Les Grands Jours de Bourgogne, en ce moment c'est IN mais
pour déguster le mieux possible, le meilleur c'est les OFF. Ainsi hier au soir,
à la Comédie du Vin à Beaune, se déroulait une sacrée soirée de dégustation
bienheureuse.
Invité par les Gobeloteurs, association de bien-faiseurs, on
se voit proposer un panel de tentations et quelques découvertes frappantes, compte-rendu
en plusieurs points :
Les Bourguignons :
A tout seigneur, grand honneur, on déguste en premier les vins de Ramonet, avec des 2009 qui ne plaisent pas trop à leur géniteur mais qui nous, nous surprennent par ce petit équilibre trouvé. Les Stars sont pris en photos, avec un Puligny 1er Cru Champ Canet 2009, déjà sympa et un Bienvenue Batard Montrachet 09 du feu de dieu, comme une représentation d’un beurre frais et fleurie. Chez Colin, 5 vins, tous 2010, dont les 3 derniers tirés sur fût. Ce sont étrangement les premiers, comme ce St Aubin, mis en bouteille il y a quelques mois, qui sont les plus durs. Mais le Puligny 1erCru Folastière est déjà incroyable, en place, plein. Le Meursault Perrières est plus difficile à apprécier aujourd’hui mais dans 5-10-20 ans ça risque d’être quelque chose…
Sur la lancée, continuons par Sauzet, qui fut mon préféré de la soirée, celui qui sur 4 blancs 2010, nous a montré les plus belles choses, dont un Puligny 1er Cru Champ-Canet intense et un Batard Montrachet dense et vivace, sur une représentation du pain (de la croute craquante à la mie tendre). Finissons ce tour de la région en mode privilège avec les rouges de chez Duband, avec son Nuits St Georges 2010, encore dissocié mais qui nous montre que tout est là, son Gevrey déjà plus intégré et son Chambolle 1erCru Les Sentiers doux et tendre. Mais c’est la joie de goûter ce jeune enfant-roi, ce Grand Cru à peine né et déjà tout en beauté, ce Charme Chambertin, tout de velours de cassis doux vêtu.
Les Autres :
Parce que le bon vin met en valeur d’autres bons vins, les
Gobeloteurs invitent les collégues, et on a pu déguster hier soir de fabuleux
vins de Vacheron, avec des 2010 en blancs d’une puissance démoniaque, avec des
nez marqués par la région et le cépage mais qui, heureusement pour moi, développaient
une bouche d’une belle droiture vivace, dont les Romains était le mieux intégré. On passe
aussi sans oublier le beau Pinot Gris GC Furstentum 2010, vin de gastronomie,
et l’improbable Riesling Epicentre GC Schlossberg 2010, un vin de comète, ou le
« point G du vin » également de chez Albert Mann. On sera surpris par
les accointances du Roc D’Anglade avec les cabernets francs de Thierry Germain
(trop jeune pour moi, sauf le beau Francs de Pied 09).
Ma découverte :
Pour moi, le Clos du Caillou, que je ne connaissais que de
nom, des Côtes du Rhône puissants, électrisants, à mille lieux des pommades
faiblardes de certains sagouins. Sans oublier de superbe Châteauneuf-du-Pape,
qui sur des terres de safres (qui nous rappelle quelque chose), sort des vins
plus tendres, mais avec une belle fraîcheur et une vraie colonne vertébrale.
La fin de soirée :
Comme la joie d’être là ne s’estompe pas, nous finissons la
soirée à guetter le buffet, à nous caler à grands coups de cube de jambon
persillé et de rillettes simplettes, d’ailes de caille pimentée ou d’œuf du même
métal, en meurette. Avec ça, avec ça, on met en pratique le slogan de l’assoc
et on comprend encore mieux le pourquoi du « vignerons partageurs »,
chacun sortant magnum sur magnum, et tournant dans la salle pour servir tout un
chacun. Pas de doute possible, c'est bien ici "the place to tast, the place to drink".
Une valse de grandes bouteilles et de beaux sourires, comme ce trio que
le monde nous envie : Jacky Barthelmé avec son Pinot Noir Grand H (pour
Grand Cru Hengst) 2008, Mr Duband avec un Charmes Chambertin 2006 et Mr
Rousseau avec un Mazy Chambertin du même millésime…c'est bon çaaaa !!
La honte de la soirée :
Parce qu’il faut bien des cons pour apprécier les bons, un
magnum de Batard Montrachet 2007 de Ramonet aurait été volé quasiment devant
leurs yeux…faut vraiment être le fils de personne pour faire ça lors d’une
telle soirée, et chez ceux qui ont dû partager 5-6 de ces grands formats,
finissant par deux magnifique Chassagne rouge 95 et 92, merci à eux et shame on
you, voleur de bonheur.
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