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jeudi 22 mai 2014

Retour au Raisin d’Or, chez les Jamm, à Zimmerbach


Dans cet énième village mignon d’Alsace se planque littéralement une de mes adresses favorites, un caveau accueillant à la cuisine la plus lisible et sérieuse qui soit, un restaurant qui jamais ne me déçoit.



Vous l’aviez compris dans le titre, il s’agit de cette adresse de Zimmerbach, où, Muriel en salle et Joël Jamm en cuisine, assurent depuis des années pour le plus grand bonheur des petits et grands épicuriens alsaciens, et de quelques touristes égarés.


La semaine passée, nous avons longuement hésité entre le menu du jour ou la carte fixe, puis nous avons vu les suggestions du jour et le choix fut plus cornélien encore…


N’écoutant que notre appétit de terrine-maison, on jette notre dévolu sur celle du chef à la carte, un petit morceau de bravoure qui mêle viande moelleuse hachée grossier (comme il se doit) de  joue/échine/gorge de porc avec des pistaches croquantes. Servie avec cet assortiment de crudités impeccables, ultra-fraîches, coupées un peu plus large, assaisonnées sérieusement, souvent liées avec ce qu’il faut de crème.


Pour ma part, je fais plus simple et tente l’entrée « menu du jour », un pressé de jambonneau et de lentille verte, accompagné de quelques feuilles ciselées assaisonnées à la crème aigrelette. Si elle est moins goûteuse, elle reste toujours aussi agréable, elle est bien souple,  presque douillette à la mâche.


On se souvient d’ailleurs d’un précédent dîner en juillet dernier où la terrine-maison était différente…signe qu’ici, on cuisine vraiment suivant les produits, et à l’envie. 
On ne peut non plus oublier, et ce depuis plus de 10 ans, le tartare d’ici, sans doute le meilleur d’Alsace, dont on s’était délecté il y a quelques mois (pour retrouver ces plats, et d’autres tout aussi canailles, suivez ce lien ICI).  



Mais il faut de tout pour goûter une adresse, alors cette fois-ci, on se fait violence et on part sur autre chose. Faisant confiance dans la sélection de bœuf du chef, je choisis une entrecôte charolaise, qu’on croit un peu fine pour les larges appétits à son arrivée sur table.

Elle est accompagnée de pommes de terre sautées géniales, car aussi bonnes qu’à la maison, quand on en fait pour 4 dans sa poêle la mieux culottée, alors qu’ici, toute la salle en réclame…c’est un peu bêta de noter ce détail mais je ne connais plus beaucoup d’adresses qui en font d’aussi bonnes et c’est un sacré marqueur à mon goût. 



 Ce morceau de viande finalement est assez généreux et surtout, elle est superbement juteuse, le beurre maître d’hôtel (maison itou) à l’ail des ours ajoutant au plaisir. Et pour se donner belle conscience, il y aussi un pot de légumes multiples, ultra-frais, coupés finement et craquants en plein. Bref, pour une fois, on accepte de payer le prix du bœuf au restaurant, car cela vaut le coup.


Entre autres plaisirs, on aurait pu choisir également les « alsacienneries », très sérieuses aussi, mais également les abats, une autre spécialité du chef. Pour notre part et en ce jour, ce sera les rognons de veau dont il suffit de regarder les photos pour savoir qu’il est rare d’en trouver de ce niveau. Ici, premièrement, ils sont épais, larges, longs, visiblement tranchés dans la masse. Ils sont surtout cuits à la perfection, bien rosés au cœur, tout en gardant ce rebond sous la dent, signe des beaux abats. Les spaëtzlés qui l’accompagnent sont aussi homemade, vous l’aurez compris désormais, ils sont généreusement servis avec une belle sauce légèrement brune, à la graine de moutarde. Un sacré délice, je peux vous le jurer, surtout avec un Côte de Brouilly « Terres Dorées » 2012 de J.P. Brun, séché aussi facilement que joyeusement.


Pour en finir et faire durer le déjeuner, même quand on n’est pas trop « sucre », on goûte le dessert du menu du jour, à quelques euros, comme ce gâteau au chocolat de la semaine, sérieux, généreux. Les autres pourront se laisser tenter par les premières fraises, proposées à l’ardoise, servies avec une chantilly dont on sait à la première bouchée qu’elle est faite de vrai crème, presque épaisse, qui apporte du gras à la fraîcheur et du plaisir aux restes de fadaises des premières fraises.



On finira par un whisky alsacien, maturé en fût de riesling grains nobles pour un résultat intéressant, on finira surtout en se promettant de revenir rapidement.
Il faut dire que cette adresse était notre « cantine préférée » à Colmar pendant des années, puis depuis 5 ans, on s’était perdu de vue…mais c’est du passé, car avec deux repas aussi réussis, en quelques mois, des moments aussi justement tarifés, je pense qu’on va en refaire un sérieux repaire !

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