En remontant à bord de
ce paquebot mythique, suite à une escale à Saint Thomas, un grand menu du
sud-ouest attendait ceux qui avaient encore faim de France.
La sélection des chefs était
moins intemporel que pour les autres menus : Daguin restera immortel dans
la région (parce qu’il le valait bien), Trama est toujours là, mais on a perdu le
souvenir de Coscuella et Vanel.
Symphonie
de foie gras
André
Daguin, Hôtel de France, Auch
Croquant
de pied de cochon aux truffes
Lucien
Vanel, Toulouse
Morue
aux poireaux, à la ventrêche
Michel
Trama, L’Aubergade, Puymirol
Sorbet
à l’armagnac Clé des Ducs
Fricassée
de poulet à l’armagnac, aux fruits de mer et aux truffes
Maurice
Coscuella, Ripa Alta, Plaisance-du-Gers
Brebis
des Pyrénées
Larmes
de chocolat aux griottines
Michel
Trama, L’Aubergade, Puymirol
OU
Le
pruneau à géométrie variable et son armagnac
André
Daguin, Hôtel de France, Auch
Evidemment, qui dit
sud-ouest, dit foie gras (bien qu’il « arrivât » en Alsace en
premier, soit dit en passant), signé du mousquetaire d’Auch, une des immenses
figures (au sens que l’on entend fréquemment) du milieu, à qui l’ont doit le
respect.
Pour ma part, je salive
encore, 25 plus tard, pour l’entrée, un croquant de pied de cochon et truffe
qui annonce la mode des plats à l’équilibre rustico-luxueux, ainsi que le plat
très terre-mer, avec poulet et fruits de mer (et des truffes, des fois que cela
ne suffise pas), une autre mode/envie qui ne nous quitte plus depuis ces
années. Ces deux plats sont signés des « copains d’la bande à
Daguin », peu reconnus de nos jours, mais qui, à Toulouse et à
Plaisance-du-Gers, ont du rendre quelques ami(e)s joyeux à grand coup
d’heureuses bombances.
Quant à Michel Trama,
encore là, toujours au même endroit, fidèle s’il en est à sa région et à sa
passion, on remarque déjà l’originalité de son plat, qui mêle la morue et le
poireau (rarement vu ça de nos jours) ; sans oublier un peu de lard, parce
que le gras, c’est la vie (et une bonne partie du goût aussi)…Il était encore
bien jeune à l’époque mais déjà les guides le vénéraient et on avalait les
kilomètres pour aller le visiter dans son petit coin de calme olympien.
On imagine allégrement
l’accord majeur entre Rieussec 82 et le foie gras et les pieds de cochon, on ne
sait pas ce qu’ils ont fait avec la morue, sans doute passer aux rouges. On
note d’ailleurs qu’après le Jaune du Jura en début de croisière, c’est
désormais le Cahors qui est mis à l’honneur avec un 87 de Lagrezette, qui
devait faire merveille avec la fricassée
terre-mer-armagnac-truffes !!
Bref il y avait de l’originalité pour l’époque, et des choix censés, même si tout le (beau) monde d’alors ne jurait que par les grands Bord-gogne.
Bref il y avait de l’originalité pour l’époque, et des choix censés, même si tout le (beau) monde d’alors ne jurait que par les grands Bord-gogne.
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