Fantasme ou réalité, privilège des grandes fortunes ou enrichissement personnel à la portée de tous, les spots les plus ‘’hype’’ du paysage épicurien ne sont plus exclusivement réservés à l’ultra-élite.
Alors bien sûr, cela demande quelques efforts mais vous ne pensiez quand même pas que « squatter le Montrachet » serait le délire le plus élémentaire qui soit.
Rappelons pour certains que ce nom est une appellation, un climat comme on l’appelle là, et au final un des vins les plus rares et les plus précieux qui soit. (plus d'infos officielles ICI)
C’est également un hôtel-restaurant, de prime abord un peu vieillissant mais qui finalement se veut au goût du jour : avec sa table qui s’adapte aux envies et budgets de semaine, et son bar à vins tout beau tout propre.
Et si la cuisine de Thierry Berger a retrouvé son étoile l’an dernier, c’est surtout pour se plonger dans le vignoble qu’on choisit l’adresse. Alors on vous pose une carte d’une quinzaine de vin sérieux (mais pas trop excitant pour autant), servit au verre ainsi qu’une planchette-apéritive réjouissante au possible : gougère très aérienne, jambon persillé au contraire, des plus solides, ainsi qu’une friture croustillante de volaille au curry...et vous voilà scotché dans le paysage.
Après ça on a envie d’une cuisine simple, et c’est possible en choisissant le menu à 28€ qui décline 3 plats en deux choix. Si le service et le décor intérieur peuvent vous sembler un peu pesant, l’assiette elle est dans le bon ton (voir ce plat de cochon noir de Bigorre aux carottes chroniqué ICI).
D’ailleurs quand on voit le superbe bar à vins, et tous ces regards bienveillants aux murs, on trouve cela dommage qu’il ne propose pas de planches de belles charcuteries, fromages ou autres grignotages.
Je suis sûr que bon nombre d’amateurs, saoulés par trop de formalisme à table, ne se ferait pas prier pour squatter là pendant des heures, à dénicher les pépites de cette carte des vins assez incroyable, ou à demander conseils à l’avisé Mr Gazagnes, mémoire du lieu et des grands vins des alentours.
Et après pour eux, comme pour les autres, il y a un autre moyen pour s’approprier ces vignes et ces paysages dit-vins, c’est celui de se garer à Chassagne et de déambuler, respectueux comme jamais, à travers les rangs de vigne.
Romanée Conti, Leflaive, Prieur, Ramonet, Comte Lafon, Colin et tous les grands vignerons, tous ont rêvés pendant plusieurs décennies, voire siècles d’avoir un arpent ou un rang de vignes ici, et vous, vous voilà entrain de fouler ces terres argilo-calcaire riches, chaudes, pleines et de vous enivrer en rêvant du jour ou vous pourrez (ou pas) y goûter !
En attendant, asseyez-vous sous le fameux cerisier en fleurs, respirez l’air des terroirs immenses et l’odeur des efforts ancestraux et jamais relâchés, et après un après-midi de ce régime vous pourrez aussi dire que vous avez « squatter le Montrachet » !
2 commentaires:
Bel article !
Merci ! :-) Même si trop de fooâutes s'y sont une nouvelle fois glissées...O tempora O mores.
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