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jeudi 22 août 2013

Gevrey-Chambertin, Cuvée Vieilles Vignes 2006, Domaine CHARLOPIN, du sérieux pour reprendre (son) pied !

Au sortir d’une période pas sérieuse pour deux sous (FAV oblige), il faut reprendre pied le plus vite possible, et, pour cela, on a choisi du sérieux ! le(s) vin(s) de Philippe Charlopin. Ce Domaine bourguignon, qui ne cesse de s’étendre à toutes les belles appellations de ses environs, est considéré depuis une bonne décennie comme l’un des plus précis et intéressant de la région.

On ouvre donc cette bouteille qui est un de ses fleurons, sa Vieille Vigne de Gevrey Chambertin, une 2006, et on découvre un vin d’un joli rubis, plein au cœur et très luisant aux bords, qui développe des reflets moirés au bout de quelques heures. Au premier nez il signe son cépage et l’appellation,  avec cette puissance-cassis en plein, la baie, puis la feuille. Il semble surtout annoncer un jus large, étendu, avec une pointe de chaleur.


En bouche, il se fait pourtant frais d’entrée, avec une poursuite marquée par un superbe élevage, encore très présent mais pas dérangeant du tout tant il s’intègre parfaitement à la trame, et la finale nous montre déjà une belle persistance.



Ce domaine, parti de « rien » (1.5ha, en Bourgogne, c’est déjà beaucoup) au début des années 80, en est désormais à 25ha, avec toutes les appellations qu’il faut, dont tous les Grands Crus de la Côte de Nuits ou presque. On se régale de son léger et éthéré Marsannay 2008 depuis quelques temps déjà et on vise un magnum de Charmes 2003 pour bientôt, mais s’il fallait UNE bouteille pour représenter le fameux « Toutoune » ("faiseur de vins" des plus sérieux malgré le surnom), ce serait plutôt celle-là !

Une fois installé, on remarque sa robe changeante, assez soutenue au cœur, avec même un peu de tuilé au cercle pendant quelques heures. Le nez, lui, évoque une touche persane qui lui donne du maintien, une certaine classe et se renforce sur l’extrait de dix fruits rouge au moins. Elle est franchement impeccable de justesse.
La bouche se fait sans cesse plus belle, vivante, fluide et gracile. Au bout d’un temps la puissance se renforce également, évoquant un « goutte à goutte » de framboise et d’épice fine et douce.  


Il se fit le compagnon d’une chaude soirée sur la terrasse, d’une côte de bœuf bien maturée et, mieux encore, grillée aux sarments. L’élevage du vin tient la dragée haute au carné et la longueur concourt avec la mâche de la viande. Dommage alors que ce vin sorte si cher (>50€ tout de même…ahhhh la Bourgogne…) au caveau de Gevrey…

Parce que un vin qui continue à développer une longueur de plus en plus phénoménale, qui a perdu son tuilé le lendemain, qui nous montre alors un visage et un nez plus cerise&cuir, sur une idée de gelée mûre et hibiscus, et une bouche multi-facette toujours aussi tapissante et charnelle, allant vers la fleure odorante…c’est vraiment une des images les plus claires de Gevrey, et tout le monde devrait alors y goûter…mais, à ce tarif, je sais des amateurs qui font demi-tour et ne peux que les comprendre.

Dommage que la Bourgogne soit à ce point réservée et dispendieuse, mais, il faut (nous faire ?) croire que le sérieux est à ce prix…

1 commentaire:

GREG a dit…

ce qui est dommage avec ce vin c´est son prix! de quoi faire fuir certains amoureux!

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