Certaines semaines semblent plus longues que d’autres, surtout quand on les commence sur les chapeaux de roue. Heureusement, pour atteindre plus vite le prochain week-end, il nous reste la possibilité de couper la semaine avec un apéro-épicurien, sans se casser la tête mais sans transiger non plus sur la qualité de ce que l’on va y grignoter.
Moi, en tout cas, j’adore ça…et je sais que beaucoup de mes proches aiment beaucoup et pratiquent pas mal !
Alors quand je leur dis de passer à la maison, c’est par exemple pour goûter une « simple charcuterie corse », ce qui est, entre nous soit dit, la chose la plus difficile à dénicher ! J’en ai mis du temps pour trouver la came qui me convienne lors de mon dernier passage dans l’Île (souviens-toi l’été indien dernier, en lien ICI), mais, comme une partie de notre plaisir est dans la quête, une fois qu’on a trouvé, elle nous reste en tête et en bouche pour l’éternité. Il faut dire que cette coppa est tellement fabuleuse, sérieusement persillée mais avec un gras qui s’intègre parfaitement dans le goût à la mastication, que l’on est pas prêt de l’oublier. Un petit conseil si vous trouvez une charcuterie d’une telle qualité, n’essayez pas de faire des tranches parfaites, et surtout pas trop fines ; elle est encore meilleure coupée en biseau et un peu épaisse, c’est plus rustique, certes, mais on apprécie plus encore ce bouquet de saveurs animales.
Et si on a envie de plus, de mieux, il ne nous reste qu’à choisir une grande spécialité de chef étoilé, proposé à un tarif agréable dans sa boutique (mais sur réservation, pour ceux qui souhaitent savoir où trouver cela, demandez-le moi par LA). Ce fut notre cas avec ce formidable « Pâté de foie gras Maréchal des Contades », capable à lui seul de vous faire oublier les grands froids-humides de cet fin d’hiver qui n’en finit pas. Cette recette a bientôt 250 ans, le chef s’applique à ne pas la faire évoluer et c’est ce qu’il faut, car en face d’un tel monument de la gastronomie alsacienne, et même française, et donc mondiale, on s’incline. Imaginez : dans une croûte au saindoux, du foie gras en quantité déraisonnable, une farce travaillée de veau, un peu de truffes, beaucoup de gelée au porto et d’autres vins liquoreux…c’est gourmand à n’en plus pouvoir, puissant en goût, épais en texture, bref c’est réconfortant et cela vous amène à satiété, tout en douceur.
Après cela, cependant, vous n’arrivez pas à vous arrêter en si bon chemin, c’est donc le moment pour sortir (du frigo) sa botte secrète : un morceau de lard frais, d’un cochon d’éleveur, justement élevé en plein air et dont on sait, pour l’avoir goûté chez eux, qu’une grande table strasbourgeoise se fournit également là. Ce morceau de cochon est un petit cadeau de la nature, je décide alors de le cuire en trois fois : d’abord dans de l’eau frémissante pour le dessaler, puis dans un poêlon brûlant pour le saisir et commencer à faire griller la couenne, puis je finis au four pendant qu’on cherche, à la cave, quelque chose à boire qui convienne. Une fois cuit, coupez cela en gros dés et posez sur la table basse du salon, attendre les premières réticences et se délecter du regard et des sourires de vos invités.
Et si, à la place de ces copains soiffards et gourmands que vous appréciez tant, vous aviez invité quelques petits jeunes foodistas, il vous reste plus qu’à revoir ce dernier choix, un peu trop roots pour l’occasion. Vous pourrez toujours commander, chez un restaurateur des environs (pour connaître ce secret d’épicurien, ask-me ICI), ces quelques nems au canard. Vous pourriez les faire vous-même mais en semaine on n’a pas vraiment le temps, sans compter qu’ils seront sans doute plus réussis et certainement moins gras et les prenant là-bas. Ils seront, au contraire, très croustillants, bien dosés en canard confit et il ne vous restera plus qu’à les réchauffer-déposer sur assiette, avec quelques sauces, une soja, une pimenté et une menthe-coriandre pour changer.
Après ces quelques simples grandes touches de goût et de plaisir, nulle doute que votre semaine passera a minima plus vite et sans doute largement mieux.
Ainsi, sans cuisiner et pour un tarif cohérent, on peut, grâce à ce genre « d’apéricurien », passer un formidable moment de gastronomie entre amis, se détendre et en profiter pour faire entrer le printemps dans les maisons et dans les cœurs.
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