Auxerrois Vieilles
Vignes 2010 – Domaine Paul Blanck
& quelques idées d’accords divins...
A l’ouverture, et en
regardant ce vin en face, on lui trouve une robe étincelante, la lumière semble
s’y engouffrer pour rebondir sur une myriade de facettes, elle se revêt d’un
jaune d’or tendre. Le nez de ce vin se présente instantanément sous son plus
beau jour, il semble avoir atteint un début de plénitude sereine, avec un
fruité soutenu, mais agréablement acidulé. On y
trouve le jus de quelques fruits jaunes, de la pulpe de pamplemousse
rose et un air de coquillage blanc.
La bouche est d’une
complémentarité réjouissante, elle suit le même chemin, tendre au départ, elle
se poursuit, vivifiante, dynamique, et développe une belle persistance
aromatique et un superbe fruité éthéré.
Plus tard, et avec plus d’aération, l’or jaunit au regard, le nez garde toutes ses qualités et ce côté « vent frais, fruité et salin » qui ravit les sens et donne une sérieuse envie d’y plonger. La bouche, douce-heureuse, qui débute très fugacement sur du gras, s’étire tout de suite sur une fraîcheur pomme-sureau, mâtinée de quelques discrètes notes exotiques allant de l’ananas à la papaye.
Si la famille se permet
de nommer ce pinot auxerrois « vieilles vignes », c’est que celles-ci
ont été plantées il y a plus de 60 ans, dans un coin reculé, à l’arrière et à
l’abri de l’Altenbourg et du Furstentum. La terre doit lui donner le fruit, la
pierre, que les racines ont eu le temps d’atteindre, apporte sa fraîcheur, sa
droiture et excite le vin de ses sels minéraux.
Pour trouver l’accord joyeux
avec ce vin qui ne l’est pas moins, on ne va pas chercher trop loin :
l’automne installé nous donne des envies de simplicité, direction le
poulailler.
Une vraie omelette,
faite avec des œufs de ferme, pondus la veille au plus tard, est un délice de
fins gourmets et pourtant à la portée de toutes les bourses. Si vous n’avez pas
accès à ces petits trésors de simplicité, cherchez-en dans les villages
alentour, et au pire, privilégiez les œufs bio et Label Rouge, d’un élevage
raisonnable s’il vous plaît.
Pour 3 personnes et pour
une entrée, ne prenez pas moins de 7 œufs de beau calibre,
battez-les-mais-pas-trop, salez, poivrez, puis râpez-y-minute un peu de jeune
comté (un de 12-18 mois suffira). Faîtes couler le mélange dans un poêlon bien
chaud au fond bouillonnant de beurre. Laissez figer sérieusement le dessous,
puis, avec la délicatesse de la mère à l’enfant, repliez-en une moitié, et,
avant de refermer, déposez quelques nouvelles lamelles de comté.
Dégustez chaud et
moelleux (voir baveux pour les amateurs) avec le vin, vous verrez que sa
structure, amorçant sur le gras et poursuivant en fraîcheur va égayer et
éclairer l’œuf ; quant au fruité du vin, il se régalera de celui de ce
jeune comté et fera un moment de joyeuse félicité.
L’accord gastronomique
devrait également bien se faire sur une cuisine enlevée, et, justement, nous
revient ce souvenir d’une entrée riante et qui stimule diablement l’appétit.
J’imagine parfaitement
ce noble pinot auxerrois sur une salade folle et exotique.
Je suis persuadé que
cette entrée, découverte sur la nouvelle table qu’est l’Altevic, à Hattstatt, tout
en croquant et en acidité, devrait faire merveille avec les qualités de ce vin.
L’ananas frais, les languettes de tomate confite et la vinaigrette mangue
devraient faire merveille sur les notes fruitées du vin ; le radis et les
graines de tournesol suivent le croquant du vin, et sa vivacité exciterait ce
champignon trop méconnu qu’est le lactaire délicieux, en un mariage original et
excitant à souhait.
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