Pour changer de Vallée
et de façon de penser, rien de tel qu’un petit détour en complantation majeure,
chez le maître de l’exercice : Jean-Michel Deiss.
Il y a quelques semaines, je me frottais alors à la douce puissance de ce Burg
2009.
A l’œil, on se perd dans cette couleur précieuse, jaune d’or, bouton d’or, on remarque tout de suite la pesanteur du jus, son épaisseur.
Au nez on tombe dans un
immense bouquet de toutes les fleurs champêtres et dans un panier de fruits
plus jaunes que blancs. On a l’impression étonnante d’y déceler déjà un peu de
patine malgré la franche jeunesse. On y décèle surtout la puissance, un peu
d’épice type curcuma et beaucoup de soleil et de miel de tilleul.
En bouche, ce vin est
d’une grande tendresse et en même temps, d’une immense puissance et d’une très
grande concentration. Il est d’un toucher de soie et évoque les fruits frais,
et pourtant tannés. Il a un final long et tendre, évoquant la chair de
mirabelle, la peau de reine claude et le soleil ardent.
Avec le temps sa robe
s’éclaircit un peu, et elle semble gagner en légèreté, alors, seulement, au nez
on découvre, subjugué, un véritable air de sels minéraux. En bouche il prend
une énergie considérable, qui donne plus de vie à cette soie angélique et une
longueur qui semble s’étirer jusqu’au diable Vauvert.
Ce vin qui sort à peine
de sa toute première jeunesse, montre déjà toute la haute résolution des
meilleurs terroirs de la région et la complémentarité de tous ces cépages.
Si ce vin est un vrai
gentil, il n’en demeure pas moins qu’il se révèle être un faux tendre ; même si
je comprends parfaitement que cela puisse ne pas convenir aux amateurs de vins
secs.
Le lendemain on
retrouvera au nez un début d’évolution automnale dans les arômes fruités, tout
en gardant une densité et de la fraîcheur. En bouche tout s’intègre plus
encore, il garde son côté « gelée de miel-mirabelle » tout en
conservant son énergie, bref, il est comme souvent dans ce domaine, un vin
difficile à mettre dans une case.
Mais est-ce que tous les
vins se doivent d’être instantanément compréhensibles et facilement
identifiables par tous ? C’est une autre question !
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