Suivez le guide...

jeudi 7 février 2013

Hommage à Fernand Point: Salade, homard, foie gras...et...et...sauce cocktail !?!


Dernièrement j'ai dégusté un plat passionnant, qui a eu le mérite de lancer un débat qui me touche particulièrement dans mes activités épicuriennes: l'importance de la composition d'un menu pour plaire à tout le monde...

Commençons par la base: le plat amenant au débat, dégusté Aux Armes de France, à Ammerschwihr.

C'était une salade en hommage à Fernand Point, une salade et une volonté qui n'est pas sortie de nulle part, car M. Gaertner père du restaurateur nous servant cette assiette a été reconnu, par ses pairs justement, comme un des meilleurs élève de ce personnage incontournable de l'histoire gastronomique française.




Pour ceux qui ne connaissent pas l'ancien chef de la Pyramide, à Vienne, je vous invite sur wikimachin (en lien ICI) pour en savoir plus ; pour les autres je ne citerai que deux de ces maximes que j'adore au plus haut point :  " Du beurre ! Donnez-moi du beurre ! Toujours du beurre ! " et surtout " J'ai été si bien soigné que je suis désormais certain de mourir guéri ! "...tout est dit !



Bref cette entrée a partagé la table en trois : ceux qui mangerait n'importe-quoi-qui-est-bon sans y prêter grande attention et dont on ne parlera pas, ceux qui, comme moi, on grandement aimé ce retour en arrière, passé l'étonnement de départ, et ceux qui n'ont pas apprécié ce mariage pour le moins atypique de nos jours.

Me concernant, j'ai débuté la dégustation de ce plat en séparant les éléments, mais très vite j'ai tenté une fourchette homard-sauce cocktail, une autre foie gras-sauce cocktail, pour finir par adorer jouer le jeu de tout compiler ensemble.
A la moitié de l'assiette je me suis mis à adorer mais certains de mes voisins, pourtant de jeunes gastronomes tout ce qu'il y a de plus ouverts et connaisseurs, n'ont pas du tout apprécié comme moi.
 
Il faut dire que ceci est fort éloigné de tout ce qu'on nous sert habituellement et qu'il est "dangereux" de proposer cela à des "jeunes" et à leurs palais élevés à l'épure pourtant passionnante des années 2000 et 2010 ; en tout cas moi dans le cadre de mes activités, je n'aurais pas osé.

Mais sans cela nous ne nous serions pas frotté à ce classique de la cuisine joyeuse de l'après-guerre, sans cela je n'aurais jamais tenté ce mariage étonnant. De plus le même plat, re-dégusté 10 jours plus tard, avec des compagnons de table plus âgés, a été totalement plébiscité.

Comme quoi on peut manger de tout, tant que c'est bon et bien réalisé, mais pas avec tout le monde...en tout cas pas si on veut faire l'unanimité de la tablée.


2 commentaires:

Pascal Boissière a dit…

Excellente note (et remarquables allusions à de brûlantes problématiques, fussent-elles en creux), cher Antoine, dont je suis sûr que Philippe Gaertner lui-même saura en faire ses choux gras... D'ailleurs, ça a déjà commencé ; en effet, ne sert-il pas à sa table (et à sa carte) un bluffant... poulet-frites !?

Antoine MANTZER a dit…

Merci Pascal pour cet aimable commentaire et belle semaine épicurienne à vous.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...