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mardi 19 novembre 2013

Quelques grands vins blancs de Vallée du Rhône Nord, pour changer d’air…

On le sait, plus encore que la Bourgogne, c’est l’Alsace qui remporte mes suffrages quand il s’agit d’encaver, puis de sortir de grands vins blancs de gastronomie.
Mais, pour changer, j’aime souvent me frotter aux vins blancs du « Rhône Nord », plus sérieusement appelé Rhône septentrional, plus clairement, les blancs produits entre le sud de Vienne et le Nord de Valence.

J’y ai souvent trouvé des vins passionnants, avec un équilibre entre gras et puissance, finesse et distinction, de sérieux fondamentaux à une dizaine d’euros jusqu’aux sommets exceptionnels, trouvables à une petite centaine, quand en Bourgogne/Bordeaux, il (ne) faut (pas) en sortir de 250 à 1 000 pour le même niveau.



Je me souviens de ces vins, dégustés et décrits ici, sur le Blog d’Epicure, il y a quelques temps déjà (en 2010), quand j’évoquais les simples St Peray du Domaine Alain Voge ainsi :


« Dans sa version Saint Peray Harmonie 2008, il a un nez frais et léger, très fleurs de printemps avec une évocation de finesse sur des petites notes d'amertume finale.
Dans sa version St Peray Terres Boisées 2007, il nous donne un nez bien plus marqué par un beau raisin à maturité et un élevage certain mais bien maîtrisé. Le tout se fond vite pour nous donner à goûter un vin avec un petit supplément de corps. Le nez est sur la fin de printemps, quand les températures se réchauffent, avec des notes tendrement miellées. Sur des idées de poire, de lilas, la bouche se précise, s'étoffe, et l'emporte dans un franc plaisir, bien équilibré par une fin de bouche assez droite finalement.»

Ces vins de début de gamme, et de cépage Marsanne-Roussane, nous mettent facilement en bouche et en train, pour remonter quelque peu la vallée et découvrir de grands blancs, faits de Viognier, à la sortie de Lyon, sur votre droite (ou sur votre gauche, selon que vous descendiez la France ou que vous la remontiez). Avec de la chance et un peu de flair épicurien, vous pourrez découvrir la crème du Condrieu, avec ce « Chaillés de l’Enfer 2001 » du fameux domaine Georges Vernay, dégusté ainsi il y a deux ans :



« Son nez est chaud, miellé bien sûr mais aussi fortement mâtiné de fruit jaune dès l’ouverture. La bouche alors développe son gras et son essence de jasmin, tout de suite équilibrée par une pointe de curry.
Mais c’est la bouche qui se fait alors incroyable de jeunesse, de netteté, et on se plaît à se perdre dans ce riad moyen-oriental, tapissé persan, avec des relents d’huile d’argan. »

Et si vous voulez allez plus loin, juste un peu plus loin, et que vous aimez partir à la recherche du temps perdu, il vous faudra trouver le très aristocratique Château Grillet, une appellation à lui tout seul, et un millésime ancien, car il ne se révèle qu’avec un paquet d’année au compteur, ainsi le 1996, dégusté en 2010 ressemblait à cela :

« C’est une fois installé que se développe cette distinction, faite de droiture et d’une certaine rudesse, sans parler de son élégance classique, bref un vin style Empire.

Au bout de deux heures, la palette aromatique se fige sur des notes de cires vieillies, avec légère évocation de fruit à chair orange. En bouche il garde une profondeur pénétrante, un esprit solide. On a affaire à un vin pas facile, pour dégustateur gracile et néanmoins viril. »


Quant à ceux qui veulent ou qui doivent sans cesse allez voir plus haut, beaucoup plus haut, le plus haut possible, redescendez la vallée et partez en quête de Marsanne/Roussane de belle maturité et de votre premier Hermitage blanc du pape Jean-Louis Chave, sur un joli millésime prêt-à-boire, comme ce 2004, un des plus grands vins blancs que j’ai jamais bus (en 2010).



« La jeunesse demande 3 heures pour se faire et il prend alors un nez de spirale, de miel floral.La bouche se fait alors puissante à souhait, avec du muguet en purée, de la poire en coulis, et une pointe de bergamote pour le final….
A table, en face de l’iode d’un rouget de roche, il monte encore d’une marche de géant pour mieux replonger en profondeur avec sa poigne de fer.

Voici le souffle de la pente, de la colline - l’âme des anciens, bêcheurs d’abîme. »

Comme quoi, il n’y a pas que l’Alsace dans la vie…mais si, mais si…il y a le Rhône Nord aussi pour faire des grands blancs et des accords majeurs avec la belle gastronomie. 

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