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jeudi 2 septembre 2010

Dîner Rhône - Beaucastel/Rayas - Pour la bonne bouche


Ceux ne sont pas moins de 16 personnes qui décident, en ce vendredi soir pluvieux de fin d’été, de se faire plaisir et, par la même occasion, de faire plus ample connaissance avec quelques beaux vins du Rhône…les Châteaux Beaucastel et Rayas plus particulièrement !

Cela s’est passé à la Taverne Alsacienne à Ingersheim, le repaire bachique incontournable, sous le regard attentif de la Famille Guggenbuhl, et les attentions du Chef des lieux.


Alors, dans une ambiance déjà bien détendue dès les premiers instants, on déambule entre les uns et les autres, armé d’un verre de Condrieu 2005, Les Terrasses de l’Empire, du Domaine Georges VERNAY.

Première surprise, les deux bouteilles (d’une même caisse) sont totalement dissemblables, les deux vins ont à vue de nez, 5 à 10 ans d’écart.
Un petit souci bien dommage pour ce vin que j’ai connu plus céleste, même s’il n’est pas mort.
La bouteille « vieillie » qui a perdu fatalement une bonne partie de ses attraits et de sa fraîcheur, est également dégustée, et accompagnée de quelques feuilletés maisons et d’une crème de foie gras semi-prise.

Mais passons à table, pour les choses sérieuses, et taster la fameuse cave des lieux…

En entrée on est parti, en concertation-préalable avec le chef, sur un poisson de sa spécialité, c’est donc un Filet de daurade à la plancha, beurre aux herbes, fricassée de légumes et risotto qui nous réjouira les papilles (tant et si bien que je n’ai pensé à prendre de photo).

C’est aussi lui qui fera le lien entre le St Peray 2007, Terres Boisées, du Domaine Alain Voge et les grands blancs sortis pour l’occasion. Si le St Peray prévu a déjà été commenté sur ce blog, et s’est très bien comporté, il est plus rare ici que je parle de grands Chateauneuf-du-Pape blanc.


Nous avions choisi d’accompagner ce vin du Nord par ces beaux Sud de Beaucastel, histoire d’en voir l’évolution après une dizaine d’années. En matière d’évolution, nous fûmes assez déçu, le chef me prévient même qu’il désire ouvrir 1999 et 2000 (deux de chaque) pour choisir les moins ‘’marqués’’. A l’ouverture, c’est les 2000 qui nous convaincront le plus.

Mais pour tous ces vins, après moins d’une heure d’ouverture, pourtant tenu au frais-maitrisé, la robe et le nez n’ont plus ce que l’on recherche. C’est pourtant encore puissant, végétal, tempéré, mais nous espérions mieux de ces bouteilles. Soyons honnête, accompagné du risotto et de ce beurre aux herbes, cela se fond pas mal, et nous réjouit un peu, mais c’est à la dégustation pure que le bas blesse.



C’est alors que le Chef, pas content, mais surtout puriste et généreux, propose pour les remplacer, de nous montrer une bouteille-référence pour ces blancs de Châteauneuf.

En carafe, à température, il nous amène donc un blanc de Châteaux RAYAS 2000. Là on comprend mieux notre déception, car quand on voit un tel équilibre entre la force et la fraîcheur, la pureté et la gourmandise, on a plus trop envie de boire autre chose.



Nous continuons ensuite notre ping-pong nord-sud sur les rouges : où quand en face d’un filet de bœuf, se côtoie jeune et beau Cornas, et tendre et élégant Châteauneuf.

Le filet de bœuf est escorté de quelques garnitures du moment (purée de céleri, carotte confite au jus etc…) et d’une sauce viandeuse, juste pour pousser les vins et ne pas les déranger.



Avec cela sera dégusté le Cornas 2006, Vielles Vignes, du Domaine Alain Voge et le Chateauneuf-du-Pape 2004 de Châteaux Rayas.

Le Cornas nous montre la puissance septentrional, dans la plénitude de la syrah encore trop jeune, mais avec le plaisir d’en avoir sous la dent. Ca balance, ça frotte un peu, mais ça calme les envies d’automne et le plaisir est bien là, dans l’épice et sur le fruit.

En même temps il est fort difficile de passer à côté du rouge 2004 de Rayas, et d’Emmanuel Reynaud, tout en épure, en longueur, et en beauté, dans un mélange framboise-pivoine des plus réjouissant. Il est étonnant de constater que sa longueur prégnante concours admirablement en face de la puissance frontale du Cornas.

Mais en précision méridionale et en fruits nouveaux, cela n’a pas tant d’équivalent, et on se prend à rêver, qu’après ces 3 bouteilles partagées, il ne s’arrête plus d’en couler.


Vous avez compris, la soirée fût réussie, on la finit intelligemment sur une Soupe de fruits exotiques, sorbet passion et quelques centilitres d’un joli Muscat de Beaume-de-Venise 2006 du Domaine Durban, pleins de fruits jaunes et confits, avec encore un peu trop de fougue et d’alcool-évident mais qui remplit son office agréablement.

Ce soir, chacun est reparti avec le sourire et l’esprit voguant dans la Vallée du Rhône, l’immense majorité découvrait les Châteaux Beaucastel et Rayas.

Si l’un ne nous a pas vraiment transporté, l’autre a susurré, à chacun de nous, des mots d’amour d’un tel éclat que l’histoire n’est pas prête de s’arrêter…

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