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dimanche 20 juin 2010

Grand Cru Schlossberg, dégustation et compréhension

En ce jour de parfaites conditions, contre toutes attentes, nous nous retrouvions pour déguster et comprendre ce Grand Cru Schlossberg, à l'illustre passé et à l'avenir radieux.

Pourquoi nous sommes nombreux en Alsace à le penser ? Il suffit de s'imprégnier de ce décor et de plonger dans le petit compte-rendu qui suit.

Une beauté à décupler la soif de connaissance

Tout d’abord une mise en bouche en forme de modèle :


1. Riesling 2008, Domaine Albert MANN, GC Schlossberg

Pourquoi un modèle ? mais parce que selon moi, ce vin Mann représente le visage du terroir, dans sa franchise et sa pureté, dans sa fausse simplicité et sa véritable fraîcheur. En bouche c’est droit, pur, ça évoque le citron, puis ça file vers le végétal et la salinité de fin de bouche. Bref un vin parfait pour vous étalonner sur ce Terroir.

Une table, dans les vignes, à l'arrivée des convives

Puis deux autres 2008, vu différemment, pour mieux appréhender le millésime :

2. Riesling 2008 Vielles Vignes, Domaine Jean DIETRICH, GC Schlossberg
3. Riesling 2008, Domaine Albert MANN, GC Schlossberg (Carafé 1 heure)

Pour rester dans ce millésime qui se caractérise souvent par une belle trame acide, on continue par le vin des Dietrich, à la belle définition au nez, très marqué Schlossberg. La bouche est assez franche mais on constate tout de même rapidement la différence de pureté avec le vin des Mann.

D’autant plus quand on repasse sur celui-ci, carafé une heure pour le plus grand plaisir du vin et de nos papilles. La bouche s’est arrondie tout en gardant son caractère, sa précision et on passe désormais dans un royaume d’agrumes, façon corne d’abondance. C’est passionnant de constater la différence avec les précédents et cela nous montre encore l’avantage à tirer d’un carafage de certains jeunes Alsace.

Passons ensuite à une passionnante petite descente de millésimes :

4. Riesling 2004, Domaine Paul BLANCK & Fils, GC Schlossberg
5. Riesling 1999, Domaine Paul BLANCK & Fils, GC Schlossberg


Pour comprendre cette terre et ce cépage, maître en ces lieux, quoi de mieux que de le regarder grandir. On passe donc par le 2004 de Paul Blanck, l’une des 3 maisons les plus sérieuses sur ce grand cru, incontestablement. Le nez et la bouche à l’unisson, il semble vraiment être l’image précise de ce que l’on à goûté de plus jeune. C’est toujours d’une pureté fabuleuse, et ça s’étoffe un peu au nez et en bouche, en partant sur des accents minéraux, et des notes de zestes d’agrumes. On remarquera d’ailleurs que la capsule à vis, même sur un grand cru de 6 ans, ne change rien à la pureté du vin, tant qu’il est bien fait à la base.

Le 1999 est sans doute plus difficile à apprécier pour les néophytes, mais il donne une vision élégante d’une minéralité évoluée. Sur une idée d’infusion de granit décomposé, de bouquet de verveine. Passionnant !

Prévision oenologique: Un Grand ciel bleu à l'avenir pour les rieslings du Schlossberg
Finissons-en avec ces Rieslings, sur un autre visage :
6. Riesling 2008 Cuvée Ste Catherine, Domaine WEINBACH, GC Schlossberg
7. Riesling 2006 Botrytis, Domaine Martin SCHAETZEL, GC Schlossberg
Pour finir de s’étalonner sur ce terroir, passons par un vin des (grandes) Dames Faller. Celui-ci, très marqué par le millésime, et encore bien jeune ; il nous présente sa grande élégance et son caractère entier en deuxième partie de bouche. Certains « non-habitués » évoquent une acidité imposante à cet endroit, je le comprends mais les prient d’y revenir à deux fois pour comprendre la beauté de ce vin. Son épure qui confine dans sa jeunesse, parfois à de l’acidité, mais débouche avec un peu de patience, qui plus est avec ce Domaine, sur une image nette de la clarté alsacienne.
Celui du maître Schaetzel, dénote par sa rondeur assumée, signature d'un millésime difficile, mais d'une belle maitrise de vinification, avec un vin qui finit tout de même bien net.

Kaysersberg, village serti
Parcourons les possibles en passant désormais au Pinot Gris :

8. Pinot Gris 2007, Domaine Paul BLANCK & Fils, GC Schlossberg
9. Pinot Gris 2007, Domaine André ANCEL, GC Schlossberg
10. Pinot Gris 2007, Anne BOECKLIN, GC Schlossberg

Ce terroir, s’il est fait pour le riesling, peu nous donner quelques bonnes surprise en d’autres cépages. On attaque ces trois Pinots Gris d’un même millésime avec un renfort de précision sur le Blanck, avec des notes plus rondes de pêche, de miel de fleurs, et par un vin qui semble garder pourtant une marque de fraîcheur en fin de bouche. Les deux autres vins, l’un d’un ‘’petit’’ viticulteur, l’autre d’une cave coopérative, montrent les progrès faits par ces deux entités, plus simples. Les vins vont de même, plus en simplicité, perdant un peu de précision, disposant d’un corps un peu plus lourd. Reste le fruit et le plaisir simple, qui accompagne plus facilement quelques grignotages et les rires des convives.

Quelques facilitées, et un petit trésor
Et terminons par le Gewurztraminer :

11. Gewurztraminer 2008, Anne BOECKLIN, GC Schlossberg
12. Gewurztraminer 2008, Domaine André ANCEL, GC Schlossberg

En reprenant ces vins d’entités moins prestigieuses, on constate encore une certaine différence de précisions. Cependant cela reste agréable, et permet de terminer ce tour des possibles, sur le cépage noble qui s’adapte peut-être le moins à ces terres. Pourtant le bon accord sera trouvé et cela permet aussi de se reposer l’esprit avant de passer à un dernier petit trésor.

Dégustation en parfaite condition

Parachevons la compréhension… et partageons le dernier des plaisirs :
13. Riesling Vendanges Tardives 2004, Domaine WEINBACH, GC Schlossberg

Finir en apothéose, voici qui est agréable, et cette Vendanges Tardives de cette grande maison, en est le parfait exemple. On est pourtant là dans « l’entrée de gamme » de la maison en matière de liquoreux, et avec la précision affichée, la finesse du nez et la pureté du moëlleux en bouche, cela ne peut que faire rêver. On navigue là entre l’extrait et le confit d’agrumes, et la bouche finie sur des notes quasi-exotiques, diablement plaisantes.
Un vin, comme un condensé de Schlossberg et de ce qu’il faut en retenir : tout en pureté, en fraîcheur et en élégance, qui décline souvent l’éventail des agrumes, ou d’autres fruits exotiques (passion, peau d’ananas) et des notes végétales, qui évolue souvent vers une minéralité élégante.

Une belle journée épicurienne en somme...

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