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vendredi 18 avril 2014

R. 2001, Domaine de Rimauresq, un grand vin original pour délices pascals

Un Côte de Provence auto-désigné « Cru classé », énorme au bout de presque 15 ans, ça fait beaucoup de découverte pour vous, moins pour moi qui suis ce domaine depuis plus de 10 ans, mais j’avoue que cette bouteille m’a tout de même surpris.

Seule rescapée en fond de ma cave, je décide - pour me préparer les papilles aux succulences de Pâques - de l’ouvrir pour savoir si ses promesses de jeunesse se poursuivent, et je peux désormais vous assurer que c’est le cas.




Dès l’ouverture et durant ces 2-3 heures de vie, sa robe est de première jeunesse ou presque, sans aucune trace d’évolution, profonde et carmin au cœur, on a même l’impression qu’elle devient de plus en plus foncée.


Le premier nez est très expressif, sur un bouquet d’herbes fraîches méridionales et une touche de mûre-cassis. La première bouche est fraîche et dense, presque dure, avant que cette fermeté ne se transforme en puissance.



A ce stade, je suis totalement rassuré, voire même subjugué et me dis que cette bouteille fera un accord « vies, mets et vins » fabuleux avec une épaule de cabri achetée dernièrement, qui attendait un autre vin pour le lendemain, et qui se languit au frigo. Qu’à cela ne tienne, on prend de l’avance, on jette nonchalamment l’épaule sur la lèchefrite, dûment frottée à l’huile d’olive et aux herbes corses, en l’escortant des premiers primeurs de l’année.    


Au bout d’une heure le nez évolue vers la tomate à pleine maturité et la mûre sauvage, les effluves se tendent sur l’encre de chine, il y a de la distinction dans ce passage en force. La bouche perd du fruit mais gagne en thym-tanné, et elle garde son touché soyeux. 




Emporté par la fougue, j’en oublie quelques minutes de trop mon cabri au four, tant pis ; cela a fait compoter les légumes éparpillés, dorer plus encore les petites rattes et améliorer les premiers barigoules. L’accord avec ce vin est évident et original, il nous-vous changera de l’habituel Pauillac et autres Châteauneuf-du-Pape.


Le vin se termine sans difficulté, malgré sa puissance qui me fait dire qu’il restera au niveau pendant au moins 10 ans encore ; même s’il a perdu en plaisir intense par rapport à sa jeunesse, il a gagné en prestance. Il se termine sur des notes de peau de cerise noire au nez, sur une pointe d’eucalyptus en bouche, nous laisse un beau sourire et une grande envie d’en encaver à nouveau. 

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