Avoir
envie de quelques jolis vins nés loin sous la bonne ville de Lyon ou au sud de
la Loire, dès les beaux jours, n’est certes pas le summum de l’originalité,
mais on s’en oint…nos envies de certains vins ont des saisons, que la raison ne
connaît point !
Alors
pour les amateurs d’évidence, voici un retour sur cinq vins déjà chroniqués
dans ce blog, empruntant à tous les répertoires : grandes stars
introuvables ou le Nature « que-tu-ne-connais-pas », les appellations
célèbres ou inconnues au bataillon.
On
débute par une découverte, la mini-riquiqui appellation Bellet (50ha en tout),
que j’ai tastée il y a deux ans, un vin de 2007 d’Hélène Calveira, qui
ressemblait à ça à l’époque :
« Ce vin d’un beau carmin de surface, avec des
notes rubis-framboises, nous balance un nez qui nous fait tout d’abord penser
qu’à une chose : la chaleur et le manque d'air […] Bien sûr il
n’y a pas que ça, il y a des fruits rouges en légère sur-maturité et de l’épice
bien trempée. »
On
poursuit vers l’ouest, vers les Terrasses du Larzac et le fameux domaine
Montcalmès, reconnu des stakhanovistes et que je dévoilais à certains il y a
deux mois. A ce moment-là, ce 2010 goûtait ainsi :
« Au
nez, il se présente sur la groseille au premier abord, puis nous fait penser à
l’aubépine, avant de s’installer et de compléter tout cela d’un souffle de thym
et autres herbes sauvages et sudistes.
La
bouche est franche et fraîche comme j’aime, délicieuse d’équilibre et de
longueur dès le premier abord ; la pointe de fraîcheur marquée se
développe en une finale qui évoque également un soupçon d’olive. »
Pour
ouvrir de nouveaux horizons, on s’aventure vers la « Nature » et ces
vins libres, qui, quand ils sont justes (mais uniquement dans ce cas), sont des
vins de caractère et de plaisir à nul autre pareil. En fin d’année 2012, je
voulais déjà vous faire découvrir la cuvée « 3 Lunes » 2009 de
Jean-Louis Tribouley, qui s’appréciait alors ainsi :
« Au
bout de quelques demi-heures de patience ce vin s’obscurcit et
développe comme une couche huileuse à la surface. Le nez se précise sur la
framboise violente, le concentré de tomate, le viandeux et sur l’épice, avec
une pointe de safran fugace en finale. La bouche reste toute en tension,
presque froide comme l’acier, avec tout de même un peu de gras en entrée qui
s’étire ensuite. Elle laisse une trace légèrement poivrée qui fouette les
papilles doucement. »
Mais
pour ceux qui préfèrent se rassurer, et monter plus haut, j’ai ce qu’il vous
faut aussi avec ce grand Provence qu’est le R de Rimauresq, sur le millésime
2001, que j’ai eu le plaisir de retrouver et de décrire il y a quelques
semaines :
« Au
bout d’une heure le nez évolue vers la tomate à pleine maturité et la mûre
sauvage, les effluves se tendent sur l’encre de chine, il y a de la distinction
dans ce passage en force. La bouche perd du fruit mais gagne en thym-tanné, et
elle garde son touché soyeux. »
Quant à
ceux qui ne se suffisent que du meilleur, et qui souhaitent confirmer que 2001,
dans le sud, est un superbe millésime de garde, ils peuvent ouvrir leur
dernière bouteille de Trévallon, le domaine mythique qui nous livre ce vin
mirifique, adoré en juin 2012 en ces termes :
« la
robe tire plus sur une idée de tapenade pitcholine et le nez évoque un
fantasmagorique ‘’Tapis persan - sang frais - safran’’. La bouche alors
se fait toujours pleine, puissante, sur des émanations de framboises
et romarins. »
Que
voilà quelques vins qui donnent faim, je vous laisse donc imaginer quels
accords « vies, mets et vins » sont possibles pour faire palpiter
votre été.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire