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mardi 18 janvier 2011

Sous le signe de l'Hermitage

Il y a des années comme ça où certaines appellations, qu’on délaissait depuis trop longtemps, vous reviennent constamment en tête et en bouche.

En l’an de grâce 2010, pour moi, il y eu surtout l’Hermitage.


Ces vins de profondeur de l’effort et de pourfendeur de la roche m’ont réjoui autant qu’ils m’ont séduit. Et pourtant ce n’est pas des bouteilles qu’on ouvre à tour de bras, il faut dire que ce n’est pas avec les 135 ha de superficie total (donc tous producteurs confondus) et les rendements qu’on imagine facilement rachitique, que l’on va s’en tapisser les papilles.
C’est d’ailleurs évidemment pour cela que le tarif de ces bouteilles est assez imposant, et que bien des amateurs hésitent au moment d’encaver.
Mais il suffit de se retrouver au pied de la colline, sous l’égide de l’Hermite, pour ressentir la soif de la connaissance, en tout cas tel fût mon cas.






Je restais pourtant sur quelques déceptions, du point de vue de la précision, sur les derniers Sterimberg blanc partagés, quelque chose d’une pré-oxydation bien dommageable, qui déprécie le corps de ces vins. Je remontais à la surface avec un rouge 2004 Du Domaine Yann CHAVE, bu avec un couple d’ami. On ressentait déjà un joli supplément d’âme et de corps, un fruit patiné et en même temps, assez éclatant, bref un équilibre complet.
Avec ça, ça ne pouvait que me démanger de grimper la colline, de serpenter, cacher entre les murets, de déambuler dans ces parcelles aux contours acides, jusqu'à ce que celui-ci gagne les muscles de mes mollets.
C’est seulement ensuite qu’on apprécie le travail des anciens, et qu’on ne peut que comprendre que l’on ne prodigue de tels efforts que pour d’immense terroir.

On peut alors désormais se laisser convaincre par les tarifs, et partir en quête d’un autre Chave, Jean-Louis celui-ci, et d’y trouver refuge.
Car quand les blancs sont aussi beau que les rouges (quel autre terroir en France propose cela ?) ; quand la Syrah retrouve la pente et le Rhône, on est sûr de vivre de grand moment de dégustation et surtout, ce qui m’obnubile, le plaisir de la découverte.


J’ai déjà évoqué le blanc 2004 dans un article à sa seule gloire, tant je fus bouleversé par ce vin blanc tellement grand, et je vais vous conter ma dégustation d’un rouge 2002 dans les prochaines semaines.
Mais avant cela je vais surtout y refaire un tour, la semaine prochaine, pour me laver le corps des heureux excès d’Ampuis, et pour préparer mes jambes à la quête sportive de la melanosporum sauvage.
Après cela peut-être que nous rentrerons plus dans les détails des terroirs, qu’on évoquera la juste entrée en matière de Delas ou de la Cave de Tain, les parcellaires (sans H) improbables de Chapoutier, la mythique Chapelle de Jaboulet ou ce Graal intouchable nommé Cathelin.


Mais ça ne sera qu’après être redescendu de ces collines…et sans doute seulement après être redescendu tout court.

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