Suivez le guide...

jeudi 26 février 2015

Dernière renaissance hédoniste : Vive le France ! Dîner du 8 décembre 1989

Finissons-en avec cette croisière gastronomique de rêve au goût doux-amer « d’abus de bonnes choses ». Et tant qu’à en finir, continuons sur notre lancée et allons plus loin encore, avec ce dernier dîner tenu de main de maitre par des palaces parisiens et de la Côte d’Azur, du temps où il y avait encore une majorité de clients français dedans…





Médaillon de veau poêlé et son beignet de courgette
Emile Tabourdiau, Le Bristol, Paris

Tartare de saumon à la ciboulette
Emile Tabourdiau, Le Bristol, Paris

Cannelloni de homard aux herbes en pâte d’olive et fenouil
Dominique Le Stanc, Le Chantecler, Le Negresco, Nice

Sorbet au champagne rosé brut Laurent Perrier

Jambonnette d’agneau « Coco Chanel »
Guy Legay, L’Espadon, Le Ritz, Paris

Saint-nectaire

Partition de sorbets
Dominique Le Stanc, Le Chantecler, Le Negresco, Nice
Ou
Mousse de chocolat au coulis de fruits rouges
Claude Barnier, Le Régence, Le Plaza Athénée, Paris 


Ce dernier dîner de cette croisière un peu folle se devait d’être à la hauteur, mais aussi tout en légèreté, le trop plein guettant certainement. Néanmoins, l’appétit vient en vivant, et une fois à table, tout ce beau monde (qui avait encore le bon goût d’être simplement humain) retrouve l’appétit.


Le début du repas est assuré par « l’irremplaçable de l’époque » au Bristol, qui rassure avec son frais tartare de saumon après avoir surpris avec un amuse-bouche des plus strange : un médaillon de veau, sur lequel repose un beignet de courgette, et qui se détend dans un fond de champagne rosé…pas compris.

Ensuite c’était plus parlant, logique, avec ce plat d’hier qui pourrait être d’aujourd’hui, fusion entre Bretagne et Italie dont la jonction d’alors se faisait à Nice, au Negresco. Le cannelloni homard/herbes servi avec le croquant et l’anisé du fenouil, et marié au Champagne Cuvée Grand Siècle Alexandra rosé 1982, cela devait être grand, très grand, trop grand peut-être ! A noter que ce grand chef qu’est toujours Le Stanc a clairement mieux compris l’air du temps que les autres, car il est toujours de nos jours en place, mais plus en palace : il tient une petite table dans le vieux Nice, qui fait de la cuisine niçoise, sans prétention, mais avec de la vraie cuisine et du vrai amour dedans.


Pour la viande, on repasse en mode palace, avec ce plat du Ritz dédié à l’immense viveuse, talentueuse au point qu’elle est passée entre les gouttes, Coco Chanel, avec un peu de veau rosé et beaucoup de Château Beychevelle 1987.

Pour le dessert, on en revient à ce qui était tellement à la mode en 1985 et qui revient en force sur les cartes des étoilés en 2015, les assiettes de sorbets déclinés. La glace repart des fois mais toujours revient, surtout quand elle est bien faite. La mousse au chocolat au coulis de fruits rouge, signé Plaza Athenée est le dernier signe de sage ostentation de cette croisière de toutes les exquises folies.

A cette époque, il n’y avait pas que des peuplades des 4 coins du monde dans les palaces français, il n’y avait pas que les nouveaux « BRICS pleins de frics » pour arriver à se payer un grand menu et une belle bouteille ou deux ou trois sur une de nos tables les plus fameuses et étoilées. Non il me semble que la France toute entière était plus souriante, riche comme pauvre, et la middle-class plus encore, elle avait digéré les affres de la deuxième guerre, venait de voir tomber le bloc communiste, elle vivait toujours entre deux crises pétrolières et avec le chômage en plein essor, mais elle vivait pleinement, en se souciant moins du « quand-mourra-t-on »…


Alors si ces quelques articles peuvent donner envie à quelqu’uns de mes fidèles lecteurs et trices de vivre plus pleinement (dans la pénurie comme dans l'opulence) et d’arrêter de nous rabaisser le moral plus bas que terre, peut-être reverrons-nous bientôt la mère de tous les délices…le simple bonheur de vivre.     


Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...