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vendredi 14 mars 2014

En quête de vraies grenouilles de pays ? Moi aussi…


S’il y a vraiment un produit de gastronomie et une image qui représentent la France à l’étranger, c’est bien la grenouille, et pourtant, la France entière la mange d’importation, venant de loin, le plus souvent de Turquie, des fois fraîches (c.à.d arrivées vivantes dans votre restaurant) ,ou le plus souvent, qui-ont-gelé.

Ceci est une hérésie pour les épicuriens appliqués, et ceux qui aiment le produit, le vrai, le grand ! Pour ceux-là, dont votre serviteur, faire six heures de route dans la journée pour en chercher des vraies, des fraîches et plus précisément des petites rousses de Franche-Comté, c’est déjà un délice en soi.





La quête de ce vrai produit d’exception fait partie intégrante du plaisir, chercher les étangs, trouver son propriétaire, dûment licencié pour en faire commerce durant la saison, sortir les nasses avec lui et le convaincre d’en enlever un quota à un restaurateur ou à quelques clients qui ne méritent pas un tel cadeau de la nature, pour vous les vendre,  c’est un métier….et cela prend du temps, quelques années.  


Une fois la chose faite, y retourner chaque année pour draguer la demoiselle bondissante, l’amadouer, la cajoler, puis lui couper la tête, d’un coup. Enlever l’intestin à deux doigts, décoller la peau du pouce, puis la déshabiller à pleine main, avec délicatesse (moi je dis, l’éplucher, c’est plus gore mais plus proche de la vérité), lui couper les mains, et lui croiser les cuisses, un vrai travail de psychopathe, que l’on fait en pensant au plaisir qu’on va prendre en les dégustant, en les partageant avec ceux qui le méritent vraiment.


Les miennes, elles vivent en liberté totale bien sûr, sous les bons hospices du Mont d’Or, dans ce Jura magnifique, à quelques encablures de la frontière suisse. Elles naissent dans ces étangs, puis partent en forêt pendant 2 à 4 ans pour vivre et se nourrir, et retrouver un jour l’étang, tel le saumon son lit de rivière, et y pondre. On les laisse faire surtout, on les pousse même un peu en organisant quelques joyeuses froggies-partouzes bruyantes. Puis, ensuite, on en prélève le juste nombre, et on se prépare à s’en régaler dans les heures (12-24-48 max) qui suivent.


Avant cela on trouvera sans doute une adresse bien cachée, une planque à bienheureux, pour commencer à s’en délecter….avant de rentrer en Alsace et de se prévoir 2/3 jours d’orgies grenouillères ! 


Vous avez l’eau à la bouche ? Alors attendez la semaine prochaine et vous en aurez pleins les yeux, après cela, pas impossible que vous aussi vous partiez, en voiture ou même à pied, à la quête de ces petits joyaux, de ce grand produit d’un pays qui en compte tant…

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