Avec un nom
pareil, il était évident que je me devais de vous présenter un jour cette table,
surtout avec une cave de cet acabit, qui plus est avec une telle cuisine.
Parce qu’elle est évidente et qu’elle accompagne joliment les vins que le Chef
sélectionne depuis l’adolescence, avec soif et science.
On peut y
aller à déjeuner, sans carte ni choix, mais avec deux menus’du’midi sacrément
complets et bien tarifés. Pour nous, il y a deux mois, ce fut, dans le grand
menu, une vraie p’tite quiche, accompagnée d’une salade réellement bien
assaisonnée et escortée d’un peu de gravlax de saumon tranché bien épais.
Ensuite on se jeta dans une assiette « tout poisson » incroyable,
avec moult Saint Jacques et gambas, du bar en tronçon et du maigre à la coppa
légèrement grillée, le tout posé sur un lit de légumes frais, croquants et bien
dans leur saison. On termina par une petite crème brûlée à l’ylang-ylang, une
fleur d’un arbre du même nom qui donne une jolie touche sucrée-fleurie à cette
petite douceur de début d’après-midi.
Pour un
vendredi midi, vous avouerez que le menu est parfait, et il le fut plus encore
avec un Riesling Grand Cru Sommerberg 2010 d’Albert Boxler. Le vin est à peine
en place dans le sens où il semble au tout début de sa carrière, il crépite
sous la langue, il nous donne son énergie fondamentale et un jus tendu comme un
arc électrique. Il est superbe de présence et de prestance, tout en gardant une
fraîcheur végétale des plus agréables.
Et des
bouteilles de ce niveau, il y en a plein la carte, avec un paquet de choix
sympa, justement tarifé, pas forcément donné mais mis sincèrement à notre
disposition par Nicolas Groell, ce jeune Chef amoureux du vin depuis trois
générations au moins. Il y a aussi une courte sélection de bouteilles à prix
canons, qui permet plus encore aux tables de copains de venir se faire
plaisir.
Ils
accompagneront des Chablis de Vincent Dauvissat, des Rieslings Hengst Samain de
Josmeyer, des Barral et des Charvin avec une salade super-gourmande, complète,
avec des rillettes de lapin et du foie gras, gambas et Saint Jacques, plus une
terrine cachée sur la photo, le tout fait ou cuisiné-maison bien sûr. On pourra les marier également avec les jolis
poissons, spécialités de famille, comme ces épaisses Saint Jacques au safran
d’Alsace, une assiette intensément épicée et d’une couleur d’impressionniste.
On pourra aussi se repaître de ces viandes gourmandes et de ces plats qui font
du bien, comme cet émincé de canette, sauce douce, légumes et frites maison,
encore et toujours, ou cette côte de veau bien sélectionnée, à la belle cuisson
et de la bonne épaisseur.
On pourra
finir par des desserts toujours aussi simples et justes, ou un café de
gourmandins déjà bien suffisant quand on est plus salé que sucré. On finira
alors la soirée à sourire avec ce service enjoué et à se passionner avec ce
Chef, à la cuisine évidente, amateur de vins passionnants, en refaisant le
monde et en défaisant sa cave avec les copains, parce que la vie, comme la
table, c’est très bien comme ça…
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