Nous voici chez l’avant-dernier étoilé que compte l’Alsace, taster un menu qu’on imaginait d’un beau rapport Q/P (37€ trois plats) et ainsi voir si de petits et grands plaisirs du goût sont au rendez-vous.
Le résultat est positif, sur bien des points, rien que pour ces petites girolles d’entrée, rien que sur les intitulés aussi, qui ont le bon goût de ne pas nous coller du « de saison » et/ou « déstructuré - à ma façon » à toutes les sauces, rien que ça, ça change et ça donne de l’air quand on découvre la carte.
Mais c’est l’assiette, toujours l’assiette qui nous intéresse avant tout et là, je vous laisse déguster : en entrée voici un « Parfait de foie gras, Chutney au melon, lait de pomme de terre fumé et girolles ».
Le parfait est parfaitement de saison, délivrant la texture puis le goût du foie gras sans aucune lourdeur, le lait de pomme de terre fumé étant même là pour ajouter un peu d’épaisseur tout en gardant la fraîcheur.
L’inventivité se retrouve sur l’assaisonnement également avec cet aigre-doux de melon, assortie de quelques pistaches fraîches…voilà quelque chose qui fonctionne et qu’on ne voit pas partout.
Et quand le tout est en plus jonché de girolles-boutons, les meilleures, celle qui craquent sous la dent, quasi balancé au naturel dans l’assiette, l’appétit est comblé, l’estomac cajolé pour la suite.
Un plat de « Quasi de veau rôti, mousseline de petits pois, jus aux mousserons et crumble chorizo », à la cuisson moins rosé que demandé mais de belle facture tout de même.
Le tout est posé sur une purée de petits pois et quelques autres entiers, évoluant dans un jus gras. Par-dessus la viande, belle et bonne mais pas si marquante que ça, les mousserons et le crumble chorizo se chargeant de cela.
Le crumble est épais, se désagrège sous la dent et son goût est très maitrisé, les mousserons-mignons sont justes assez fermes, le tout est gourmand sans plomber…voilà ce qui nous faut en été, pas forcément du trop léger mais du bien dosé. Ce plat, aussi agréable soit-il est presque le moins marquant du menu tant l’entrée et le dessert sont des plus justes
D’ailleurs on finit le repas sur un dessert qui laisse place à l’imagination « Jaune citron et blanc comme neige ». Arrivé sur table le sourire ne nous quitte pas, on est bien là devant une « nouvelle » tarte au citron, revue et corrigée pour l’été.
Les blancs en neige sont légèrement citronnée, la crème est plus marquée en citron vert, la glace est elle sur l’acidité ! Les cheveux d’ange font le croquant et deux traits jaune sucré-citron-léger sont là pour encadrer le tout. Ça fond tout en fraîcheur sur le palais, nettoie esprit et papilles pour de nouvelles agapes à venir...
Je suis revenu "manger ce chef "après avoir laissé passer un peu de temps et après qu’il m’ait convaincu sur ces menus-déjeuner (20/25€ 2-3 plats, sacrée affaire, quelques information-tentation ICI), et après une soirée Flammée marquante (pour s’en rappeler, voir ICI).
Je reste sur mon constat, Loïc Lefebvre est un sacré bosseur qui doit passer et penser beaucoup de temps sur sa carte et ces menus, qui ravissent tout le monde, nous comme lui !
Les matières premières sont de très belle facture sans jamais s’enflammer et parsemer le tout de caviar de truffe. Ainsi il peut continuer à sortir deux premiers menus au juste tarif pour partager l'amour des bonnes choses, tant et si bien qu'à la table d'à côté ce jour, une jeune demoiselle d'à peine 18 ans invitait son chéri pour son anniversaire : en voilà des bons signes pour l'avenir de la gourmandise alsacienne et un tableau des plus touchant qui me rappelle mes 20 ans...
Il ne vous reste plus que quelques jours pour déguster ce menu de saison qui a le bon goût de ne pas s’appeler ainsi, car les vacances approchent…dernier service samedi 11/08, attention ce menu n’est pas servi le samedi à dîner…en tout cas personnellement je les retrouverai sans doute avant la fin de l’année avec grand plaisir.
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