Une volaille magnifique,
mais néanmoins rustique, depuis quand n’en avez-vous pas croisée ?
Une volaille que l’on peut/doit faire maturer vingt jours pour en retirer la substantifique moelle, vous aviez déjà goûté ?
Une volaille que l’on peut/doit faire maturer vingt jours pour en retirer la substantifique moelle, vous aviez déjà goûté ?
Moi c’est désormais
chose faite, merci Fred Ménager !
Le bonhomme, je ne le
connais pas, personnellement j’entends, mais je le suis de loin depuis trois
ans au moins, me renseignant dès que possible en attendant une visite et une rencontre
épicurienne. Depuis quelques années on se loupait, alors on s’est arrangé, tant
ma faim de comprendre et de taster
était plus forte que tout.
Résultat, j’ai eu la
chance de pouvoir goûter à une de ces poules mythiques, une « vieille
race » de volaille (ceci n’est pas une insulte), une « Coucou de Rennes », une
volaille quasi parfaite, donc de 6 mois et de 2,5 à 3 kilos environ. Quelle
beauté, quel caractère, une telle bête, on la couve du regard vivante comme
morte, et on s’en régale bien avant de la manger.
Après une cuisson tout
ce qu’il y a de plus classique, donc 2 heures au four en cocotte Staub pour ma part,
après avoir saisi rapidement le dessus, elle fut appréciée en plusieurs
services : les blancs avant, les cuisses et ailes ensuite, les rogatons
enfin, avec quelques vitelottes et des pâtes fraîches, ail confit et un soupçon
de truffe dans un premier temps ; une salade de mâche fraîche ensuite,
c’était un joli bonheur.
Un bonheur de mettre une
nouvelle sensation puissante et un
nouveau goût véritable dans ma bibliothèque sensitive. Un bonheur
surtout de faire goûter ce grand produit à ma famille.
Et en quoi cette
volaille est-elle magnifique, me direz-vous ? C’est avant tout parce qu’elle
vient d’un « bel élevage », un élevage normal, quoi, un qui fait
attention à faire une vie « agréable » à ses bêtes et qui les
respecte le plus possible…avant de les tuer au bon moment et de la meilleure
façon.
Résultat : les
blancs ont la chair bien ferme, très serrée, mais qui se fait douce et exquise
en bouche, relâchant un jus gras et riche à chaque bouchée. Les cuisses, ailes
et rogatons ont tellement de caractère et de goût sanguin, que l’on en vient
pas rapidement à bout.
On est sans cesse balancé entre la pureté et la force, presque violente, du fumet.
On est sans cesse balancé entre la pureté et la force, presque violente, du fumet.
En fait, en texture comme en goût, je trouve que l’on est à l’équilibre entre une poularde de Bresse et un perdreau, même si je pense que la maturation poussée joue beaucoup dans ce goût, qui emprunte aux gibiers pour revenir vers les grandes volailles.
Associée avec un très
beau pinot noir d’Alsace, un Grand P06 d’Albert Mann aux fragrances justement
sanguines, avec une belle énergie et un reflet boisé/grillé qui apporte un
supplément de distinction, cela a fait un mariage admirable.
Toutes ces races de
volaille (La Barbézieux, la Le Mans, la
Cou noire d’Alsace etc…), comme beaucoup de fruits, légumes et cépages ont été
sacrifiés sur l’autel de l’efficacité à tout prix, abandonnées parce que « c’est
plus compliqué », pas assez rentable. Pourtant aujourd’hui, quand on voit
le prix que l’on est prêt à payer pour retrouver ou découvrir ce genre de goût,
je me dis qu’ils sont bien nombreux à s’être trompés…bien fait !!
Aujourd’hui les rares chanceux
qui ont le droit d’acheter (vous m’avez bien entendu, le droit d’acheter, parce
qu’il n’y en a pas pour tout le monde, et c’est heureux) l’une ou l’autre de
ces belles bêtes se nomment Troisgros, Passard, Barbot, Lameloise, Verjus,
Frachot…que de fins palais savamment aiguisés et propriétaires de restaurants
parmi les plus étoilés du pays. Je suis d’autant plus ravi d’avoir moi aussi la
chance d’en avoir apprécié une dans des conditions idéales.
Pour celles et ceux qui
n’auront pas ma chance, ne désespérez pas, il vous reste peut-être la
possibilité d’en manger une chez lui. Mais pour cela il vous faudra attendre,
patiemment, qu’une ou deux place se libèrent à sa table d’hôte, dans sa ferme-auberge, car le gars Fred a eu la bonne idée de ne pas réserver toutes ses
bêtes à une quelconque élite, mais bien de les partager avec les grands bons
vivants méritants, de tous horizons.
Avis aux amateurs, le tarif du repas est des plus raisonnable, mais armez-vous de patience.
Avis aux amateurs, le tarif du repas est des plus raisonnable, mais armez-vous de patience.
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