Cet été comme souvent,
pour faire refaire le tour des popotes, on est allez goûter quelques
menus-déjeuners. On en a alors sélectionné deux, dans deux adresses, déjà
chroniquées ici mais qui ont vu s’envoler leurs étoiles Michelin.
Pourtant ces deux menus
du midi sont impeccables, à un niveau rapport qualité/prix/plaisir franchement
puissant…peut-être trop eu égard à leurs tarifs habituels, mais de cela nous
parlerons plus tard, maintenant, il fait faim !
Ce premier menu, on l’a
pris chez le trop-méconnu restaurant Altevic, à Hattstatt, pourtant son
menu-déjeuner, que j’avais chroniqué le premier en septembre dernier (en lien
ICI), commence à remporter un véritable succès amplement mérité.
Pour ma part, il y a
quelques semaines, j’ai débuté par cette tomate dans son plus simple appareil,
nue et offerte à mes folles envies de légumes. Quand en plus cette tomate,
mondée parfaitement et mieux encore fourrée d’un savant mélange pastèque,
melon, herbes du jardin, se pose sur un coulis de tomate séchées, traitées en
sauce cocktail, on touche directement au but.
Pour la suite, on
choisit un beau râble de lapin avec un joli jus, bien remonté au thym,
accompagné d’un mélange ébly/épinard et de quelques éclats de poire séchée pour
donner encore un peu de moelleux et de gourmandise au tout. Ce plat est juste,
il est beau, il est bon et cela nous fait vraiment dire que cette adresse est
sous-cotée.
Le dessert, s’il est
plus simple, touche aussi au cœur avec ce congolais créole escorté d’un granité
un peu léger en banane. Le tout est tout de même furieusement agréable, bien
exotique, avec de la caresse, de la douceur, mais aussi de la fraîcheur, et on
aurait tort de s’en priver.
Le second menu a été
pris quelques jours auparavant, au cœur de l’été alsacien, dans une de ces
adresses tellement proche géographiquement que l’on avait oublié de s’y rendre
depuis plus d’un an : chez le chef d’entreprise-cuisinier Philippe Bohrer.
Vous vous souvenez sans
doute de mon compte-rendu épicurien et des petites réticences joyeuses d’il y a
quelques semaines sur un menu à 46€ (en lien ICI), eh bien mon honnêteté exige
de vous préciser désormais que son menu « ¾ d’heure » est toujours
aussi bien qu’avant (retrouvez d’autres CR de ces déjeuners ICI).
Nous débutions alors par
une soupe de melon, qui peut paraître bête-comme-chou, mais qui, pendant les
chaleurs, nous a fait grand bien, surtout avec l’apport de ce poivre indien qui
réchauffe la langue et donne de la vibration au jus, vibration détendue à
l’huile d’olive, puis ragaillardie avec quelques herbes savantes.
Mais le morceau de
bravoure se trouve en plat, avec cette assiette pleine de franchise et d’envie
de faire plaisir : du quasi et rognon de veau à la cuisson superbe, des
petites girolles, des pommes de terre tournées et fondantes et un espuma
moutardé sans relief dans l’assiette mais qui apporte un petit
« plus-plaisir » à la dégustation. Tout est bien dans le
meilleur des mondes avec des plats comme ça, simple, mais que l’on ne se ferait
jamais à la maison.
Et pour finir dans la
saison, rien de tel qu’une belle pèche pochée-confite dans un sirop de sucre et
dans quelques secrets.
Vous le savez, vous qui
me lisez depuis longtemps, j’aime les menus-déjeuner dans les belles tables,
car on goûte réellement à la pâte et à la motivation du chef, on profite des
lieux, le tout à des tarifs fort intéressants (moins de 20€ pour le premier,
moins de 40€ avec 2 verres de vins et un café pour le second).
Le premier restaurant
n’arrive pas à retrouver son étoile et sa clientèle de croisière, le second
conserve sa clientèle intacte malgré la perte de son étoile cette année, et, la preuve ci-dessus,
on passe de très bons moments-épicuriens dans ces adresses, plus encore avec
ces menus d’appel.
Maintenant, je dois vous
avouer que, pour ces deux tables, comme pour d’autres, quand on s’y tape une
cloche dans les grandes largeurs, elle sont très onéreuses, et là, je suis
moins catégorique quant à la pertinence de ces choix, tout dépend de tellement
de facteur que pour vous les conseiller dans ces conditions, il vous faudrait
le service d’une vraie conciergerie épicurienne…si vous voyez ce que je veux
dire…
A bon entendeur !
Bon appétit !!
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