Il faut dire que j’habite à trois tours de tonneaux de là,
que je suis curieux de nature et que, surtout, mon cuisinier-chouchou officie
le soir et propose un menu en 6 touches et un flot ininterrompu de vin, le tout
pour 50€ par tête !
Alors on commence tout de suite, on s’installe dans une
salle bondée et enjouée, et on est direct dans le bain avec un service ce « Tartelettes
légumières » terrible de véracité et de gourmandise mêlée. Je les avais
goûtées au restaurant en début d’année, elles sont encore meilleure aujourd’hui,
et pourtant nous sommes plus de 250 convives !
Je pense que même devant vos écrans vous constaté la qualité
étonnante (pour un tel volume) et vous goûtez avec nous la carotte, le céleri,
mais surtout, une tartellette-bettrave fabuleuse, j’avoue d’ailleurs en
avoir mangé la moitié du plateau.
A la table des "Henri Milan new school",
on est bien installé, et on peut continuer à s’étonner de voir arriver la suite :
une « Royale, Asperges d’ici et raifort ».
Dans le verre on tombe sur
le dessus sur des asperges mandolinées, puis on découvre une mousse épaisse
asperge-raifort et un fond de royale d’asperges.
On aurait préféré un raifort plus marqué encore, mais c’est assez
dingue d’envoyer plus de 250 portions en un rien de temps, avec une texture-mousse
au cœur qui ne bouge quasiment pas, bref la surprise est belle, même si on s’attendait
à du bon, suite aux échos d’il y a deux ans.
Et le vin ? il coule sans restriction ni modération à
table, on s’échange les dizaines de bouteilles, on saute sur les magnums
passant à notre côté, bref on fait dans le désordonné ; il faut dire qu’on
avait déjà été sérieux l’après-midi, ça suffit !
Certains s’étranglent déjà, d’autres montent sur leurs grands
chevaux et son prêt à défendre leur vision, et pendant ce temps, un paquet d’amateur,
dont certains pas sectaire pour deux sous (dont votre serviteur) vienne vivre
et rire au Salon des Vins Libres à Rouffach !
Nous avions alors passés 3 hrs à goûter à des vins pour le
moins hétéroclites, le très beau (les classiques de Milan, les 2 cuvées
Fontedicto et la justesse de Ferme St Martin et Triboulet, pour moi) côtoyant allègrement le bizarre, et certaines déviances qui ne me plaise guère sortant d’un
verre.
Par rapport à il y a deux ans, j’ai
cru remarquer néanmoins qu’il y avait beaucoup moins de vins clairement loupés,
voir horrible: le vin nature continue son bonhomme de chemin et on le
surveille du coin de nos papilles fureteuses.
Mais revenont à table pour la suite car une assiette de « Cabri
et Céleri, noix et muscade » nous est posée, il s’agira du seul envoi décevant. Non pas que la viande ne soit pas bonne ou bien cuite, ni que le
jus ne soit insipide, au contraire. Non c’est juste qu’on ne voit pas la noix,
qu’on ne sent pas la muscade, et que le céleri cuit en croûte de sel, pour 250, c’est pas jouable…le
notre est arrivée semi-cru, dommage.
Heureusement le fromage est plein de caractère (tant que je
l’ai engouffré sans le photographier) et le pré-dessert est impeccable :
le fameux « Chartreus’quimeau » est là pour calmer toutes les ardeurs
et vous redonner le souffle nécessaire pour tenir la fin de soirée. La
chartreuse est bien marquée et son végétal fait des merveilles avec la
gourmandise d’une glace bien crémé.
Mais le dernier choc de la soirée fut le dessert, une « Gaufrette
Chocolat-Café » impensable de finesse pour un tel nombre, du papier à
cigarette, de la dentelle…mais surtout très goûteuse.
On finit en total légèreté
et en croquant avec cela, mais également en prégnance avec ces arômes de café.
Bref vous l’aurez compris, si le niveau n’est forcement pas celui
de la table étoilé, pour moi ce menu, servit avec les vins est tout de même d’un
rapport qualité-prix-plaisir en tout point imbattable.
Il vous suffira
seulement de ne pas abuser des goulots qui vous font de l'oeil pour éviter les quelques acides
aigreurs du lendemain, et votre soirée-de-dans-2-ans se passera sous les meilleurs
auspices, vous pouvez me croire sur parole.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire