Fin juillet je suis
allé faire mon tour annuel dans les ruelles de Westhalten, à la recherche des
nouveaux vins de l’année précédente d’une des jeunes vigneronne les plus suivie
en Alsace et en France.
On s’annonce avant de
venir, comme toujours, et on pense à ne pas trop tarder pour qu’il vous reste du
stock, à ce sujet je vous conseille d’y passer impérativement avant l’hiver pour avoir un peu de choix....succès oblige.
On débute comme à
l’accoutumée par le dernier Pinot Noir Strangenberg, d’un millésime 2010
de toute beauté, avec la puissance d’un
bel élevage (merci aux jus de Mr Ramonet qui patinent les barriques) et d’un joli
fruit, sur la framboise en entrée et la groseille au final. L’équilibre global
et l’acidité finale donne le la et aidera à la justesse du vin.
Agathe Bursin c’est un
peu l’égérie de bien des dégustateurs, amateurs comme pros, pourquoi,
comment ? Allez la rencontrer, passez un peu de temps avec elle, goûtez ses
vins de l’année et vous comprendrez. Entre son naturel, sa gentillesse, sa
générosité et la qualité de ses vins, produits qui plus est en petite quantité,
il m’en fallait pas plus pour attirer
l’attention et les louanges.
Alors malgré ce concert,
plongeons-nous dans le millésime 2011 avec le Riesling Dirstelberg qui présente
une entrée douce, une bouche bien plus marquée par le cépage que le nez et une
agréable sécheresse finale. Personnellement je l’ai plus apprécié cette année
que le même cépage en GC Zinnkoepflé, avec sa bouche un peu trop acidulée et ses
notes presque moyen-orientale.
On découvre aussi la
dominante de l’année dans son AS de B, vin de complantation provenant du
Bollenberg voisin, qui chaque année voit un de ces cépages prendre naturellement
le dessus. Cette année pour moi c’est le riesling qui signe ce vin de plaisir,
adouci par des notes de pêches blanches.
Le muscat est totalement
sur le raisin pour l’instant et le Parad’Aux (moit-moit pinot blanc et
auxerrois) se révèle assez puissant cette année, l’entrée est certes tendre
mais il se renforce vite et finit fort.
Dans la Vallée Noble il
convient de ne pas passer la case Sylvaner et chez elle c’est également le cas.
Son Lutzeltal à la bouche franche et salivante, un souffle et une sacrée
persistance pour l’exercice sans aucune lourdeur aromatique. Quant à son
Eminence (Sylvaner sur le grand cru pour mes rares lecteurs ne connaissant pas
la gamme), il est plus gras en entrée, puis il s’élance, il finit sur une
certaine rondeur mais il reste bien net en bouche.
Son Pinot Gris simple
est assez étonnant cette année, avec des notes citronnées, un petit excès de
largeur mais toujours une pointe de fraîcheur. Le même cépage sur le GC
Zinnkoepflé est le vin le plus intégré de la série, on y retrouve déjà un côté
coulis de poire à maturité, plus un touche assez « chutney bergamotte »
sympathique qui apporte un peu de frais en final.
Nous finissons le tour
du propriétaire pour les Gewurztraminer, le premier issu du Dirstelberg avait
alors le nez totalement fermé mais une bouche bien plus en place. On y trouve
de la rose bien sûr mais aussi de la rafle et pas trop de lourdeur. Le Gewurzt
sur le Grand Cru maison développait un nez étonnant et une bouche huileuse de
bonbon fleuri, doux et décidé, il y a beaucoup de gras dans ce vin mais aussi
de la netteté.
Vous l’aurez compris, la
production 2011, chez elle comme chez les autres, sera sans doute à boire
avant 2008 ou 2010, qui ont un potentiel de belle garde largement supérieur. On
retrouve dans les vins de ce millésime les aléas climatiques et ces raisins très
légèrement passerillés qui font la signature de l’année.
Pour tous ceux qui n’aiment
que les grandes colonnes vertébrales acides, passez votre chemin, pour les
autres, amateurs de gentillesse et de tendresse, de ces douces caresses de
maman, toujours suivi dans nos souvenirs d'enfant par un air de fleurs, ces vins seront fait pour vous.
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