Dans
cet énième village mignon d’Alsace se planque littéralement une de mes adresses
favorites, un caveau accueillant à la cuisine la plus lisible et sérieuse qui
soit, un restaurant qui jamais ne me déçoit.
La semaine passée, nous avons longuement hésité entre le menu du jour ou la carte fixe, puis nous avons vu les suggestions du jour et le choix fut plus cornélien encore…
N’écoutant
que notre appétit de terrine-maison, on jette notre dévolu sur celle du chef à
la carte, un petit morceau de bravoure qui mêle viande moelleuse hachée
grossier (comme il se doit) de joue/échine/gorge
de porc avec des pistaches croquantes. Servie avec cet assortiment de crudités
impeccables, ultra-fraîches, coupées un peu plus large, assaisonnées
sérieusement, souvent liées avec ce qu’il faut de crème.
Pour ma
part, je fais plus simple et tente l’entrée « menu du jour », un
pressé de jambonneau et de lentille verte, accompagné de quelques feuilles
ciselées assaisonnées à la crème aigrelette. Si elle est moins goûteuse, elle
reste toujours aussi agréable, elle est bien souple, presque douillette à la mâche.
On se souvient d’ailleurs d’un précédent dîner en juillet dernier où la terrine-maison était différente…signe qu’ici, on cuisine vraiment suivant les produits, et à l’envie.
On ne peut non plus oublier, et ce depuis plus de 10 ans, le tartare d’ici, sans doute le meilleur d’Alsace, dont on s’était délecté il y a quelques mois (pour retrouver ces plats, et d’autres tout aussi canailles, suivez ce lien ICI).
Mais il faut de tout pour goûter une adresse, alors cette fois-ci, on se fait violence et on part sur autre chose. Faisant confiance dans la sélection de bœuf du chef, je choisis une entrecôte charolaise, qu’on croit un peu fine pour les larges appétits à son arrivée sur table.
Elle
est accompagnée de pommes de terre sautées géniales, car aussi bonnes qu’à la
maison, quand on en fait pour 4 dans sa poêle la mieux culottée, alors qu’ici,
toute la salle en réclame…c’est un peu bêta de noter ce détail mais je ne
connais plus beaucoup d’adresses qui en font d’aussi bonnes et c’est un sacré
marqueur à mon goût.
Ce morceau de viande finalement est assez généreux et surtout, elle est superbement juteuse, le beurre maître d’hôtel (maison itou) à l’ail des ours ajoutant au plaisir. Et pour se donner belle conscience, il y aussi un pot de légumes multiples, ultra-frais, coupés finement et craquants en plein. Bref, pour une fois, on accepte de payer le prix du bœuf au restaurant, car cela vaut le coup.
Entre
autres plaisirs, on aurait pu choisir également les « alsacienneries »,
très sérieuses aussi, mais également les abats, une autre spécialité du chef.
Pour notre part et en ce jour, ce sera les rognons de veau dont il suffit de
regarder les photos pour savoir qu’il est rare d’en trouver de ce niveau. Ici,
premièrement, ils sont épais, larges, longs, visiblement tranchés dans la
masse. Ils sont surtout cuits à la perfection, bien rosés au cœur, tout en
gardant ce rebond sous la dent, signe des beaux abats. Les spaëtzlés qui
l’accompagnent sont aussi homemade,
vous l’aurez compris désormais, ils sont généreusement servis avec une belle
sauce légèrement brune, à la graine de moutarde. Un sacré délice, je peux vous
le jurer, surtout avec un Côte de Brouilly « Terres Dorées » 2012 de
J.P. Brun, séché aussi facilement que joyeusement.
Pour en finir et faire durer le déjeuner, même quand on n’est pas trop « sucre », on goûte le dessert du menu du jour, à quelques euros, comme ce gâteau au chocolat de la semaine, sérieux, généreux. Les autres pourront se laisser tenter par les premières fraises, proposées à l’ardoise, servies avec une chantilly dont on sait à la première bouchée qu’elle est faite de vrai crème, presque épaisse, qui apporte du gras à la fraîcheur et du plaisir aux restes de fadaises des premières fraises.
On
finira par un whisky alsacien, maturé en fût de riesling grains nobles pour un
résultat intéressant, on finira surtout en se promettant de revenir rapidement.
Il faut
dire que cette adresse était notre « cantine préférée » à Colmar
pendant des années, puis depuis 5 ans, on s’était perdu de vue…mais c’est du
passé, car avec deux repas aussi réussis, en quelques mois, des moments aussi
justement tarifés, je pense qu’on va en refaire un sérieux repaire !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire