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vendredi 22 mars 2013

Petraea Brut Nature, de Francis Boulard, réserve perpétuelle de grands vins de Champagne ?


Cela fait quelques années que j’entends parler des vins de Francis Boulard et de sa fille,  mais comme pour beaucoup d’autres, faute de temps, de moyens, et aux habitudes, je ne m’y étais pas sérieusement frotté encore…quel dommage !

Parce que des rencontres comme celles-là, avec un esprit, un vin, ça n’est malheureusement pas tous les jours que cela arrive. Il ne me reste plus qu’à attendre la première rencontre avec l’homme, ou la fille, mais avant cela, je vais vous faire découvrir une de ces cuvées majeures, La Petraea !

Ce champagne a une robe d’or, et une bulle disséminée qui finit en une belle collerette de dentelles persistante. Le nez a une sacrée patine dès l’ouverture, avec des notes forestières (noisette, amande) et de sucre-glace en glaçage pâtissier. La bouche est prenante, marquante, avec un rancio très agréable, une petite oxydation géniale et des bulles caressantes.



Il vous faut savoir que ce vrai vin de champagne a été élaboré selon la technique de la Solera, qui consiste en une réserve perpétuelle de vin, (un mélange en clair) de plusieurs millésimes, dix en l’occurrence, de 1997 à 2006. Ce principe permet d’élaborer un vin complet et dont les qualités et défauts de chaque année se fondent avec celles et ceux des autres.

A la clé, des vins toujours complexes et celui-ci ne déroge pas, surtout que sa spécificité est d’être élaboré avec beaucoup de pinot noir (60%), le chardonnay et pinot meunier se partageant le reste.  

Après quelques heures de vie, il devient de plus en plus passionnant et sa couleur vire vers l’or rose de la plus grande des noblesses. Le nez se diversifie et se précise aussi, sur les fruits jaunes (poire, pomme) et les épices riches style safran. La bouche prend de plus en plus de chair et développe une longueur impressionnante. Elle est bien droite sur son chemin de traverse et on remarque la présence du pinot meunier, la puissance du pinot noir et la trace lactée du chardonnay et d’un élevage intelligent.




Ceci est un vrai vin de Champagne mes amis, avec une persistance folle, suffisamment de rondeur en attaque et d’éclat en final pour nous conquérir instantanément. Il se fit l’ami étonné d’une salade folle, faite de choux chinois en vinaigrette douce et épicée (dont une belle pointe de piment d’Espelette), mélangée avec beaucoup de petits morceaux d’un gigot d’agneau  de la veille, à peine « re-tiédi » et de quelques rouelles de citronnelle toute fraîche….

Il fut surtout le compagnon d’un énième dimanche sous la pluie, qu’il a éclairé de tout son or et de son équilibre, ses bulles finissant de nous faire remonter le moral à la surface.
Car rappelons à toutes fins utiles que « le champagne n’est pas obligatoire, il s’impose uniquement dans deux cas précis : quand on est heureux et quand on ne l’est pas ». (Christian Millau, un modèle inaccessible)  

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