Comme souvent, pour me
faire plaisir et me replonger dans une table étoilée, sans me plomber pour la
journée et exploser mon budget-restos, je choisis le menu-affaire.
Il s’agit d’un menu d’appel
proposé au déjeuner, souvent sans choix, avec des produits un peu plus simple
et des recettes plus spontanées, mais souvent à un tarif fort intéressant.
C’est toujours le cas de celui de l’Atelier du Peintre, à Colmar, et c’est clairement le menu que tout Colmar pratique à midi, à l’envi. Il faut dire qu’à 27 € les trois plats, avec deux choix et un menu qui évolue toutes les six semaines au maximum, on n’a pas à s’en priver !
Lors de mon dernier
passage, il y a quelques semaines, ce fut pour nous un superbe tartare de bœuf,
avec un assaisonnement betterave/balsamique qui en fait le tour, et posé sur
une simple galette délicieuse, pain poêlé au beurre pour apporter de la
gourmandise et faire le lien de douceur avec l’assaisonnement. Ensuite nous
nous sommes jetés sur cette mignonne petite assiette de cochon de lait (« pauuuuvre
petit cochon de lait… »). La photo n’est pas top mais l’assiette si, on y
trouve des côtes légèrement cuites et une tranche de lard confit, une purée
légèrement truffée, quelques légumes croquants (asperges sauvages entre autres)
et un jus gras qui enrobe le tout. Bref, que du bon !
Après cela le dessert
passe un peu plus inaperçu mais il est gourmand, juste assez chocolaté pour ce
faire, et on se régale de la glace-mangue-maison du dessus et de la quenelle de
crème montée d’à côté.
Vous comprenez désormais
pourquoi j’ai souvent craqué pour cette formule colmarienne et pourquoi je l’ai
déjà chroniquée ICI ou LA.
La semaine dernière,
dans le même principe, j’ai tasté le restaurant étoilé strasbourgeois "La
Casserole" du couple Girardin.
Pour découvrir la table et le chef, ce menu à 39€ nous en montre déjà pas mal, sur les à-côtés du menu déjà, bien plus soignés que dans l’adresse précédente. Avec une règle de trois amuse-bouche sympas, puis une coupelle de pana-cotta de choux fleurs vraiment top, mais que j’ai décidé de ne pas vous montrer pour comparer le principal. Ensuite commence le menu, avec cette entrée légumière fort bien faite mais un peu légère. Le plus agréable se situe dans la différence de textures, entre les mandolinées, les cuits, les mi-crus, la purée. Les carottes tiennent le tout et les grains de poivre et de sel disséminés réveillent la bouche au bon moment et excitent les papilles.
Ensuite, on nous servira un magret, ou plutôt un échantillon de magret de canard avec de petites betteraves confites à la cardamome. Le tout est beau, le tout est bon, surtout l’apport de la betterave sur une viande goûteuse le jeu de mâche, avec ces betteraves croquantes autour et plus tendre-amères au cœur. Le jus est sympathique, comme cette assiette, mais il faut avouer que c’est très, très léger, grand’gourmand s’abstenir.
Au dessert, on nous amène une nouvelle petite assiette, avec deux abricots confits au jus, un trait de crème aigre et une boulinette de glace vanille. Une fois de plus tout est beau, et bon, mais on arrive au bout en moins de deux et je trouve cela dommage. Tous les goûts sont très lisibles, justement marqués et en légèreté, c’est sans doute la signature de la cuisine d’Eric Girardin.
Heureusement, après cela,
on nous dépose encore une règle de post-dessert, très agréable, dont une
guimauve au marc de gewurzt pour finir en toute sérénité, ‘’heureusement’’, car
même si je comprends bien le principe d’un menu d’appel - de faire des menus du
midi léger pour laisser une place au travail de l’après-midi - il m’a tout de
même semblé que ce fut très léger en quantité ; on a pourtant été rassuré
par la qualité et l’esprit de la cuisine.
Bref pour découvrir ou
retourner une xième fois dans une table soignée, le menu-déjeuner est très
souvent la meilleure des solutions, en tout cas, la plus intéressante en
rapport goûts/coûts…
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