L’envie d’un vin est souvent liée à l’impact d’un paysage ou
d’un moment marquant dans nos souvenirs.
Quand on pense au rocher des Baux, à ces douces éruptions calcaire
qui forme le Val d’Enfer, il y a des noms qui nous viennent tout de suite à l’esprit
et celui de Dominique HAUVETTE est de celui-là.
Il était donc temps de nous replonger mentalement dans ce qui
est pour moi, un paysage d’une impassible beauté, l’idée m’est donc venue d’ouvrir
ce Baux-de-Provence rouge 2002.
A le regarder, on s’imagine déjà un jus intense, avec sa robe sombre, carmin buriné, au disque brillant du plus bel effet.
En l’amenant au nez, on constate la puissance et l’évolution
qui l’installe dans l’âge mûr; les notes d’épices chaude et d’orange
sanguine complexifie et rafraîchit le tout.
Et la bouche prouve sa classe par sa langueur entêtante, et
nous ramène vers le cassis, le thym et la prune en un Tout remarquable.
Voici donc un vin qui malgré les accidents de la vie et du
paysage, nous présente un visage des plus policés.
On dirait un cousin
bordelais, tanné par le soleil et la pierre du Val d’Enfer.
Il faut dire que cette petite appellation de
250ha, attire les grands faiseurs (ou seuses en l’occurrence), et les
originalités testées et approuvées.
Alors si on retrouve dans ce vin, le trait et le fruit du
Grenache noir, la trame syrah, c’est par le Cabernet Sauvignon que l’on s’étonne,
car il lui donne vraiment un accent singulier.
Étonnant certes, mais intégré, tant et si bien que ce nez,
façon tapis d’orient, et sa bouche pashminé, monolithique et fine en même
temps, me ramène instantanément dans ce terroir atypique.
En plein cœur de la Provence et pourtant baignés d’air méditerranéen de par sa position en sortie de la plaine de la Crau, il se devait d’attirer les vignerons et les souvenirs d’exceptions, ceux-là même qui nous donne confiance dans l’avenir de notre pays viticole et qui tord le cou à cette volonté d’uniformisation à tout crin.
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