Je ne m’apitoie pas sur
la météo en général, le « temps qu’il fait » ne me donnant ni moins
faim, ni plus soif, mais là ça commence quand même à saouler tout le monde ce
manque de lumière sur nos vies.
Pour corriger les
errements de notre temps, comme souvent, je me réfugie à table, où je partage
mes souvenirs gourmands et mes envies de new future-épicurien, ainsi que
quelques assiettes et verres pleins de soleil et de lumière.
Débutons par une
télétransportation sous un fameux platane des bords de route de Patrimonio, où,
avec une famille d’homonymes prénominaux, nous pourrions déguster un de leurs
très grands vins blancs, un rare et jeune Biancu Gentile 2013, frais, gras,
intense, avec une géniale (et donc véritable pour le coup) charcuterie corse,
un lard affiné 24 mois chez l’éleveur et oublié encore quelques temps avant
d’être tranché pile à la bonne épaisseur (ni trop, ni trop peu, pour toucher au
génial, tout est dans le détail).
Ensuite je rentrerais
bien à la maison retrouver mes ami(e)s les plus indispensables pour partager une
entrée-tirée par les cheveux mais qui fait plaisir après avoir apprécié 7 repas
d’asperges au naturel.
Pour le coup j’avais coupé des blanches en deux, les têtes à part, servies avec une vaporeuse mousseline (mi-chantilly, mi-mayo, mi-œuf à la neige, le tout au safran) et surtout, les pieds découpés de toutes les tailles, et cuites sous toutes leurs formes, avec certaines cuites à l’eau, d’autres cuites à l’huile (frites donc) et accompagnées de tempura d’asperges, d’estragon, de sauge et d’autres herbes du jardin. Avec ça on boira, parce que ça fait trop longtemps que l’on n’en a pas ouvert, un magnifique riesling toujours en devenir, histoire de goûter à la classe et à la fringance de ce millésime 2010, sur ce grand terroir d’Alsace, chez cet immense petit domaine !
Après cela, enfin mis en
appétit, on ira étancher notre envie de juste modernité en dégustant une
flammée végétarienne, dans le seul antre
qui soit pour cela (chez Flamme&Co à KB). On appréciera l’ambiance même si
on n’aime pas trop la musique, en se délectant d’une tarte flambée qui compile
fromage de chèvre et salade folle, vinaigrette moutardée et miel poivré. Pour
arroser tout ça, on ouvrira un K2005, un auxerrois acidulé mais toujours droit,
signé par un autre grand-grand domaine alsacien.
Sur notre lancée, on
poursuit en s’échappant à nouveau en terre corse en passe de devenir notre
« maison » préférée, pour apprécier sur notre plage favorite et calvaise,
la bien nommée In Casa, histoire de prendre le soleil et de croquer dans un
sandwich indianisant, composé d’un pain type naan (mais pas trop), d’un filet
de volaille haché et panné et d’un salpicon ail-échalote-herbes diverses. Les
spaghettis de légumes qui l’accompagnent étant bien mouillés de soja et d’huile
de sésame, il nous faudra bien, pour faire couler le tout, une bouteille de
rosé bien frais, type Clos Canarelli, toujours adorable et agréablement
fruité.
Ces amuses-bouches nous
ayant mis en appétit on finira ce voyage immobile dans notre nouveau lieu de
villégiature au cœur de la Balagne, pour quelques poissons juste sortis de
l’eau. Comme on a une petite soif de rouge corse et néanmoins gouleyant, on
ouvrira un grand et fin Faustine rouge VV de 5-10 ans, servi légèrement rafraîchi,
qui accompagnera avec bonheur la puissance de la chair de ces petits rougets de
roche et la densité de celle d’un sar, escorté de quelques pommes de terre
rattes nouvelles, largement arrosé d’huile d’olive et d’herbes du maquis.
Après cela, on devrait,
vous devriez avoir fait le plein de soleil et de lumière et vous devriez ainsi
tenir le coup jusqu’aux vacances prochaines…sinon, je vous recommande fortement
de recommencer ce voyage immobile et ce régime de rêve jusqu’à que bonheur et tranquillité
d’esprit s’en suivent…
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