Premier menu, daté du
samedi 2 décembre 1989, un menu finalement assez classique, sans doute pensé
pour se rassurer et dompter la bête, parce que sortir une pluie d’étoiles, à
chaque repas, pour 1 800 couverts (en deux services, si mes informations
sont bonnes), dans une cuisine de bateau, ce devait être un sacré tour de
force.
Ragoût
d’escargots
Jean-Pierre Billoux, La Cloche, Dijon
Gaspacho
de homard
Francis Garcia, Le Chapon Fin,
Bordeaux
Filet
de turbot aux artichauts, sauce légère aux truffes
Richard Coutanceau, La Rochelle
Sorbet
au marc de Bourgogne
Filet
de bœuf poêlé, sauce marchand de vin
Jean-Pierre Billoux, La Cloche, Dijon
Epoisses
Petit
gâteau au café, sauce arabica
Richard Coutanceau, La Rochelle
Ou
Turrón
aux fruits frais au Cointreau
Francis Garcia, Le Chapon Fin,
Bordeaux
Un premier dîner qui a
dû agréablement lancer la croisière, avec deux chefs des grandes régions
viticoles d’antan, avec une pointure bordelaise et une flèche bourguignonne, le
premier qui mélange ses origines espagnoles et le noble crustacé en un gaspacho
de homard qui devait causer, le second qui livre une classique sauce marchand
de vin avec son bœuf, pour préparer les palais internationaux à la quintessence
de France qu’ils s’apprêtent à découvrir, extasiés, pendant ces huit jours
d’agapes. Le filet de turbot, artichauts et sauce aux truffes est un plat que
je verrais bien encore sur quelques cartes de 2015, la grande cuisine et les
beaux accords sont éternels.
L’accord gaspacho et
turbot avec le Chablis Fourchaume 87 de Laroche devait faire plaisir aussi,
quand à celui du bœuf avec un Pernand « Les Vergelesses » 87 de
Laleure Piot, s’il ne devait pas être triste non plus, il me semble plus
déséquilibré dans l’idée.
Bref, voici leur premier
dîner, prémisses à ce qui va suivre…
Pour continuer à rêver,
restez connectés.
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