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vendredi 22 juin 2012

Domaine de TREVALLON 2001 (rouge), vin extra-terrien pour goûteurs célestes

En voilà un vin plein de promesse, un Vin de Pays dans le sens le plus hautement terre-à-terre qui soit, mais un Vin de Pays (VDP pour les intimes) d’un Domaine de luxe, pas au sens ostentatoire, mais au sens qualitatif du terme.
A l’ouverture ce vin est vêtu d’une robe lourde, carmin au cœur, s’éclaircissant au bord ; il développe surtout un nez formidable fait de mûres chaudes, de cuir tiède et d’un coulis de groseille frais. En bouche c’est presque plus formidable encore, franc, intense, avec une finale fraîche et brillante. 


Car le Domaine de Trévallon est un de ces bijoux créé par l’alchimie entre le sol de France et l’attrait qu’il a toujours suscité chez les hommes de goût du monde entier.
Eloi Dürrbach est de ceux là et une fois posé dans ce pays paradisiaque du Val d’Enfer - une fois compris les échanges célestes entre le calcaire, le soleil, le vent et les embruns provençaux - il a consacré sa vie à tenter de dompter tous ces bienfaits de la Nature.

Sur ce millésime 2001 c’est une évidence que le pari est des plus réussi, et en lui laissant le temps de s’installer (1h d’ouverture)  la robe tire plus sur une idée de tapenade pitcholine  et le nez évoque un fantasmagorique ‘’Tapis persan - sang frais - safran’’. La bouche alors se fait toujours pleine, puissante, sur des émanations de framboises et romarins.

Et à table alors, que donner à ce vin pour le nourrir ? On m’avait évoqué de source très sûr (la fille de…) un mariage de déraison possible sur les truffes mélanos, il n’en fallait pas plus pour me tenter. Au menu du soir donc : quasi de veau, tian, figues fraîches et mélanos (du congelo).



La fermeté certaine de la viande (saisie à la poêle au beurre, continué au plat en four, avec un vrai fond de veau), le confit des tomates et aubergines (laissez-les le temps qu'il faut dans le four, en baissant petit à petit la température), saupoudré d’une poudre d’olive (secret d’épicurien) et d’herbes du jardin ; les figues fondues, fourrées aux éclats de diamants, le reste des petits cailloux noirs dans une sauce concentré et quelques tranches épaisses qui se réchauffent sur la viande…je vous laisse imaginer le petit bonheur en famille que l’on a vécu là.




Par contre je n’ai pas forcément trouvé le vin particulièrement truffant, en tout cas pas à l’égal de quelques vieux Bandol ou Pomerol par exemple, mais je pense qu’avec plus de patience (un carafe de 6h ou une ouverture verticale de 12h) ou quelques années supplémentaires, il se dirige certainement vers ces évocations divines.


En tout cas truffe ou pas, Vin De Pays ou 1er Grand Cru Classé, ce vin, comme ces paysages, resteront longtemps gravés d’une encre indélébile dans mes jolis souvenirs de gourmet-gourmand, d’épicurien impénitent...   

2 commentaires:

François Audouze a dit…

J'ai goûté tout récemment Trévallon 1983, et j'ai été conquis, envoûté par ce vin idéalement bon. S'il y a un message du sud, je suis à peu près sûr qu'à l'aveugle, je me serais trompé. la truffe n'est pas dominante. Ce sont plutôt de beaux fruits rouges généreux qui envahissent le palais

Antoine MANTZER a dit…

Bienvenue sur mon modeste blog Mr Audouze :-) Et effectivement Trévallon est réellement un vin de pays...empruntant au sud, à l'est, à l'ouest...un grand vin en l'occurrence, de ceux qui'on ne peut s'empêcher de finir rapidement...Bonne fin de semaine à vous

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