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jeudi 10 avril 2014

Le millésime 2012, et un peu plus encore, au Domaine Léon Boesch (Westhalten)



























Le Domaine Léon Boesch, au pied du superbe terroir du Zinnkeopflé, c’est un des domaines qui pousse, qui pousse fort, ces dernières années, dans le sud de l’Alsace.
Il a défrayé la chronique des bâtisseurs et obnubilé les conducteurs gravissant ou descendant la Vallée Noble, qui tous ont jeté un œil ou se sont arrêtés pour suivre l’avancée de la construction pour le moins originale: un chai biologique, comme leurs vins. 





Pendant deux années, on a vu arriver des tonnes de rochers, extraits des dernières carrières du grand est, qui ont servi de socle à la cave, creusée dans la terre et qui respire donc bien mieux depuis. On a vu aussi des piliers et des poutres grandes comme des troncs entiers, qui serviront à en faire le squelette. On a finit par écarquiller les yeux devant le travail de titan qui fut de monter tous les murs en torchis, et ces tonnes de paille et de terre, posées à la main, par toutes les petites mains et grandes déterminations des environs.


Le résultat est impeccable et la volonté récompensée, et cela attire irrémédiablement le regard et l’intérêt des touristes de passage, comme des dégustateurs plus chevronnés, qui, de plus en plus, font le chemin et prennent le temps de venir les voir.




Il faut avouer que la Famille Boesch est attachante, avec les parents Colette et Gérard comme piliers,  avec Marie et Mathieu qui désormais gèrent le Domaine.

Sans plus attendre et parce que tout le reste n’est que l’enrobage, nous attaquons toute la gamme des vins de 2012, en commençant par les pinots noirs. Pour ma part et à ce jour, j’ai préféré la version la plus évidente, la cuvée « Les Jardins » avec sa belle tenue en bouche, sa petite tension et son final sans amertume, il envoi de simple note de cassis, comme il se doit.

Faisant l’impasse sur les crémants, je m’élance dans ces blancs de 2012 qui sont (encore ?) bien souvent discrets au nez, mais dont la bouche gagne en précision et en caractère, sans être trop marquée par un excès d’acidité ou de tendreté, bref d’un bel équilibre.

On note deux jolis pinots blancs, sur des terroirs de grès, avec une cuvée « La Cabane » vraiment belle, développant une idée simple et pourtant précise de petits fruits blancs au nez, et une bouche qui commence doucement avant de se renforcer vers les amers en final.


Pour les pinots gris, on préférera « Le Coq », avec un nez et une bouche d’une belle tension pour le cépage, débutant en bouche simplement, avant de développer des notes florales et de finir sur le fruit jaune, sans aucune lourdeur.


Pour ce qui est des rieslings, le Grand Cru est encore en fût, et donc se goûte sans doute moins bien, et celle qui emporte mon adhésion d’entrée est la cuvée « Les Grandes lignes » qui a un nez un peu fermé mais dont la bouche est juste, toute d’un bloc, avec un peu de douceur en final. L’acidité n’est pas très marquée mais il n’empêche que le rendu est vraiment bien. La cuvée « Luss » est belle aussi, avec plus de tension et de vibration et des notes d’agrumes nobles (pamplemousse rose, citron caviar) mais étrangement je préfère, pour l’instant, l’entrée de gamme. 


Mais le cépage le plus noble sur ces terroirs (sans oublier les sylvaners d’autres beaux domaines), fut, est et restera sans doute longtemps encore le Gewurztraminer. Encore une fois dès le début et la cuvée « Les Fous » c’est très juste, avec une bouche riante, absolument pas lourde, même si le nez est déjà dans les stéréotypes de rose épicée. La cuvée « Renaissance » a également cette bouche bien faite, caressante en entrée et qui reprend de la force dans la descente. Le Grand Cru Zinnkoepflé, sur ce cépage et ce millésime, fait les vins les meilleurs. Si le nez est toujours quelque peu en retrait, la bouche est superbe, avec une sensation de gelée fleurie, d’une pommade légèrement fruitée, et un final très genet-violette.

Ensuite, comment résister aux tout jeune VT et SGN 2012, ces liquoreux qui sont ici chez eux, la vendange tardive est plus facile à apprécier, plus simple aussi en l’état, tout en équilibre. La sélection de grains nobles, avec son arôme-rôtie et de miel de fleurs au nez, développe une bouche intense, aux notes vanillées, pâtissières et une poursuite ultra-exotique, avec plein d’ananas et de mangue dedans.

































Après cela, pourquoi résister à la petite verticale proposée sur les Vendanges Tardives Gewurztraminer GC Zinnkoepflé, de 2011 à 1989. Le plus grand vin de la série est sans conteste, à mon goût, le 1998, avec son nez de miel frais, superbe d’équilibre. La bouche est fabuleuse, développant des notes de fruits exotiques et de fruits jaunes, comme un mélange papaye-mirabelle-mangue et a le bon goût de finir en un véritable souffle floral.

Vous l’avez compris, la maison et la famille sont charmantes, mais mieux encore, leurs vins convainquent, même sur ce millésime 2012 que je ne porte pourtant pas très haut dans mon cœur de dégustateur.   

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