Cette table me fait de
l’œil depuis de nombreuses années, se situe sur mon chemin de retour entre
cette géniale vallée du Rhône septentrional, le « petit » Beaujolais,
la grande Bourgogne et ma belle Alsace ; de plus le chef fait partie des
premiers, il y a un paquet d’années, à avoir imposé un menu unique, résolument
pile dans la saison et au bon prix (à noter que ce déjeuner date de la dernière
semaine de janvier 2016, d’où le décalage dans les produits avec notre mois
d’avril).
On débute tout de suite par quelques mises en bouche cumulés en une assiette trop-pleine, composée d’une tasse de soupe de pois, lard et croûtons sympa mais manquant de goût ; une gelée de moule de bouchot au curry est plus délicate mais toujours un peu trop discrète et le diamant au parmesan dans la cuillère est meilleur et plus équilibré.
On débute tout de suite par quelques mises en bouche cumulés en une assiette trop-pleine, composée d’une tasse de soupe de pois, lard et croûtons sympa mais manquant de goût ; une gelée de moule de bouchot au curry est plus délicate mais toujours un peu trop discrète et le diamant au parmesan dans la cuillère est meilleur et plus équilibré.
On commence donc avec
envie le menu et quelques doutes, doutes levés en partie par cette première
entrée, un foie gras-terrine classique mais intercalé de truffe, accompagné par
des artichauts poivrade agréables mais surtout propulsés par une vinaigrette
géniale et délicieuse huile-poire-truffe. Le mariage est évident, surtout avec
quelques bâtonnets de truffe et la purée d’artichauts ; les quelques
feuilles originales et picotantes, en plus de compléter le décor, excitent la
bouche pour la suite.
La suite justement ce
sont quelques petites Saint-Jacques bien snackées et contisées aux truffes qui
accompagnent de belles endives, bien confites, qui ne perdent rien de leur
amertume. Les sticks de comté et le bouillon au fromage apportent vraiment
quelque chose, un liant, à ce plat qui est finalement plus évident qu’il n’y
paraît, moins surprenant que la première assiette, mais on y trouve plus du simple
plaisir de manger.
Le crescendo de plaisirs
truffés arrive à son summum avec cette dernière assiette, une écrasée de pommes
de terre aux truffes en un accord simpliste mais qui touche au cœur. La mousse
de pommes de terre évite les écueils de l’insipidité, elle a de l’intérêt. Mais
c’est dessous, cette écrasée de rattes qui garde de la mâche où l’on prend le
plus de plaisir ; c’est évident mais délicieux et on aimerait être chez
soi pour pouvoir mettre 3-4 fois plus de truffe dans et sur le mélange.
Cependant le plat est bien signé par le champignon et la belle tranche sur le
dessus renforce la sensation. C’est joli à regarder, tellement bon à
engouffrer, mais il semble que plus les assiettes passent, plus la cuisine se simplifie
et c’est presque étonnant car c’est plus souvent l’inverse que l’on nous
propose sur les tables gastronomiques actuelles.
Justement, le menu
imposé semble à nouveau en pleine actualité, ça plaît ou pas mais c’est un
choix du restaurateur qu’il faut connaître avant de réserver puis accepter, ou
pas.
Alors, quand la maîtresse de maison vient me voir pour me proposer, en plus du choix entre deux plats de viande ultra-tentants, « un joli foie de veau, une marotte du Chef », je lui ai fait confiance, car en principe, ces propositions sont toujours meilleures encore que les propositions initiales et que j’aime le foie de veau quand il est bien cuisiné.
Alors, quand la maîtresse de maison vient me voir pour me proposer, en plus du choix entre deux plats de viande ultra-tentants, « un joli foie de veau, une marotte du Chef », je lui ai fait confiance, car en principe, ces propositions sont toujours meilleures encore que les propositions initiales et que j’aime le foie de veau quand il est bien cuisiné.
Mal m’en a pris, erreur de ma part plus
encore que de celle du Chef ; la tranche est épaisse, sans doute un peu
trop, mais surtout, elle est striée de nerfs en son cœur, c’est dommage, très
dommage, arrivé à la moitié, il n’y a presque plus rien d’agréable à manger et
le morceau finit par s’effilocher sous mes coups de fourchette agacés. Du coup le reste passe moins bien également,
même ces jolis légumes pourtant parfaits mais qui semblent alors manquer de
goût sous l’effet de la déception. Pour cette fois je n’aurais pas dû écouter
la suggestion-maison, c’est bien la première fois. J’aurais vraiment dû prendre
l’agneau, comme d’hab’.
Heureusement arrive
ensuite un plateau de fromage pas très
fourni, assez restreint en nombre mais avec quelques belles pièces, dont un
joli Mont d’Or et un brie aux truffes avec beaucoup de goût.
Pour finir d’oublier débute
le service des desserts, dont on ne sait jamais où il va s’arrêter. On commence
par une belle, bien qu’imparfaite (visuellement) tarte au citron ; en
bouche elle est meilleure encore avec une meringue presque mousseuse au cœur et
un citron précis ainsi qu’une Chantilly de thym bien domptée qui égaye encore
le tout.
Ensuite arrive une petite verrine de crumble d’ananas-fruit de la passion-noix de coco agréable et frais dont on pense que c’est le final. C’est sans compter sur un dernier double service, avec une douce crème brûlée à la praline rose d’un côté et un mélange totalement addictif de l’autre, composé de noisettes, chocolat et crème foisonnée, un dernier rush de plaisir dont les textures et les goûts se complètent évidemment.
Arrivé au bout de ce
déjeuner et de toutes ces assiettes, on mange les mignardises sans trop y
penser et cela tombe bien, car elles ont moins d’intérêt, gustativement
parlant.
Cette table étoilée
planquée et ce couple Grospellier proposent un menu d’un rapport
qualité/prix/plaisir franchement impeccable (60 € pour toutes ces assiettes),
et c’est la seule chose qui compte vraiment.
Bien sûr ils veulent trop en faire comme souvent avec ce genre de
proposition mais j’ai toujours préféré ce genre de générosité aux services
d’assiettes rachitiques et trop épurées.
Je connais bien des amis
et clients qui n’apprécient pas du tout le menu imposé mais d’autres, tout
aussi nombreux, aiment à se laisser entraîner. La chose la plus étonnante finalement
est ce decrescendo dans le travail apporté aux assiettes ; on est étonné
de les voir se simplifier à l’extrême plus le menu avance, avant de repartir
dans tous les sens lors du dessert. Quant au problème sur le foie de veau, si
le Chef avait peut-être pu/dû s’en rendre compte, l’erreur vient de moi et, une
fois n’est pas coutume, j’aurai dû faire comme les autres.
Néanmoins, je ne peux
que recommander cette table pour les « goûte à tout » en villégiature
et les tables de copains, amateurs de (quelques bons) vins Nature à partager, dont
la cave regorge et qui sont aussi vendus au juste prix.
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