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mercredi 8 février 2012

Retour à Isenbourg !

Les adresses les plus proches sont souvent oubliées par ceux dont le regard porte au loin.

Ainsi le Château d’Isenbourg - la table gastronomique la plus proche de mon domicile - ne me voit pas souvent ces derniers mois. Il était grand temps de changer cela, déjà car ce ne sont pas certains petits désagréments  qui vont gâter mon appétit et mes ressentis, et aussi car j’aime assez la cuisine d’instinct et d’instant de son chef Guillaume Hannauer,  bien installé dans ses saisons.





On commence alors très justement par un amuse-bouche qui est un peu plus que ça, en effet ce carpaccio de Lotte mi-fumé est des plus justes. L’huile de curry dans lequel il a mariné lui donne assez d’accent pour être plaisant et l’accord avec le fumé-léger lui permet de nous ouvrir les envies. 




La suite c’est une raviole de queue de gambas dans une émulsion de beurre noisette, dans lequel est versé un velouté d’artichauts. La raviole est top, très gourmande malgré le côté immanquablement insipide de l’exercice, d’autant que l’émulsion est tellement aérienne, que le beurre noisette n’est qu’évoqué. Mais le velouté d’artichauts fait des petites merveilles et donne un relief terrien à ce plat tout en retenue, ce qui n’est pas un blâme à mon goût. 






D’autant plus qu’en matière de gourmandise, les plats qui suivent n’en manque pas, avec deux  jolies langoustines, à la cuisson parfaite (moelleux dedans, légèrement croustillantes dehors) , et non-servies avec leurs boyaux, comme trouvé dernièrement chez un étoilé.  Ces belles bêtes sont posées sur une tombée d’oignons caramélisés, escortées d’un espuma de pomme de terre et de quelques tranches de vraies truffes. 










Dis-comme ça ça à l’air simple et évident, mais un plat avec des langoustines, de la pomme de terre et des oignons confits, il fallait le faire pour faire rimer les textures. La truffe égaie l’espuma, plus proche de la purée, qui se réjouit des oignons ; les queux de langoustines se suçotent du bout de doigts et les dernières cuillères qui compilent les goûts font définitivement oublier le froid sibérien qui sévit à l’extérieur et la salle un peu datée, aux charmes pourtant certains.





Et ce n’est pas le plat de viande suivant « Le filet en mille-feuille de foie gras, artichauts crémeux et croustillants, jus corsé » qui va nous faire sortir du chemin tracé. La viande est intercalée de généreux morceaux de foie gras justement réchauffé par la cuisson. 



Le jus est bien là même s’il pourrait encore être plus racé, mais la colonne du plat c’est cet échange entre la gourmandise de la viande et l’amertume réjouissante de l’accompagnement. La purée mais surtout les chips d’artichauts semble être un pendant parfait au reste et fait un sacré beau mariage. 
Et comme souvent en pareil cas, on regrette de ne pas l’avoir pris à la carte pour en avoir plus encore…



Mais qu’à cela ne tienne, le dessert arrive, pas le temps de se plaindre sur son triste sort (vous en conviendrez…), alors on plonge la cuillère dans ce montage aéré de chocolat, café, marron, caramel, et croquants divers.  Difficile de pas toucher juste avec ces composantes, et ce dessert est juste assez frais pour ne pas en rajouter et nappe les papilles d’un voile de saison. 



Le jeux des couches en fait un dessert de bon aloi, bien réalisé et qui termine parfaitement ce repas de fête dans ce Château posé en plein cœur des vignes alsaciennes. 

2 commentaires:

Thomas Muré a dit…

Effectivement, ça donne envie ! Ca fait bien 2 ans que je n'y étais plus...

Antoine MANTZER a dit…

J'avais cru comprendre au détour de conversation. C'est vrai qu'à la carte les prix partent vite, mais ils ont de belles offres en menu, dont un le dimanche, tt compris d'un joli rapport qualité-prix-plaisir. En plus du devrait y retrouver quelques étiquettes connues ;-)

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