Trois quarts d’heure pour trois, quatre heures avec la joie
au cœur, avouez que c’est un bon ratio, et c’est celui qu’on vous propose à Rouffach,
dans le restaurant-source de Philippe Bohrer.
Bon offert, offert, j’exagère évidemment...comme souvent, mais
trois plats comme ça, 2 verres de vin sympa et un caoua, à 39.90 €, faut avouer
que c’est tentant non ?
J’avais déjà chroniqué un de ces déjeuners l’été dernier,
sans directement nommer l’adresse pour vous titiller (voir article en lien ICI),
depuis je n’ai pu me résoudre à ne pas y repasser de temps à autre, je complète
donc ici, mon avis et votre information.
En novembre dernier ce fut sans doute le plus aboutis de ces
menus-déjeuner, avec un triptyque vraiment gourmand, débuté comme une
ritournelle par un joli filet de dorade bien grillé sur la peau, posé sur un risotto
végétale (choux-fleurs), surmonté de lard croustillant et d’oignon frit.
Le
plat surtout était d’un sacré niveau et avait toute sa place sur la carte du
soir : une simple volaille des environs certes, une bête purée, un jus,
des champis, bref de l’évidence. Une évidence qui cajole l’estomac et touche au
cœur, avec une volaille a l’aile superbement rosé, au blanc roulé et aéré, au
pilon sculpté. La viande à du goût - superbe cuisson aidant - du fondant, du
croquant, et on à même une touche de « saignant » (sans être
désagréable pour autant) sur l’aile. La purée est impeccable, surtout mêlée à cette tombée d’échalote caramélisée
et au jus gras, et même les champignons se paie le luxe, à ce prix, d’être bon.
Le dessert, après tout cela, semble bien moins impressionnant, ça aussi c’est évident,
mais qu’il était gourmand…Y avait du chocolat, de la cacahuète, du feuilleté, du
glacé, bref tout ce qu’il faut pour s’oublier.
Resté sur ces souvenirs de l’an dernier, après avoir goûté à
la vision été et automne de l’offre, il me fallait compléter mon point de vue par
celle d’hiver, si bien que j’y suis retourné - pour vous bien sûr cher lecteurs
(tu parle Charles) - la semaine passé.
Encore un déjeuner « vite fait bien fait », comme à l’accoutumé, et j’ai confirmé mes sensations passées.
On m’a alors servis ‘’le retour d’un filet de poisson’’ en entrée, cette fois-ci du saumon grillé, posé sur un céléri-sotto aux herbes et épaissi par un jus de volaille. Le poisson est très bien cuit une nouvelle fois, le jus de volaille est agréablement sirupeux et ajoute une dimension au plat, c’est simple mais ça touche juste. Le célérisotto, nouvelle marotte en vogue, manque d’un peu de la typicité du légume, il est néanmoins un bon compagnon, surtout boosté par un mélange d’herbe aromatique excitant.
Le plat, ce fût une Pintade fermière, sur un lit de semoule herbacée. La semoule attire l’œil par sa couleur assumée, elle est agglutiné style « purée tout en légèreté », cuisinée au fond de volaille, épinards et herbes mixés, elle fait un accompagnement très percutant. La cuisse de pintade me parle moins à l’œil mais en bouche c’est de nouveau juste, avec une cuisson douce, fondante en chair, croûté sur la peau, simple mais beau. Le reste de l’assiette à moins d’intérêt gustatif mais le mal est fait, on s’en repait !
Le dessert, un moelleux de quetsche est moins tentant qu’à l’intitulé, un peu décevant même et confirme ce que je pensais…
Ce menu du midi est impeccable, vous en avez ici trois
versions, que je qualifierai d’un bien beau rapport qualité-prix-plaisir, comme souvent avec ces menu d'appel dans un restaurant étoilé.
Bon bien sûr les mêmes
ficelles sont souvent tirées (filet de poisson en entrée, dessert bien moins
travaillé) mais elle pince la bonne corde sensible, celle de la gourmandise, et
les plats sont à chaque fois absolument impeccable pour ce tarif. Ajouter à
cela le calme de la salle, l’attention du service et je ne vois vraiment aucune
raison de ne pas y retourner perdre ¾ hrs et prendre un peu de chaleur.
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