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mercredi 19 juin 2013

Deux tables en Alsace, du nord au sud, en dehors de la route des vins...

Ce n’est pas parce que les beaux jours tant attendus s’imposent que vous souhaitez tous manger en terrasse, ni parce que la route des vins d’Alsace fête ses 60 ans que vous voulez tous manger ensemble dans les mêmes adresses…

Mais viendez quand même, ici il y en a pour tous les goûts, je vais vous évoquer très rapidement deux petites adresses sympathiques, du sud au nord de la région, sans terrasse et hors de la route des vins. 

La première se situe dans la banlieue de Mulhouse, dans la petite ville de Rixheim qui ne se caractérise pas par son charme, c’est le moins que l’on puisse dire, mais qui cache une adresse vraiment sympa : Le 7ème Continent du Chef Laurent Haller.

Arrivé devant un bâtiment qui donne envie d’entrer et dans des salles qui donnent envie de manger, on s’attable pour une Formule Affaire à 36€ tout compris, de l’apéro au café, avec deux verres de vin en plus. En fin mai dernier, quand le temps était encore au froid-dure, on m’a judicieusement servi une salade d’asperges au foie gras fumé, un foie de veau épais à la purée d’artichauts et une coque rhubarbe-fraises.











La salade était sans doute le meilleur plat du menu, parfaite de goût, sans pesanteur, chacune des asperges (blanches, vertes, violettes, sauvages) ayant sa cuisson spécifique, l’assaisonnement est léger et très peu vinaigré, quelques fleurs d’ail des ours ajoute du relief, mais c’est le foie gras fumé au foin qui complète parfaitement l’entrée. Il apporte sa texture, ce côté novateur (on se souviendra néanmoins du superbe foie gras fumé du chef Husser, à Marlenheim, dans la « meilleure choucroute du monde » en lien ICI), et un superbe dosage du goût.
Pour la suite, j’ai beaucoup apprécié la purée d’artichauts qui est le compagnon évident d’un beau foie de veau, j’ai aussi beaucoup apprécié la volonté du chef de faire manger ces bas-morceaux d’aujourd’hui qui faisaient la grandeur des cuisines bourgeoises d’autrefois. Coupé aussi épais, on attendait beaucoup de fondant au cœur, malheureusement celui-ci était un peu nerveux, donc un peu dur à mon goût, mais le jus gras rattrape le tout et le plaisir reste. Pour le dessert, on repart sur une assiette plus petite mais qui remplit tout à fait sa fonction, on finit en fraîcheur, avec un peu d’acidulé et un vrai goût de fraise-sans-extrait. Pour ce qui est du vin et du reste, salle, service, j’en garde sous le pied car un de ces mois prochains, j’irai faire un tour plus complet de la carte, voilà une chose certaine…   

Sans transition aucune, traversons la région et perdons-nous dans les alentours du centre de Strasbourg, sur le Boulevard Clemenceau, pour un petit détour par l’adresse bistro’nomique dont tout le monde parle : Les Sales Gosses.

On y retrouve une clientèle bigarrée et hétéroclite comme on aime, et un service à l’unisson, une cuisine simplette à midi en menu déjeuner (à très bon tarif) et plus interprété à la carte. On y retrouve surtout l’ambiance de ce genre d’adresse, pleine à craquer d’habitués et de « bouche-a-oreille » bobosnob adorable. Il faut dire que la maison a une bonne idée, changer totalement sa carte toute les six semaines - en cela elle n’est pas la seule - mais lui donner une direction claire et régionale à chaque fois : désormais c’est « La côte Adriatique, de Naples à Venise », il y a quelques semaines c’était « Oléron » lors de mon passage.

Pour y voir plus clair, j’ai pris les plats à la carte qui me semblaient vraiment plus intéressants, en entrée, j’ai craqué pour une terrine pied de mouton et saumon, quenelle de gribiche, puis un pavé d’Angus, frites maison et condiment Oléron, ainsi qu’un tiramisu au caramel beurre salé.







L’entrée était plaisante, avec la texture étonnante, voire caoutchouteuse du pied de mouton, qui tranche avec le fondant du saumon, qui trouve plus que sa place dans cette terrine améliorée et modernisée. La quenelle de gribiche est là pour nous ramener dans la tradition, et ce goût a vraiment du bon.
Pour le plat, que dire, mis à part qu’il est très classique mais bien différencié une fois encore par le condiment mêlant gingembre, huîtres et herbes diverses. Ce qui pourrait passer pour une étrange idée est assez juste et suffit à changer la physionomie du plat. On le picore du bout du couteau avec de belles tranches de bœuf, assez bien cuit et on se repose les papilles avec des frites, un peu molles mais, dont on sent clairement le côté maison.
Pour le dessert on est plus sur quelque chose d’évident, mais très bien effectué, le caramel beurre salé se retrouve aisément dans le tiramisu qui prend un grand coup de gourmandise, frôlant le too much, mais agréable pour finir son repas.
Pour en finir avec cette adresse, il faut tout de même que je vous dise que le service est jeune et enjoué(e), sans pesanteur mais sans trop d’attention non plus, par contre, et je ne peux vous le cacher, il semble y avoir un sérieux problème au niveau de l’accueil…pour ne pas en dire trop…mais logiquement, si vous êtes fan de ce genre d’adresse, cela ne vous empêchera pas d’y passer un bon moment.

Voici « rapidement » deux adresses qui ne sont pas particulièrement citées dans les « vieux » guides, pas au bord des chemins lumineux du vignoble alsacien, mais qui méritent un détour si vous aimez ne pas aller manger comme tout le monde…et parce que tous les goûts sont dans ma nature, je me fais une joie de vous les présenter « rapidement », à la sauce Epicure…

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