Si bien qu'il était temps d'ouvrir cette bouteille de Pinot Gris Clos St Urbain 2001 et de découvrir plus avant cet immense terroir d'Alsace, le Grand Cru Rangen de Thann, le seul à s'imprégnier d'esprit volcanique et à imposer une science de la vinification pour en faire ressortir la juste chaleur.
Pour ce faire, qui choisir de plus concerné qu'Olivier Humbrecht, le grand manitou du très recherché Domaine Zind-Humbrecht de Turckheim.
Ce jus de bronze et d'or est un vin d'étoffe, opulent et intense, une toile de fond sur lequel se confond tous les vergers automnaux.
A l'oeil, ce petit soleil se voile petit à petit d'un drapé orangé, comme un vrai décor de théatre.
Au nez il évoque la cire d'abeille, la pierre chaude, le coing et les marrons grillés.
La bouche, malgré sa richesse apparente, garde une puissance passionnante. Elle parle de poires, de mirabelles, et joue sur du velours. Elle est crèmeuse, chavirante et fini sur un souffle plus frais.
Et comme cela faisait trop longtemps que je n'avais pas sorti mes truffes ultra-sauvages à mes chères muses, ce vin fut le thèatre de la recherche d'un accord perdu.
En effet, ça fait longtemps que je cherche un Pinot Gris assez convaincant, (après un souvenir marquant d'un vieux Faller Furst) pour accompagner ces oeufs brouillés aux simples diamants noirs.
Pour réussir le mariage divin, j'aurais préféré un vin évoquant de riches sous-bois, mais ne boudont pas notre plaisir. Sur la puissance, l'opulence, le plaisir, l'accord se fait.
Sa bouche en forme de pommade plait aux oeufs et les épices (badiane, cardamome) excitent consciensieusement truffes et envies.
Ce vin est poignant, grand et si l'accord n'est pas symbiotique, le plaisir pur de la dégustation est bien là et on se prend à vouloir se télé'transporter illico pour découvrir le théatre de ce grand terroir, un de plus qui tisse la trame des immenses vins alsaciens.
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