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mercredi 17 juillet 2013

Une p'tite collection de grands rieslings d'Alsace, pour la route...

Mes fidèles lecteurs et tous mes ami(e)s/client(e)s le savent depuis longtemps, je suis fou de riesling d’Alsace, sans doute à cause de ma bonne éducation, et grâce à un « parrain » qui m’a transmis la grandeur de ce cépage.

Alors souvent j’aime à repenser à mes modèles, surtout les plus certains, pour pouvoir identifier plus rapidement les « grands vins de petites étiquettes » que l’on rencontre joyeusement, ici ou là, au cours de nos ‘’débustations’’ échevelées de fin de semaine.

En matière de modèle, jamais je n’oublierai ce Fréderic-Emile 1990 - de chez Trimbach bien sûr - une bouteille ouverte fin 2008 et dont je suis presque certain qu’elle n’a pas bougé à ce jour, à moins qu’elle soit meilleure encore…en tout cas, voici ce que j’en disais à l’époque :

«   Ce vin n’est jamais autant mis en valeur qu’avec la maturité, et dans ce cas précis, la majorité. En effet ces 18 ans de bouteille ne sont qu’une promesse vers l’épure totale et l’essence de terroir la plus précise qui soit. […] Au nez, tout un univers s’ouvre devant nos sens ébahis, une idée précise de ce qu’on pourrait appeler, pour les grands rieslings alsaciens, le pétrole. Ce terme qui pourrait à juste titre rebuter le néophyte mais qui n’est que le summum d’une fraîcheur complexe, celle de la pureté d’un bouquet de pierre.»



En matière de vins avec suffisamment de bouteille, je me rappelle souvent aussi de ce Grand Cru Kitterlé 1991 de Schlumberger, bu en 2009, et apprécié tel quel « Avec un peu plus de recul et d’analyse on est subjugué par la fraîcheur et ces effluves qui envahissent le verre. Ce jus, d’une exubérance toute régionale (maitrisé, élégant, quasi millimétré), déploie quelques notes de fruit blanc, frais et fort, et une touche végétale développant de beaux amers assez marqués en fin de bouche. Le tout est soutenu par une acidité véritable, à peine polie par les 18 années de bouteille, la fin de bouche laisse même place à un beau retour, un souffle clair très agréable.»




 Bien sûr, ces bouteilles sont des raretés précieuses, mais pour ceux qui souhaitent retrouver cette notion de « vins précis et secs », je peux vous citer le digne voisin des grands Trimbach, j’ai nommé la famille Kientzler, qui sur leur Geisberg et en 2004 (bu en juin 2011) nous livra un vin avec une bouche «  consistante et grasse mais le tranchant donne la fraîcheur. Elle est canalisée, et déclame son amour des fleurs blanches et vives. Mais c’est avec encore un peu de patience, après l’ouverture, que l’interprétation se fait encore plus net, ça part de la feuille pour arriver à l’agrume, avec ses notes de citron vert passé au tamis minéral, de pamplemousse et son jus. »    



Mais ce que je préfère depuis quelques années, ce sont bien les rieslings de grands millésimes secs, comme 2008 et 2010, sur des terroirs un peu plus riche et opulent, comme le Clos St Landelin et le GC Schlossberg, mais maîtrisé par de grands vignerons comme la famille Muré et les Mann/Barthelmé.

Dans ce registre je me souviens parfaitement du Clos St Landelin 2008, bu début 2012, et qui goûtait ainsi : « La bouche est intense et phénoménale de fraîcheur et de vivacité, elle décline des notes de pamplemousses et une idée de lichens fossilisés. Elle a de la sève, est percutante et  mentholée et se civilise avec le temps, tout en continuant à se tendre comme un arc (en terre). »

Mais mon dernier modèle-étalon en la matière reste le Schlossberg 2010 d’Albert Mann, un vin immense et intense, à l’avenir tout tracé (15-30 ans minimum, selon moi) et que j’ai bu et décrit ainsi durant l’été 2012 :

« Sa robe est métallique, un miroir clair, lamé argent ; son nez est tout en retenue au démarrage, sur l'idée d'un immense champ de blé tendre. En bouche ce vin se fait ruisseau ardent, d'une intensité folle et d'une grande puissance, quasi végétale, mais sans aucune verdeur.  […]   Après quelques dizaines de minutes d'ouverture, le vin s'installe, à l'oeil on lui découvre de plus en plus, un gris élégant. Au nez aussi l'intensité se renforce, on retrouve des airs d'eucalyptus suggérés, on imagine une ronce sans ses épines. Mais c'est en bouche que le fou potentiel se dévoile, un tombereau de fruits blancs s'ouvre devant nous et plus il s'ouvre plus il semble un peu engoncé, trop grand pour son armure heureusement ajourée. »



Tous ces rieslings - et bien d’autres encore - peuplent ma mémoire, et toutes ces caractéristiques évoquées en description sont les signes de grands vins blancs, qui comptent parmi les meilleurs du monde à n’en point douter ; alors si vous rencontrez l’une ou l’autre de ces caractéristiques, en dégustant un riesling prochainement, même de domaines et terroirs bien moins célèbres et reconnus, surtout n’hésitez pas à en encaver un maximum, ils seront les promesses de quelques prochains moments épicuriens…    

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