon goût.
Et pourtant y a de quoi ! Regardez ce superbe feuilleté d’escargots, avec cette tombée de beaux champignons et dites-moi si vous n’en feriez pas une des entrées les plus gourmandes de cette fin d’année. Le feuilleté est au top, beurré mais ultra-léger, les bestioles sont d’une texture étonnante, un tantinet croutée, la petite sauce ramène un peu de légèreté et l’aréopage de champignons fait plus que de la figuration.
Avec une petite salade et dans ce cadre élégant de boiserie-bondé mais assez haut de plafond, pour aérer, je vous garantie que même l’opacité du brouillard ne suffira pas à obscurcir votre journée.
Cela tombe bien car les étoiles pleuvent sur votre tablé, que nous avons échangé en un clin d’œil pour celle de la plus grandes des Auberges, celle qui borde l’Ill à Illhaeusern.
La tradition a dû bon je vous disais l’autre jour, en voilà une nouvelle illustration avec ce morceau de bravoure : Le Perdreau de chasse en feuilleté, poire et raisin confit.
Un grand moment de dégustation qui commence en coupant en deux – avide de sensations - ce paquet (presque) cadeau : en humant le fumet qui s’en dégage. On découvre alors une volaille désossée, où tous les morceaux se côtoient, enfermés pour qu’infuse le goût. Le haut du feuilleté est rempli de foie d’oie pour la gourmandise et parce que les sucs et les saveurs se diffusent dans la chair lors de cette cuisson à l’étouffée.
Le résultat est magnifique de classicisme et de plaisir, l’équilibre est intense entre la prégnance des odeurs et la douceur d’une chair presque blanche, rien n’est lourd mais tout est très justement soutenu. Ne serais-ce que par cette belle sauce aux truffes (qui en manque un peu), et cette poire aux vins rouge et ces petits raisins qui accompagnent simplement ce plat que je n’oublierai à nouveau pas de si tôt.
Après tant de vibrations de palais, peut-on sortir de table directement ?, à mon avis non, on risque le tournis, alors on ferme les yeux et on se tablé-transporte sur les hauteurs de la Vancelle, à l'auberge Frankenbourg pour un dessert cajoleur.
Du chocolat, des cacahuètes et du praliné, un montage appétissant : difficile de se planter avec ça et effectivement chaque bouché est un petit supplice de gourmandin.
Tout est bien en place, ça croustille, ça craque, ça fond, bravo Geoffrey Haxaire, ça vous envoie dans le cerveau ces caresses quasi-maternelle qui font du bien à l’âme.
Après ça on perd son temps dans cette salle montagnarde et néanmoins particulièrement avenante, à penser à tous les bonheurs qui nous entourent finalement.
Et si l’actualité ne cesse d’essayer de nous couler pour de bon, on se dit que tant qu’on pourra encore se régaler à ce point de la vie (pour bien moins de 100€ par tête pour le coup), rien ne sera vraiment fini !
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