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mercredi 19 septembre 2012

Chez Antoine, à Tizzano, Vive le feu et la cuisine marine

En voilà une adresse corse qu’elle est bonne, dans le bon ton : un petit port de pêche perdu à 15 bornes de lacets de la nationale (prendre les petits chemins autour de Sartène) et un créneau plein de franchise: des produits frais, traités le plus sobrement du monde.
Ici on cuit tout ou presque à la braise, sauf les fameuses pâtes aux langoustes, et on propose l’une ou l’autre viande mais surtout, pléthore de beaux poissons à peine sorti de l’eau.



Arrivé au bout de notre monde, on s’installe et on adore patienter avec ce fritto-misto d’anthologie ; cela devait faire bien 10 ou 20 ans que je n’en avais pas trouvé de telles fritures marines, aussi fraîches : on saute sur les petits poulpes et seiches à la textures splendides (entre le mou, le ferme et le croustillant) et quelques queues de crevettes plus commune et c’est là seulement que l’on se pose et qu’on découvre ce cadre léché par les embruns. 


On s’installe alors définitivement dans ce lieu,  avec vue sur une grande bleue en cours de déglingue et on profite alors d’une pêche fabuleuse, comme souvent miraculeuse juste avant les grands orages. On se renseigne en cuisine, il y a tout ce qu’il faut, mais surtout de petit saint-pierre et des beaux chapons, alors allons-y gaiement !







Avant cela terminons l’apéro avec cette montagne d’éperlans, ces mignons petits alevins qui se croquent sans y penser, plus ou moins largement trempés de mayonnaise et accompagnés d’un blanc des environs. Ça croustille tellement que cela nous émoustille les papilles, ça y est, on est prêt à se coltiner la mer.

Pour moi, ce sera un Chapon de 600 et quelques grammes, pour ma chère et tendre, un superbe mini Saint-Pierre. L’assiette n’est pas bien belle, les accompagnements un peu rachitiques, mais on s’en fout, les poissons sont au top !


Pour trouver un Saint-Pierre qui soit réellement de Méditerranée c’est un  sacré challenge ces dernières années, et bien là au moins on en est sûr. Il n’y a pas forcement énormément à manger là-dessus, mais ces aiguillettes fermes et en même temps tellement fines, simplement chatouillées par le feu sont un régal.

Surtout quand on jette un courageux coup d’œil hors de la terrasse et qu’on se rend compte que le temps ne cesse d’empirer, cette chaleur est définitivement la bienvenue.



Le Chapon, un peu moins fin mais tout aussi beau, il donne plus de fil à retordre pour le dépiauter, mais il est plus charnu et c’est ce qu’il faut à un gourmand de mon espèce. 
Également grillé à la seconde au feu de ceps de vignes, sa peau craquelle sous la fourchette et sa chair immaculée me remplit d’allégresse. Ici on échange la salinité naturelle pour un grillé maîtrisé, mais cela n’enlève en rien la simple majesté de ces poissons. 
Un conseil, n’essayez pas ça chez vous sauf à avoir une source inépuisable de matière première car il doit en falloir des années de maîtrise du feu pour arriver à une telle cuisson sur des produits aussi fragile.
Après ça on a plus besoin de rien d’autre que de finir tranquillement sa bouteille de blanc en songeant à un futur départ pour une partie de pêche, pleins de gratitude pour cette mer qui nous donnent tant et qui nous rappellent sa puissance après deux semaines de calme plat...



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