C'est ainsi que j'ai craqué, sous les conseils épicuriens horrifiés de mon caviste, pour ce Cornas Chaillot 2005 de Mr Thierry ALLEMAND.
Ce jus brillant à l'approche terrifiante est bien entendu dans son début de vie, mais il se singularise dès l'ouverture par ses effluves entêtantes en Syrah majeure, avec ses cerises magnifiées.
Petit à petit, il s'étoffe pour prendre sa place dans le verre.
Au bout de 3 hrs de carafe - minimum syndical - il se fond enfin en un tout dont on sent qu'il n'a pas fini de nous plaire. Le vin est gras et souple, puissant et rondement fruité.
Au nez, on commence à se prendre un mélange tendrement malaxé de fruits noirs, de lard frais et fumé, et d'olives aigrelettes.
En bouche c'est encore d'une entrée assez discrète et fluide, mais elle semble laisser une trace sur tout ce qu'elle touche.
On devine une certaine réserve aromatique mais la force est là.
Après 4-5 hrs, tout ou partie semble intégré, à ce moment la force n'est plus que plaisir et le vin se fait charnel, coulant. Les larmes tapissent le verre et le vin mon gosier, dur dur de s'arrêter.
Au nez il reste encore timide peut être et on sent, on sait qu'il ne donne pas tout ce qu'il a, mais la bouche est belle et la Syrah éclatante.
En bref, voici un vin de niche pour mi-riche, un vin de fou trop honnête, un vin de cette appellation minuscule qui prend de plus en plus de place dans mon coeur.
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