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mercredi 22 avril 2015

Un repas Chez Yvonne, à Strasbourg, pour manger une institution

Il y a peu, par un jour de « moins beau », il nous vint l’idée de manger une institution strasbourgeoise, The Winstub à l’Alsacienne, LA seule vraie institution en la matière.

Finalement elle est de celle que l’on croit connaître par cœur tant on nous en parle, mais on se souvient que l’on n’y a pas mis les pieds depuis quelques dizaines d’années, alors que, visiblement, tout le paysage culturel et politique français et international vient là très régulièrement.





Bref, passons la porte et profitons de l’accueil et du sens du service impeccable qui semble être l’apanage de la maison : tout le personnel est poli, souriant, à-votre-service-sans-rond’jambe…ça à l’air bête comme ça, mais il y a tellement d’adresses en Alsace et en France touristique où ce n’est pas le cas qu’il faut le noter.

Nous prenons place dans une des nombreuses petites-minis salles de l’étage, pour deux heures de petite gastronomie rieuse et traditionnelle. Le presskopf servi en apéro, pour accompagner les bières-pressions est franchement super bon, on termine le pot sans se faire prier.



Ensuite et comme souvent en entrée, on aime prendre un peu de tout et le poser au milieu de la table, histoire de piocher dedans à l’envi. Pour nous ce seront 12 escargots, une tarte à l’oignon, et le presskopf. Contrairement à celui de l’apéro, il est certainement-maison, ce fromage de tête, et étonnamment, il nous a moins plu. Bien sûr il est agréable de varier les plaisirs en tapant dans la frisée (j’en vois qui sourient), en accompagnant cette charcuterie de vinaigrette volontairement grossière mais le principal est un peu mou en bouche, il est plein de matière, peut-être un peu trop, il manque certains morceaux plus résistants sous la dent, bref il est trop fondant à notre goût. 

La tarte à l’oignon est meilleure, classique à souhait, sans surprise, mais elle tombe juste. Les escargots, c’est compliqué à louper, mais ceux-ci sont bien juteux, avec un bon beurre, avec des cagouilles de la bonnes tailles, et ils sont très bien cuits. 
Avec un pinot blanc vieilles vignes 2011 de Schaetzel à Ammerschwihr, un vin de copain évident, tout cela passe bien.



Pendant ce temps, les enfants se jettent littéralement (tant et si bien qu’on n’a pas de photo) sur un knack-spaetzlé impeccable, avec une vraie saucisse de Strasbourg, pas industrielle, et de vrais spaetzlés, artisanaux, jamais de la même taille, jamais grillés pareil, croquants et fondants en même temps.

Pour le plat, rassuré, on part sur un coq au riesling, une langue de veau – poireaux vinaigrette, et un jarret de porc braisé à l’amer bière. Pour tout vous dire, ce fut, dans l’ordre d’un peu moyen à vraiment très bon.

Le coq au riesling est décevant, bien qu’il soit généreusement servi, les spaetzlés sont toujours aussi agréable, mais la volaille est un peu triste et la sauce pas assez crémée, pas assez riesling. La langue de veau et son unique poireau vinaigrette est meilleure, mais on reste sur notre faim. La langue manque un peu de tenue, elle est très-trop fondante à mon goût, tout en restant agréable. Le poireau est un peu triste tout seul, manque un peu de vinaigrette, et les légumes à l’eau sont de bon ton. 




Heureusement, il reste ce jarret de porc, absolument divin : il est de la juste taille, avec un gras pas omniprésent, il est superbement cuit, braisé, presque laqué, servi avec force pomme de terre sautées vraiment très bonnes, ce qui est un des meilleurs marqueurs de nos meilleures winstubs.

Avec ces plats, la bouteille de rouge de St-Hypp’ 2011 de Bléger s’évapore gentiment mais sûrement, à noter que la carte des vins est simple mais bien foutue, avec quelques bouteilles à moins de 20€, pour boire et partager, sans y penser.   

 

Après ça, repus et joyeux, nous faisons l’impasse sur le sucré et nous finissons de refaire le monde, une fois encore, avec plaisir et délectation.

Car oui, même si plusieurs étaient bons, tous les plats n’étaient pas délicieux, mais l’ambiance, elle, l’était, et c’est ce que l’on demande à une winstub, à cette institution. De plus on peut noter la volonté visible et goûteuse de s’appliquer à donner la meilleure image de notre région aux très nombreux touristes, et on connait tous des dizaines d’adresses moins fréquentées, et qui pourtant font moins d’efforts, alors je pense que l’on peut faire confiance au chef Dominique Radmacher, plus encore dans sa carte de suggestions, pour nous contenter.


Bref, pour une institution, c’est (encore) une institution, Yvonne peut se reposer tranquillement, elle continuera encore longtemps à attirer le Monde et à être un modèle, sa winstub. 

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