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lundi 8 novembre 2010

Fun Dinner, chez JY'S à Colmar, retour de fan

Encore une fin de semaine consacrée aux petites et grandes joies épicuriennes, dans un savant équilibre de Fun et de sérieux ; voilà à mon avis, la meilleure façon de parler de vins et de belles gastronomies à la jeune génération, ne pensez-vous pas ?

Dans la plus belle salle du restaurant JY’S à Colmar, au calme et sur une magnifique tablée, nous nous sommes installés pour passer une partie de la nuit, à regarder défiler nos envies.



Nous sommes entrés dans le vif du sujet avec une flute de Crémant Cuvée Julien du Domaine DOPFF Au Moulin accompagnés de quelques amuses bouches, puis nous sommes vite passés à la suite.

Une superbe assiette-assortiment, pleines de sushis précis, de maki au cordeau, et de quelques lamelles de superbes poissons en sashimis. Saumon, thon, dorade et crevette au millimètre feront un accord évident avec un jeune et fringuant riesling.
Ce fut le cas avec un Riesling Bollenberg 2008 du Domaine Valentin ZUSSLIN, un vin à la pureté évidente, avec juste ce qu’il faut de rondeur pour passer sur le gras de ces poissons de haute qualité, et le petit supplément d’amertume en final qui équilibre la bouche et répond au wasabi.



Cela à donc joliment commencez, comme convenu, ce Dîner YES FUN et les 14 combattants de la morosité, avides de grignotage étoilé, n’en n’ont pas finis avec cette soirée pleine de surprises.



Car c’est maintenant le tour des Tapas précieux de faire leurs entrée, le chef Jean-Yves Schillinger (d’où le JY’S), nous propose pour le coup, un aperçu fort agréable de sa carte des entrées. En effet ce n’est pas moins de 5 entrées de la carte que nous goûtons en petite portion.
Avec des plats passionnants comme ce Cannelloni de chèvre, enroulé dans une feuille de radis noir, posé sur un lit de salade de betterave bien croquante, assaisonné saison (noisette et tutti).



Ca croque dans nos esprits et la superbe présentation des plats nous poussent à picorer de partout, échangeant selon nos goûts avec nos voisins, dans un air de liberté qu’on ne retrouve que très rarement dans ce genre de restaurant.


On passera tout en revue donc, avec une joie particulière pour cette coupelle de Thon, l’un snacké avec des graines de perlinpimpim, l’autre en tartare enroulé de pavot, le tout servis avec une sauce riche.
Et avec tout ceci que boire ?, difficile mais pas impossible d’accorder cela, avec d’un côté le Château MINUTY blanc 2008 (dans sa cuvée Réserve), et de l’autre le Pinot Noir Hugel 2006 de la maison HUGEL. Avec ses deux vins l’ont s’amuse à tester des accords d’équilibristres, comme entre la coupelle de Thon et le Pinot Noir alsacien, léger pour l’occasion, avec une trace d’épice qui accompagne bien l’envolé du chef.

Mais l’accord majeur à retenir sur ce coup, c’est ce vin blanc de Provence, hyper sérieux, très bien fait avec de nobles notes de végétaux et de fruits blancs, et une salinité finale qui entre en discussion avec une tartine de rillette de porc, surmonté d’un simple anchois, mes papilles en résonnent encore.


Ainsi lancé, on ne sait plus très bien où l’on va s’arrêter, et on voit arriver avec malice, ce plat extravagant au possible : le Cochon Ibérique à la plancha, servit comme un Döner.
On pourrait croire à une provocation, mais c’est surtout notre esprit gourmand que ce plat provoque le plus. D’un côté de l’assiette, des morceaux parfaitement cuit - rosé au cœur,grillé au bord - et ce pain, fourré de viande et d’une sauce relevé à souhait, style orientalo-asiatique.
Un sucré-salé de haut vol, ludique et pourtant, complètement gourmand.


Et avec ça alors, comment on à fait pour boire quelque chose d’intelligent ?, rien de plus simple pour un amateur de joli moment. On ramène, comme depuis le début, deux carafes devant chaque couple (du vin en carafe dans un étoilé, avec un Döner, quand je vous parlais de YES FUN, vous comprenez maintenant) et on sert en semi-aveugle : un rouge, un blanc ; un Alsace, et une autre région.
L’autre ce fut le Côte du Rhône rouge 2008 de chez Alain VOGE, un côte septentrional, bien net, surligné d’épice qui marche bien avec la viande pure. Mais avec le pain et toutes ces saveurs, on tente le Gewurztraminer Les Folastries 2009 de chez JOSMEYER, et on en rit tous du bonheur de cet accord improbable. L’effet millésime et vin jeune tout d’abord donne le gras qu’il faut pour cette viande malgré que ce vin est indubitablement un ‘’gewurzt sec’’ comme sait le faire cette famille. Mais c’est surtout sur la sauce ultra épicée que le cépage fait des merveilles, il semble que le plat à doublé de caudalies (longueur en bouche) du simple fait du vin.




Après cela les sourires ne quittent plus les visages, on à tout vu, on à tout bu, on est vaincus, les discussions vont bon train, et l’ambiance est à la détente. C’est dans cet état d’esprit qu’arrive le dessert, une superbe assiette où 8 desserts différents en toute petite portion nous attendent.
Inutile de dire que l’appétit vient en goûtant, donc malgré le trop-plein, on se jette tous dessus, tellement vite que je n’ai même pas réussis à prendre une photo. Avec cela sera servit un verre de Gewurztraminer Grand Cru Zinnkoepflé 2009 de chez Agathe BURSIN. Un vin, comme une femme que j’adore au plus haut point. Un vin comme une fraîche caresse, certes un peu gras, mais bien balancé par son côté « panier fruité-florale » et protégé par une température de service impeccable.


En voilà une soirée, pas bien sérieuse, mais fort agréable. Qu’il est bon de temps à autre d’arrêter de se prendre au sérieux, de ne pas passer sa soirée entière à ressasser ses plus grands souvenirs de ses plus grandes bouteilles. A ne pas chercher la petite bête, l’assaisonnement loupé ou la faute de service.
Ce soir là, çà n’était pas la peine, tout était franchement parfait et parfaitement dans le thème de la soirée. Alors on a profité de notre plaisir, tout simplement, à rire, à vivre, bref à apprécier le moment présent.

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