Suivez le guide...

vendredi 26 juillet 2013

Envie de cuisine canaille estivale ? Deux tables pour ça en Alsace !

Quand l’air se raréfie et qu’on se prend tous pour des « poissons hors-flotte », quand le mercure flirte avec les sommets et/ou, tout simplement, quand on a manger trop sérieux durant les six premiers mois de l’année, et qu’on veut s’encanailler, il y aussi des tables pour ça en Alsace.

La première est une retrouvaille, celle des Jamm, à Zimmerbach, un village que même les alsaciens ne se rappellent plus qu’il existe J, pourtant il se situe à moins de 20 minutes de Colmar et il est croquignolet tout plein. Mais le plus sympa reste son restaurant « Le Raisin d’Or », nom sans originalité aucune mais Chef avec application quotidienne certaine.

Nous on s’est fait quelques petits plats qui procurent de grandes réjouissances, avec un chèvre-salade qui annonce déjà le sérieux de la table, ainsi qu’un pâté de campagne-crudités qui le prouve. Le chèvre est un énorme tronçon, juste chaud et pourtant presque confit, sans sécheresse ; la salade est un mélange de feuilles au goût fraîcheur, accompagné de petites prunes et poires pickles entre autres. Le pâté de campagne est évidemment maison, avec une chair grossièrement hachée – ce qui fait les meilleures terrines – et un goût à la juste puissance, avec de vraies crudités, chacune assaisonnée comme il le faut, on s’installe !








Car ensuite on va vers plus de sérieux dans la canaille, avec un bœuf gros sel des plus émérites, toujours servi avec les belles crudités mais agréablement accompagné d’un bel os à moelle et de quelques pommes de terre sautées. Mais là où on touche au Graal des petits canaillous (Darry Cowl inside), c’est avec le tartare de bœuf ! Regardez cette couleur de la viande, imaginez sa texture, et assaisonnez-le mentalement à votre goût, je suis sûr que l’amateur de l’exercice peine à retenir un filet de bave…En tout cas moi j’ai adoré retrouver ce fameux tartare, sans doute un des tout meilleurs d’Alsace. On a le plaisir d’y revenir sans cesse, d’avoir du mal à en arriver à bout, on fait un break avec quelques patates sautées, un peu de salade, on se mouille la glotte à grands coups de Crozes-Hermitage et on y retourne encore et encore, avec délectation.



Après 6-7 ans sans avoir pratiqué la sérieuse cuistance de Joël Jamm (ancien chef-patron de l’Auberge du Neuland à Colmar, période pré-Gervasi) et le service agréable de Muriel, la patronne, on retrouve ça avec un plaisir non dissimulé.

Et puis ce genre de table, en ce moment, c’est tout ce qu’il nous faut pour se caler l’envie, compenser quelques montée-descentes violentes et autres gros stress-dé’stress. Alors on continue sur notre lancée, avec d’autres grands sérieux, les Schneider, en leur fameuse Wistub du Sommelier, à Bergheim.

On s’y réjouira avec une salade de haricots et filets de cailles panés fort sympathique,  simple bonjour et qui fait une bonne entrée pour celles et ceux qui n’en voulaient pas vraiment, façon demi-portion-juste-c’qu’il-faut ! Pour les autres, dont je suis, je ne peux que vous recommander le presskopf, qui ne peut être que du chef avec cette tête. Il est cent fois supérieur à beaucoup d’autres et une nouvelle fois haché-large, avec de gros morceaux plutôt que de petits cubes, ce qui augmente le plaisir de la mâche et du goût selon moi ; il est servi avec une saladette, des cornichons et un mini-confit-chutney  rapicotant.   



Ensuite les plus sérieux d’entre-nous iront vers l’épaule d’agneau, avec une ratatouille et quelques quenelles fondantes de pomme de terre. Les autres, inspirés, choisiront une nouvelle fois le cru, car le tartare ici, c’est une religion aussi. Le chef Patrick Schneider le perfectionne depuis des années, garde jalousement sa recette de base et adapte souvent les détails à la période, aux vins choisis etc…Il y a quelques secrets bien gardés dans ce tartare, dont une pointe d’anchois et un jeté d’Espelette, ce qui en fait aussi un des plus beaux de la région. Il est déjà totalement assaisonné, prêt à manger et à accompagner avec des pommes de terre fondantes et légèrement grillées.  Il est tellement vigoureux sur l’épice que le chef propose un verre de gewurzt avec !! Expérience déjà tentée moult fois en ces lieux pour ma part, on trouve donc autre chose avec son épouse Antje, passionnée de vins, comme ce dernier Schoffweg 2007 de Deiss, vendu à prix départ cave ou presque (j’exagère un peu, mais le coef. est des plus restreint).



Avec de telles canailleries à portée de fourchette, vous comprendrez bien qu’on n’a pas besoin de plus, de mieux, de plus cher. On a juste besoin de respirer, de prendre son temps, de s’attabler et de se sourire, surtout en ce moment ! J

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...