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vendredi 1 mai 2009

Sylvaner Grand Cru, curiosité locale et simple joie

Il était une fois, un cépage simple qui a fait sa réputation lors de petits mâchons informels, assis sur les bancs d’une winstub ou debout entre deux cuves, un vin de soif par excellence.
Un vin pour ‘’local de l’Etape’’ qui sort de l’anonymat grâce à son terroir de prédilection, le Grand Cru Zotzenberg.

Bien entendu il ne s’agit pas du seul terroir capable de produire de bon, voire de beau sylvaner ; bien des maisons alsaciennes ont déjà cédé à la tentation de sortir ce vin de son pichet.
Pour ne citer qu’eux et sans tout vous dévoiler, au sud par exemple, entre Rouffach (Domaine R.Muré) et Westhalten (Domaine A.Bursin), plusieurs bouteilles grimpent très haut l’échelle de la qualité des plaisirs.

Mais passez par Mittelbergheim sans essayer de comprendre la spécificité locale - le seul terroir au monde pouvant vanter un « Sylvaner Grand Cru » sur ses étiquettes - serait bien dommage.
Une étiquette ne faisant pas le printemps, il me faut vous évoquer qu’une partie des viticulteurs en profitent pour concentrer, extraire leurs vins plus que de raison et jouent le côté exotique à fond, au résultat même si ces vins sont très atypiques, voir pour certains agréables, ce n’est pas pour autant qu’ils soient réellement bons.
Mais il y a toujours moyen de mieux faire et je vais donc vous commenter le Sylvaner Grand Cru Zotenberg 2007 du Domaine André et Lucas RIEFFEL.
Le millésime aide sans doute à faire de ces vins des modèles de pureté, mais la trame du terroir et la main du viticulteur sont importantes sur ces vins de finesse.

Sa robe à ce jour est d’un jaune très léger, assez lumineuse, presque translucide, avec des reflets ‘’foin-vert’’. Son nez est encore emprunt d’un petit excès d’alcool qui va sans aucun doute disparaitre dans une petite année tout au plus.
Au nez, on sent dominer la fraîcheur et la discrétion, fruit de la jeunesse de la bouteille. On s’imagine pourtant sans effort que cela va s’étendre, se complexifier. J’ai personnellement senti poindre des notes de zestes d’agrumes confites (pamplemousse peut-être) et il m’a semblé reconnaitre l’idée de la chair d’une prune. C’est bien la force du terroir qui s’exprime dans cette bouteille et non le cépage.
En bouche, il devient déjà tout de suite plus passionnant, avec une attaque ronde malgré une fraicheur intense, la matière est certaine, puissante, avec des touches d’exotique (sur l’ananas) et une trame vibrante qui donne une élégance certaine et un équilibre assez étonnant à cette cuvée. Si le final reste assez bref, ce vin nous réserve bien des plaisirs pour l’avenir.

On l’imagine bien en compagnon d’une salade thaï, tout en fraicheur. Une salade faite de quelques grandes feuilles et une poignée de petites pousses pour le croquant, une vinaigrette exo’citrique, quelques belles crevettes rôties à la citronnelle et une mangue verte émincée.
Vous l’aurez compris, ce vin, ce domaine, ce village, tout cela vaut bien un détour

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